samedi 29 février 2020

Schubert

Schubert

Schubert


Franz Schubert est un compositeur autrichien né le 31 janvier 1797 à Lichtenthal, l'un des quartiers du neuvième arrondissement de Vienne, et mort à Vienne le 19 novembre 1828.

Bien que mort à 31 ans, Schubert est l'un des plus grands compositeurs du XIXe siècle et le maître incontesté du lied. 

Schubert est un de mes compositeurs préférés: je suis toujours très touché par son romantisme, la délicatesse dont il fait preuve, ses qualités mélodiques et sa façon de nous transmettre ses sentiments et ses peines.

Le catalogue complet de l’œuvre de Schubert a été établi en 1951 par le musicologue autrichien Otto Erich Deutsch (c’est pourquoi on trouve l’abréviation D. pour « Deutsch-Verzeichnis » pour ses oeuvres).

En outre, je vous ai concocté une playlist qui vous propose un panorama complet de l'œuvre de Franz Schubert. 

On y trouve les pièces suivantes:
  • Des lieder, notamment des extraits des grand cycles, par des interprètes d'exception comme Dietrich Fischer-Dieskau, Fritz Wunderlich, Matthias Goerne, Barbara Bonney ou Gundula Janowitz.
  • Des symphonies, dont une version complétée de la symphonie "Inachevée", ainsi que la symphonie No. 10, également complétée, puisque Schubert ne l'avait pas achevée.
  • De la musique de chambre, avec des oeuvres fameuses comme le quintette à cordes D956, le trio op. 100, le quintette "La Truite", la quatuor No. 13 "Rosamunde", la sonate arpeggione, la fantaisie D934 et la fantaisie D940 pour piano à 4 mains.
  • De la musique pour piano seul avec les sonates Nos. 14, 16 et 21, des impromptus, les moments musicaux et la fantaisie "Wanderer".

Voici les liens vers la playlist.

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Voici une anthologie de mes œuvres préférées dans les meilleures interprétations que je connaisse.

Symphonie "Inachevée" D.759


Je voudrais commencer par un album paru en Novembre 2018 et qui est absolument remarquable: il s'agit d'une interprétation de la fameuse symphonie "Inachevée" de Schubert. Or cette fameuse "inachevée" a été complétée avec deux mouvements supplémentaires : un scherzo esquissé par Schubert, complété en 2015 par le compositeur Nicola Samale assisté du musicologue Benjamin-Gunnar Cohrs, et un entracte de la musique de scène intitulée "Rosamunde" qui selon un certain nombre de critères détaillés dans l'essai musicologique de Benjamin-Gunnar Cohrs convient bien pour terminer cette symphonie, et dont le principal mérite est d'être entièrement de la main de la Schubert. 

On est très loin de la pitoyable tentative de Huawei de faire compléter cette même symphonie par une intelligence artificielle. Le résultat est lui-même très "artificiel" et ressemble bien plus à un patchwork de musique de comédie musicale ou bien de musique de film de Hollywood que de musique de Schubert.

Enfin, pour revenir à l'album qui nous intéresse, je dirais qu'il est dirigé par un chef d'orchestre autrichien que j'ai découvert pour l'occasion, Stefan Gottfried, qui n'est autre que le successeur du regretté Nikolaus Harnoncourt à la tête du Concentus Musicus Wien. 

La Symphonie "Inachevée" est complétée par des lieder orchestrés par Brahms et Webern et chantés par l'excellent baryton-basse Florian Boesch. Cet album a été justement primé par un diapason d'or.

Le 1er mouvement:


Le second mouvement:



Le fameux trio inachevé de Schubert (3ème mouvement):


L'entracte de la musique de scène de "Rosamunde" utilisé comme quatrième mouvement:



Quintette la truite D.667 


Schubert a excellé dans la musique de chambre, voici un de mes coups de cœur récents: en 2017, la violoniste Anne-Sophie Mutter et le pianiste Daniil Trifonov enregistrent avec d’autres musiciens une version mémorable du « Forellenquintett » (« Quintette la Truite ») D.667. 

On retrouve la mélodie fameuse du lied qui donne son nom au quintette dans le 4ème mouvement, mais l’œuvre reste passionnante de bout en bout. 

En ce qui concerne les meilleures interprétations de cette œuvre, je voudrais quand même signaler celle d’Elisabeth Leonskaja au piano, accompagnée par le Alban Berg Quartett, qui est également au top !

Le scherzo (3ème mouvement):



Quintette pour deux violoncelles D.956


Ensuite, il y a le merveilleux « Streichquintett » D.956 (« Quintette pour deux violoncelles »). L’œuvre est superbe, mais le 2ème mouvement, Adagio, est tout simplement sublime. 

Pour l’anecdote, c’est un morceau que j’ai découvert dans le délicieux film de Colline Serreau "Trois hommes et un couffin". Je pense que la réalisatrice a tout compris de la poésie de ce morceau. 

L’interprétation que je retiens au disque est celle du Quatuor Rosamonde et Nicolas Deletaille, violoncelle. Ce morceau est couplé à la « Sonate pour Arpeggione et Clavier » D.821 interprétée par Nicolas Deletaille à l’arpeggione et Paul Badura-Skoda au pianoforte. 

L'arpeggione est un instrument à cordes frottées, joué à l'archet, à 6 cordes et accordé comme une guitare. Il est appelé également « guitare-violoncelle » ou « guitare d'amour ». Il est peu fréquent que cette œuvre soit jouée à l’arpeggione, instrument rare, elle est plus souvent jouée au violoncelle. C’est ce qui fait l’originalité de cette version qui a des timbres très particuliers. 

A noter que ce n’est pas, malgré tout, ma version préférée de cette œuvre.

Pour la version live du quintette, j'ai sélectionné une interprétation du quatuor Borodine et Alexander Buzlov, violoncelle:



Sonate Arpeggione D.821


Ma version favorite de la sonate Arpeggione est quant à elle celle de Jean-Guyhen Queyras au violoncelle et Alexandre Tharaud au piano. 

Je trouve que cette interprétation a tellement de classe et de tenue. Il faut dire que ce sont deux très grands interprètes que l’on retrouve très fréquemment dans mes choix.

Et, pour vous en persuader, voici le 1er mouvement:



Trios op. 99 D.898 et op. 100 D.929


Schubert expose tout son talent pour la musique de chambre dans ses deux trios pour piano et cordes. En particulier, pour les cinéphiles, le second mouvement "andante con moto" du trio op. 100 a été rendu célèbre par la musique du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Je vous propose de l'écouter dans sa version par le trio Wanderer.



Fantaisie pour violon et piano en ut majeur D.934



Je vous encourage fortement à mettre une oreille dans cet oeuvre. C'est un pur moment de douceur, de charme et de bonheur. Quelle délicatesse et quelle sensibilité !

On notera que dans le troisième mouvement "Andantino", Schubert cite le thème de son lied "Sei mir gegrusst".

Au disque, je vous recommande la version de Cédric Tiberghien, piano et Alina Ibragimova, violon, qui est couplée aux sonates pour violon et piano.

Sur youtube, j'ai sélectionné cette version live de Alena Baeva (violon) et Vadym Kholodenko (piano), car elle est pleine de romantisme et de fougue, et rend bien justice à cette oeuvre magnifique.



Fantaisie en fa mineur pour piano à 4 mains D.940



Conseillé par un très bon ami mélomane, j'ai écouté cette fantaisie pour piano à 4 mains, et je suis absolument tombé sous le charme. Schubert a écrit de nombreuses pièces pour piano à 4 mains qui étaient destinées à être interprétées parmi un groupe d'amis, ce que l'on a appelé les Schubertiades.

Cette fantaisie est dédiée à son élève la jeune comtesse Caroline Esterhazy, dont il était amoureux sans espoir. Il s'agit de son oeuvre la plus aboutie pour piano à 4 mains, elle date de l'année 1828 qui est l'année même de sa mort.

Dans la fugue finale, des vagues enflent, la tension augmente, les silences sont éloquents, le morceau alterne entre passion et renoncement, on y sent tout Schubert.

Les pianistes Radu Lupu et Murray Perahia nous en restituent toute la beauté, leur version est un pur joyau.




Impromptus D.899 et D.935


Schubert a également composé de nombreuses pièces pour piano. Un de mes albums coup de cœur est intitulé: "Le voyage magnifique", il est interprété par Maria Joao Pires au piano. 

Elle joue les "Impromptus" D.899 et D.935. Une mention particulière pour l’Impromptu D.899 No. 2 qui nous propose une ribambelle de notes : j’adore la façon dont les notes glissent dans ce morceau ! 

Quand à l’Impromptu D.899 No. 3 je trouve toujours qu’il annonce Chopin, par sa délicatesse et son romantisme. Bref, vous aurez compris à quel point je suis séduit par ces pièces et la sensibilité avec laquelle Maria Joao Pires les joue.

J'ai sélectionné une autre belle version de l'impromptu No. 3 par Vladimir Horowitz:



Les Moment Musicaux D.780


Un autre très grand interprète de Schubert au piano est Alfred Brendel, qui joue également les Impromptus. Mais ce qui m’intéresse plus particulièrement dans cet enregistrement ce sont les « Moment Musicaux » D.780. 

Ce sont des musiques très évocatrices et aux climats très différents : 
  • le No. 1 m’évoque des brumes, un peu à la manière de Satie, 
  • le No. 2 semble une prière, 
  • le No. 3 est une sorte de marche amusante, presque malicieuse, elle m’inspire le monde de l’enfance, 
  • le No. 4 me rappelle irrésistiblement les préludes de Bach et leur rigueur contrapuntique, 
  • le No. 5 est plus échevelé et purement romantique, c’est une sorte de chevauchée, 
  • enfin le No. 6, nostalgique et austère, semble rappeler les moments perdus que l’on ne retrouvera pas. 



Sonate No. 16 en la mineur D.845


Schubert a également composé de superbes sonates. La première sonate que j’ai découverte est la sonate No. 16 en la mineur D.845. 

Contrairement aux « Moments musicaux », que je trouve très évocateurs, cette sonate ressort de la musique pure. Je l'apprécie pour sa forme et pour l'agencement et la richesse de ses thèmes. 

Je la trouve assez classique, elle me rappelle un peu Beethoven pour la forme, mais surtout Mozart pour l’esprit, surtout dans les deux derniers mouvements. 

L’interprétation choisie est extraite d’un très beau coffret de 8 CDs intitulé sobrement: "Mitsuko Uchida plays Schubert". Je trouve que Mitsuko Uchida excelle dans les sonates de Schubert qui demandent beaucoup de sensibilité et de délicatesse, mais quand même parfois une certaine fougue romantique.



Sonates No. 20 D.959 et No. 21 D.960


En ce qui concerne l’album suivant, je pense que je vais manquer de superlatifs pour l’évoquer ! 

Il s’agit du testament pianistique de Schubert, ses deux dernières sonates : les sonates No. 20 D.959 et No. 21 D.960, interprétées par le pianiste polonais Krystian Zimerman. 

Pour parler de ces deux sonates, je laisse la parole à l’interprète : « Ces deux ultimes sonates contribuent énormément à nous montrer la grandeur de Schubert, et avec elles, il passe à la vitesse supérieure, ose des choses radicalement nouvelles d’un point de vue harmonique et polyphonique. Par rapport à ses sonates antérieures, on pourrait presque imaginer qu’elles sont d’un autre compositeur. » 

Zimerman a attendu longtemps avant d’affronter ces monuments, mais il nous livre une version de référence, et comme dit le critique André Tubeuf : « On ne marque pas avec plus de juste sensibilité que ne le fait Zimerman la géniale complémentarité qu'il y a dans ce diptyque, et peut-être bien (à quelques exceptions beethovéniennes près) ce qu'il y a de plus souverain dans le piano classique. [...] Voici un maître. [...] » 

Cet album a d’ailleurs été élu Choc Classica de l’année 2017. Autant vous dire que je partage totalement ce jugement, je reste totalement subjugué par cet enregistrement !

Ecoutez le rondo (4ème mouvement) de la sonate No. 20, n'est-ce pas magnifique ?



Symphonie No. 10 D.936A


Il est difficile de comptabiliser exactement le nombre de symphonies de Schubert, car il a laissé plusieurs projets inachevés. 

En particulier, sa symphonie "Inachevée" ne porte pas toujours le même numéro: le plus souvent on la trouve avec le No. 8, mais parfois avec le No. 7. Or, il existe bien une Symphonie No. 7 D.729, elle aussi inachevée, mais qui a été complétée par d'autres compositeurs. 

Enfin, pour ceux qui croient que la symphonie No. 9 "La Grande" est la dernière, détrompez-vous: on doit au musicologue Brian Newbould la reconstruction, en 1983, d'une symphonie No.10 D.936A. 

Et, à ce jour, je dois bien reconnaître que je voue une certaine admiration à cette symphonie, particulièrement pour les thèmes des 2 mouvements extrêmes. 

Je recommande la version de Sir Charles Mackerras à la tête du Scottisch Chamber Orchestra, qui offre en couplage d'autres fragments symphoniques, tels que la symphonie en ré majeur D.708A, elle aussi complétée par Newbould.

Voici le scherzo de la Symphonie No. 10 dirigée par Pierre Bartholomée.



Lieder


Enfin, je termine avec le domaine le plus typique de la musique de Schubert: les lieder. Il en a composé plus de 600. Voici une anthologie de ce merveilleux domaine, et sauf mention contraire, l'interprétation que je retiens est celle chantée par Dietrich Fischer-Dieskau, accompagné par Gerald Moore au piano.

Il y a d'abord les trois célèbres cycles:
  • "Die schöne Müllerin" ("La Belle Meunière"): un cycle sur les tourments amoureux.
  • "Winterreise" ("Le Voyage d'Hiver"): c'est un cycle particulièrement poignant.
  • "Schwanengesang" ("Le chant du cygne"): c'est un très beau cycle. Avec des lieder tels que: "Ständchen" ("Sérénade", dont le thème a été repris par le groupe The Platters dans la chanson "My Serenade"), "Der Atlas" (certainement un de mes lieder préférés avec cette image du pauvre Atlas portant le monde sur ses épaules) , "Der Doppelgänger" ("Le double", un des lieder les plus sombres) et "Die Taubenpost" ("Le pigeon voyageur", avec un retour à un climat beaucoup plus léger!).

Voici une sélection des meilleurs lieder de Schubert:
  • "Adelaide" D.95, 
  • "Gretchen am Spinnrade" D.118 ("Marguerite au rouet", on entend l'effet rendu par le rouet qui tourne), 
  • "Heidenröslein" D.257 ("Rose des Bruyères"), 
  • "Der Erlkönig" D.328 ("Le roi des Aulnes", d'après une ballade de Goethe, un des plus beaux lieder avec sa chevauchée infernale qui se solde tragiquement par la mort de l'enfant),
  • "Der Tod und das Mädchen" D.531 ("La jeune fille et le mort", un lied très sombre), 
  • "Ganymed" D.544, 
  • "An die Musik" D.547, 
  • "Die Forelle" D.550 ("La truite", un des plus charmants lieder), 
  • "Der Wanderer" D.649 ("Le Voyageur"), 
  • "An die Freunde" D.654 ("Aux amis"), 
  • "Sei mir gegrüsst" D.741 ("Je te salue"), 
  • "Der Musensohn" D.764 ("Le fils des Muses"), 
  • "Auf dem Wasser zu singen" D.774 ("A chanter sur l'eau"), 
  • "Du bist die Ruh" D.776 ("Tu es le repos"), 
  • "Im Frühling" D.882 ("Au Printemps"), 
  • "Das Lied im Grünen" D.917 ("Chant dans la campagne").

Enfin, voici trois superbes lieder pour voix de femme, extrait de "Ellens Gesang" ("Le chant d'Hélène") d'après "La dame du Lac" de Sir Walter Scott:
  • "Raste Krieger, Krieg ist aus" D.837 ("Repose-toi guerrier, la guerre est finie")
  • "Jäger, ruhe von der Jagd" D.838 ("Chasseurs, repos après la chasse")
  • "Hymne an die Jungfrau" D.839 ("Hymne à la vierge"): ce lied magnifique est connu sous le titre "Ave Maria de Schubert".

Ma version favorite est celle chantée par Gundula Janowitz, accompagnée au piano par Irwin Gage.

Voici quelques-uns de ces lieder fameux.

Der Atlas

Der Erlkönig


Die Forelle


L'Ave Maria par Gundula Janowitz:


Beethoven

Beethoven

Beethoven


Ludwig van Beethoven est un compositeur allemand né à Bonn le 15 ou 16 décembre 1770 et mort à Vienne le 26 mars 1827. 

On fête donc cette année les 250 ans de sa naissance. J'ai donc souhaité vous livrer une anthologie de ses principales œuvres, et pour chacune de ces œuvres partager avec vous mes coups de cœur au disque et sur internet.

Beethoven est un des grands représentants du classicisme viennois, et probablement le dernier puisqu'il annonce déjà avec sa musique le romantisme. 

Il est connu principalement pour sa musique symphonique, mais il a également laissé un héritage considérable dans le domaine de la musique de chambre et de la musique pour clavier. 

Je pense que la principale caractéristique de la musique de Beethoven est qu'il est le premier à utiliser les différents instruments comme, littéralement, des personnages. Ceux-ci expriment leurs passions, leurs espoirs, leurs tristesses. 

Dans ma sélection, j'ai choisi de vous présenter certaines des œuvres les plus emblématiques dans les domaines de la musique pour piano, la musique de chambre et la musique orchestrale.

A noter également que je vous ai concocté deux playlists sur les principales plateformes de streaming.

Certaines œuvres de Beethoven sont très connues du public, elles font partie de la première playlist intitulée "Beethoven connu". Cette playlist s'adresse à tous les publics et vous permettra d'entendre, entre autres:
- les symphonies Nos. 3, 5, 6, 7 et 9
- les sonates "Clair de Lune", "Pathétique" et "Appassionata"
- les concertos les plus connus tels que le concerto pour piano No. 5 "Empereur" et le concerto pour violon
- la sonate pour violon et piano No. 9 "à Kreutzer"
- de la musique de chambre: un quatuor "Razoumovski", le trio "à l'Archiduc" et la grande fugue
- la lettre à Elise
Ensuite, pour vous montrer à quel point le catalogue des œuvres de Beethoven est riche, j'ai sélectionné des œuvres méconnues, mais qui sont pour moi des coups de cœur, dans une deuxième playlist intitulée "Beethoven inconnu", qui s'adresse principalement aux amateurs de Beethoven qui souhaitent approfondir son œuvre.
Voici, choisies dans cette playlist, quelques œuvres qui méritent d'être écoutées:
- le quatuor No. 15 et son superbe 3ème mouvement Molto Adagio
- l'andante et variations WoO 44b pour mandoline
- le triple concerto pour violon, violoncelle et piano Op. 56
- la fantaisie pour piano, chœur et orchestre Op. 80
- les variations Diabelli Op. 120

Voici les liens vers les playlists.

Beethoven Connu.

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Beethoven Inconnu.

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Deezer:


La musique pour piano

Sonate No. 23 Op. 57 "Appassionata"


Pour commencer, j'ai sélectionné interprétation que j'ai découverte récemment grâce à un article du magazine Classica. Il s'agit de la sonate No. 23 Op. 57 "Appassionata" interprétée par Emil Gilels au piano. 

Celui-ci met ses énormes moyens au service de cette œuvre virtuose avec sobriété mais en même temps avec une forte conviction. A noter la qualité exceptionnelle de la prise de son pour un enregistrement de 1961. Et, cerise sur le gâteau, le couplage avec les sonates No. 8 "Pathétique" et No. 14 "Clair de Lune".

Voici cette merveilleuse sonate, par Emil Gilels:




Sonate No. 32 Op. 111


On continue avec la musique pour piano avec l'œuvre suivante: il s'agit de la dernière sonate pour piano de Beethoven, la sonate No. 32 Op. 111. 

Elle a été consacrée par la formule de Thomas Mann: "l'adieu à la sonate". Cette œuvre a particulièrement désorienté les contemporains de Beethoven et est restée quasiment ignorée à l'époque. 

Il y a un passage que je trouve particulièrement fou dans cette sonate: le 2ème mouvement est composé d'un thème (arietta) et de six variations. La deuxième variation fait appel à un rythme très balancé en "double croche/triple croche en triolet", à tel point qu'on croirait entendre du jazz ! (Ecoutez de 15:30 à 17:15 environ dans la version sélectionnée ci-dessous). 

La version que je choisis est celle interprétée par Julius Katchen qui est absolument parfaite. 



Variations Diabelli Op. 120


Sur le même album de Julius Katchen, on trouve les "33 Variations sur une valse de Diabelli" Op. 120, appelées communément "Variations Diabelli". 

Ce qui est absolument novateur avec ces variations c'est que Beethoven casse les codes: après avoir cité le thème de la valse, la première variation n'a déjà plus rien à voir avec le thème initial. 

Beethoven aurait trouvé le thème de Diabelli insignifiant et aurait voulu montrer tout ce qu'il était capable de faire à partir d'un sujet aussi mince. Beethoven s'amuse même à faire une citation à la Variation 22 : Allegro molto, alla ‘Notte e giorno faticar’ di Mozart (reprise d'un thème de "Don Giovanni"). Il finit en beauté avec une fugue et un menuet.

Outre la version de Julius Katchen, je recommande également les versions d'Alfred Brendel et de Claudio Arrau.

Voici la variation XVIII par Julius Katchen:





La musique de chambre

Quatuor No. 8 Op. 59 No. 2 "Rasoumovsky"


Passons à présent à la musique de chambre.

Beethoven a composé 17 quatuors, parmi lesquels quelques chef-d'œuvres. On voit tout le chemin parcouru depuis les premiers quatuors, dans la lignée de Haydn, jusqu'aux derniers quatuors qui révolutionnent le genre par leurs audaces harmoniques qui ont surpris les contemporains. 

J'ai choisi le quatuor No. 8 "Rasoumovsky" Op. 59 No. 2. Il fait partie d'un ensemble de 3 quatuors dédiés au prince Andreï Rasoumovsky. Ce que j'aime dans ce quatuor c'est l'énergie dégagée dans les mouvements extrêmes, le thème russe exalté du 3ème mouvement, et la longue rêverie du 2ème mouvement. 

J'ai sélectionné la version du quatuor Alban Berg, qui à mon avis est le meilleur interprète des quatuors de Beethoven. 



Trio No. 7 Op. 97 "Archiduc"


Son plus célèbre trio est le No. 7 Op. 97 "Archiduc". Il doit son nom à la dédicace à l'archiduc Rodolphe d'Autriche, élève et ami fidèle de Beethoven. 

J'apprécie la célèbre mélodie du 1er mouvement, la légèreté du scherzo, le recueillement du 3ème mouvement, enfin la vivacité du dernier mouvement. 

Mon interprétation favorite est celle de Daniel Barenboïm au piano, Pinchas Zukerman au violon et Jacqueline du Pré au violoncelle. Le grave du violoncelle fait merveille, en particulier dans le 3ème mouvement.



Sonate pour violon et piano No. 9 Op. 47 "à Kreutzer"


Je voudrais continuer avec une œuvre très connue de Beethoven: il s'agit de la sonate pour violon et piano No. 9 Op. 47, dite "à Kreutzer", en raison de sa dédicace. Le comble est que le violoniste Kreutzer refusa toujours de jouer cette sonate, la trouvant injouable !

Après avoir entendu de nombreuses versions de cette sonate, j'ai été particulièrement surpris d'entendre une nouvelle version, encore meilleure que tout ce que j'avais entendu jusqu'à présent: il s'agit de la version enregistrée en 2016 par Lorenzo Gatto au violon et Julien Libeer au piano. Cet enregistrement a obtenu un Diapason d'or.

A noter d'autres excellentes versions: Itzhak Perlman et Vladimir Ashkenazy, Petr Messiereur et Stanislav Bogunia, Alina Ibragimova et Cédric Tiberghien.

Enfin, un live excellemment interprété par Joshua Bell au violon et Yuja Wang au piano:



Adagio con variazioni en ré majeur WoO 44 No. 2


Maintenant, je voudrais sortir totalement des sentiers battus en vous citant une œuvre méconnue de Beethoven: l' "Adagio con variazioni" en ré majeur WoO 44 No. 2 pour mandoline et piano. 

Effectivement, à l'écoute de cette œuvre charmante, on est bien loin du Beethoven annonciateur du romantisme. On est plutôt dans une musique galante à influence italienne. Mais je ne vois pas pourquoi on bouderait notre plaisir à écouter cette sucrerie !



La musique orchestrale

Symphonie No. 5


Passons à des choses plus sérieuses: la musique orchestrale.

On a dit que dans cette symphonie on entend le destin qui frappe à notre porte ! 

En tout cas, c'était certainement le destin de Nikolaus Harnoncourt de nous livrer cette fulgurante version de la symphonie No. 5 peu de temps avant sa mort. 

Il avait déjà sorti une intégrale des symphonies en 1990, il récidive en 2015 avec les Nos. 4 & 5 cette fois, et avec son orchestre fétiche "Le Concentus Musicus Wien" sur instruments historiques. 

On sort transporté de cette écoute: écoutez les cors et la flûte dans le finale. Tout est dit.

Pom, pom, pom, pom:


Le finale:



Symphonie No 9


Je ne pouvais pas omettre l'œuvre suivante: la symphonie No. 9 avec chœur et son célébrissime "Hymne à la joie", qui est maintenant utilisé comme hymne de l'Europe. 

"Alle Menschen werden Brüder" ("Tous les hommes seront frères") peut-on imaginer un meilleur programme? 

Et comment ne pas rester pantois quand on sait que lorsqu'il a composé ce chef-d'œuvre Beethoven était déjà devenu sourd. 

Afin d'illustrer cette œuvre, j'ai choisi la jeunesse et la fougue du chef d'orchestre vénézuelien Gustavo Dudamel à la tête du "Simon Bolivar Symphony Orchestra of Venezuela" et du "Coro Nacional Juvenil Simon Bolivar". La prestation est parfaite. Cette version est excellente et confirme le talent de Gustavo Dudamel qui est un des tout meilleurs chefs de la génération montante.

En version live, voici toujours Gustavo Dudamel:






Concerto pour piano No. 5 Op. 73 "L'Empereur"


Je voudrais continuer avec le roi, que dis-je le roi, l'empereur des concertos pour piano, le si bien nommé concerto pour piano No. 5 de Beethoven. J'ai choisi une interprétation légendaire celle d'Arturo Benedetti Michelangeli dirigé par Carlo Maria Giulini.


A noter parmi les interprétations récentes sur instruments anciens l'excellente prestation de Kristian Bezuidenhout dirigé par Pablo Heras-Casado.

Fantaisie pour piano, chœur et orchestre en do mineur Op. 80


Enfin, je voudrais terminer avec une oeuvre moins connue. Il s'agit de la Fantaisie Chorale. 

Cette oeuvre pour piano, chœur et orchestre est souvent sous-estimée et trop souvent comparée à sa grande sœur la Symphonie No. 9 avec chœurs. 

Or, il me semble, que cette oeuvre somptueuse mérite mieux. En tout cas, je souhaite vous la faire découvrir sous les doigts agiles de la merveilleuse pianiste Hélène Grimaud, dirigée ici par Jean-Claude Casadesus.



vendredi 21 février 2020

Les Divas de la Soul - Seconde Partie

Les Divas de la Soul


Voici la suite de l'article sur les divas de la soul, qui va me permettre d'illustrer d'autres très grandes artistes de ce genre musical.


Alicia Keys


Pianiste accomplie, Alicia Keys intègre en majorité le piano dans ses chansons qui parlent d’amour, de déceptions amoureuses, de la valeur des femmes, du pouvoir féminin. Ayant reçu à la base une formation de musique classique, Alicia a un style musical enraciné dans le jazz, la soul et le gospel. 

Album préféré: Songs in A Minor (2001)
Chansons favorites: Fallin', If I Ain't Got You, Another Way to Die (BO James Bond), Girl On Fire.

J'ai sélectionné un extrait de l'émission Taratata de novembre 2012 où Alicia Keys chante "If I Ain't Got You". Tout comme Nagui, nous restons subjugué par la voix et l'aisance au piano de la chanteuse et musicienne:



Gloria Gaynor


Gloria Gaynor est l'immense interprète de "I Will Survive" qui bien plus qu'une simple chanson est devenue un véritable hymne. Cette chanson a tendance à éclipser toutes les autres ce qui est injuste, il est temps de les redécouvrir.

Album préféré: Love Tracks (1978)
Chansons favorites: Never Can Say Goodbye, Reach Out I'll be There, I Will Survive, I Am What I Am, Can't Take My Eyes Off You.

J'ai quand même sélectionné le titre "I Will Survive" ... parce que c'est une chanson tellement réussie ...




Sade


Il faut noter que Sade est le nom du groupe et que la chanteuse s'appelle Sade Adu (de son vrai nom Helen Folasade Adu). Cette chanteuse britannique d'origine nigériane a une voix chaude et grave et son style de musique est un mélange de soul et de smooth jazz très groovy. J'adore tous ses albums et donc le choix pour moi est très délicat !

Album préféré: Promise (1985)
Chansons favorites: Smooth Operator, Why Can't We Live Together, Is It a Crime, The Sweetest Taboo, Love is Stronger than Pride, Paradise, No Ordinary Love, Kiss Of Life, Your Love is King, Jezebel.

Je vous recommande son live 2011 qui est absolument superbe. Le concert est génial, il a été très difficile de choisir. Mais rien que pour la voix de Sade, j'ai sélectionné "Is It a Crime":



Roberta Flack


Voici encore une très grande dame de la soul, pianiste et chanteuse, elle démarre sa carrière en 1969. Derrière son hit "Killing me softly with his song", il y a une très belle discographie.

Album préféré: Killing Me Softly (1973)
Chansons favorites: Compared to What, I told Jesus, Ballad of the Sad Young Men, Do What You Gotta Do, Killing me softly with his song, When You Smile, Suzanne.

Killing me softly with his song

Pour vous montrer que ce n'est pas le seul titre qui mérite une écoute, une autre "killing song": "Compared to What":





Mary J Blige



Chanteuse, auteure-compositrice et productrice de musique américaine de RnB, très influencée par les musiques soul, rap et gospel. Connue notamment pour ses titres Family Affair et Be Without You, elle a déjà vendu plus de 40 millions de disques à travers le monde depuis ses débuts en 1992. Elle est triple lauréate des Grammy Awards de 2006 et porte le titre de "Queen of Hip-Hop Soul".

Album préféré: No more drama (2001)
Chansons favorites: Don't Waste your Time (en duo avec Aretha Franklin), As (en duo avec George Michael), Family Affair, No more Drama, Be Without You, Whenever I say your name (en duo avec Sting).

Family Affair

Whenever I say your name (en duo avec Sting) extrait du film de Sting: "Inside of sacred love":


Sister Sledge


Le groupe est formé par quatre sœurs toutes nées à Philadelphie. Elles connaissent le succès en 1979 grâce aux musiciens de Chic (Bernard Edwards et Nile Rodgers) qui réalisent leur album.

Album préféré: We are family (1979)
Chansons favorites: He's the greatest dancer, We are family, All American Girls, Bet Cha Say That to all the Girls.




The Pointer Sisters



Toujours un groupe de soeurs, mais cette fois-ci elles sont trois. Elles sont originaires de Oakland en Californie. The Pointer Sisters ont reçu trois Grammy Awards et se sont vu décerner en 1994 une étoile au Hollywood Walk of Fame. Treize de leur chansons se sont classées dans le top 20 des États-Unis entre 1973 et 1985.

Album préféré: So Excited (1982)
Chansons favorites: Bangin' on the pipes / Steam Heat, Salt Peanuts, I'm So Excited, Fire, I Feel For You, He's So Shy, American Music, Jump (For My Love).

Jump (For My Love)



Chic


Quand on parle du groupe Chic, on pense toujours à Bernard Edwards (basse) et Nile Rodgers (guitare), mais on oublie bien souvent que le groupe comprenait des chanteuses d'exception: dans un premier temps Norma Jean Wright, puis Luci Martin et Alfa Anderson.

Album préféré: Risqué (1979)
Chansons favorites: Dance, dance, dance, Everybody Dance, Chic Cheer, Le Freak, Good Times, My Forbidden Lover, Rebels Are We, Stage Fright, Chic Mystique, I Want Your Love (version Chic et version feat. Lady Gaga).

Good Times



I Want Your Love


Et, pour le fun, la version de "I Want Your Love" feat. Lady Gaga: