mardi 2 mars 2021

Méhul (Etienne-Nicolas)

 

Etienne-Nicolas Méhul

Etienne-Nicolas Méhul


Étienne-Nicolas Méhul, né le 22 juin 1763 à Givet (Ardennes) et mort le 18 octobre 1817 à Paris, est un compositeur français, « le plus important compositeur d’opéras en France pendant la Révolution ». Étienne-Nicolas Méhul est aussi un des fondateurs du Conservatoire de Paris.

Il a composé de la musique de chambre, de la musique orchestrale: des ouvertures et 4 symphonies, plusieurs hymnes et chants révolutionnaires et une trentaine d'opéras qui ont fait beaucoup pour sa popularité.

Malheureusement, ce compositeur est ensuite tombé dans l'oubli et c'est pourquoi j'ai souhaité lui consacrer un article. Il faut noter que Méhul est un contemporain exact de Beethoven. On a beaucoup parlé de Beethoven en 2020 pour le 250ème anniversaire de sa naissance et j'ai pensé qu'il était important de parler de Méhul, un des plus grands compositeurs français de la révolution.


Le Chant du Départ 



Durant la Révolution, Méhul a composé de nombreux chants patriotiques et des pièces de propagande. Le plus célèbre étant le Chant du départ (1794) sur un poème de Chénier, qui est comme une seconde Marseillaise.

C'est peut-être la seule oeuvre largement connue de Méhul.

J'ai sélectionné cette intéressante adaptation pour orchestre de chambre, qui donne toute sa saveur à cette oeuvre qui exalte les valeurs patriotiques:



Les Symphonies



Ensuite j'ai choisi de sélectionner les symphonies de Méhul qui sont très riches, d'une orchestration très fine et qui ne sont pas sans parfois rappeler le grand Beethoven. La preuve en est le finale de sa Symphonie No. 1 composée en 1808, la même année que la cinquième de Beethoven, ce thème ne vous l'évoque-t-elle pas ?




Les Ouvertures



Méhul ayant composé de nombreux opéras, il en a tiré de nombreuses ouvertures qui sont, ma foi, très agréables à écouter. Il existe un très bon album de ces ouvertures dirigé par Stefan Sanderling à la tête de l'Orchestre de Bretagne.

J'ai sélectionné en particulier la célèbre ouverture "La Chasse du Jeune Henri" dans laquelle on peut entendre des cors de chasse:



 

Uthal



Parmi ses nombreux opéras j'ai choisi Uthal, car il a été enregistré récemment. Comme la plupart des productions du Palazzetto Bru Zane, ce superbe album est une réussite complète. Tant de la part des solistes, que de l'orchestre dirigé avec brio par Christophe Rousset, que par la qualité éditoriale. On retrouve avec plaisir dans la distribution l'excellente Karine Deshayes.

Ce qui fait la particularité de cet opéra est que Méhul, pour lui donner une note plus sombre et dramatique y a fait remplacer les violons par des altos. L'effet en est saisissant.

J'ai choisi deux extraits de cet opéra. Voici tout d'abord l'ouverture:



Voici ensuite "Le Chant des Bardes" ("Près de Balva"):




L'Irato ou l'Emporté




J'ai choisi pour terminer cet article un des ouvrages les plus originaux et les plus légers de Méhul: "L'Irato ou l'Emporté".

Il ne faut pas oublier que Méhul était un des compositeurs préférés de Napoléon, mais vers 1800, la mode était aux opéras comiques de Boieldieu ou aux opéras bouffes des compositeurs italiens. Napoléon lança même une boutade à Méhul:  il prétendit que les compositeurs français ne sauraient jamais faire du "buffa" comme les compositeurs italiens.

Méhul pris la boutade au mot et composa un opéra léger en se faisant passer pour un compositeur italien: "Il signor Fiorelli". 

Devant le succès, Méhul révéla l’imposture à la fin de la représentation et dédia l'ouvrage à son inspirateur :

"Général Consul, Vos entretiens sur la musique m'ayant inspiré le désir de composer quelques ouvrages dans un genre moins sévère que ceux que j'ai donnés jusqu'à ce jour, j'ai fait le choix de l'Irato : cet essai a réussi, je vous en dois l'hommage. Salut et respect, Méhul."

Voici la joyeuse ouverture de ce plaisant opéra:




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