lundi 30 décembre 2019

Yes - Tales from Topographic Oceans

Tales from Topographic Oceans


Tales from Topographic Oceans


Le groupe Yes sort en 1973 celui qui va devenir son album le plus controversé, non seulement par la critique, mais également par les fans de base. 

La raison ? Un double-album vinyle de 80 minutes avec uniquement quatre morceaux de 20 minutes environ chacun. 

"Tales from Topographic Oceans" mérite bien son titre, il s’agit d’un océan de musique, de quatre morceaux-fleuves, qui font preuve d’expérimentations sophistiquées, d’un nombre incroyable de thèmes et de développements, qui le font l’égal d’une symphonie. 

La composition des morceaux est principalement l’oeuvre du chanteur Jon Anderson et du guitariste Steve Howe. Les morceaux laissent également une large place aux claviers de Rick Wakeman, qui y est formidable. Malheureusement, celui-ci étant en désaccord avec les nouvelles orientations artistiques du groupe le quitta après cet album. 

Devant une telle quantité de musique et une telle complexité, il est clair que plusieurs écoutes sont nécessaires afin de pouvoir analyser correctement le contenu et s’y retrouver un peu. En terme de qualité musicale et de créativité cet album me fait beaucoup penser au "Bitches Brew" de Miles Davis. Et si cet album a ses détracteurs, il a également ses fans inconditionnels dont je fais partie.

En ce qui concerne les paroles de l’album, il faut bien avouer qu’elles sont relativement absconses. Jon Anderson s’est inspiré du livre "Autobiographie d’un yogi" de Paramhansa Yogananda. Le message général de l’album est de retrouver toutes les bonnes choses qui amènent de la joie et qui ont été perdu par l’humanité par négligence.

La pochette de l’album, comme toutes celles de Yes, a été réalisée par Roger Dean. Il s’agit d’une des plus réussies. En 2002, les lecteurs du magazine Rolling Stone l’ont élue comme la plus belle pochette de tous les temps.

The Revealing Science of God (Dance of the Dawn)

Le premier titre s’intitule "The Revealing Science of God (Dance of the Dawn)". Les paroles écrites par Jon Anderson sont assez hermétiques. Elles sont inspirées par les "Shastras", des textes hindous qui constituent des sortes de préceptes, de règles, principalement autour du savoir : aube de lumière, aube de la pensée et ses corridors du temps, aube du pouvoir et de la passion, aube de l’amour et des chants du passé.

Voici les paroles du refrain final :

What happened to this song we once knew so well?
Signed promise for moments caught within the spell
We must have waited all our lives for this moment, moment

Past present movers, moments we'll process the future
But only through him we know, send flowered rainbows
A piece apart chased flowers of the dark and lights

Of songs to follow and show all we feel for
And know of cast round, you seekers of the truth
Accepting that reason will relive and breath and hope
And chase and love for you and you and you  

Et une traduction approximative : 

Qu’est-il arrivé à cette chanson que nous connaissions si bien ?
Une promesse signée pour des moments prisonniers d’un charme
Nous avons attendu toute notre vie pour ce moment , moment

Qui a changé le passé en présent, moments où nous gérerons le futur
Mais seulement à travers celui que nous connaissons, nous envoyons des arcs-en-ciel fleuris,
Une pièce à part, des fleurs recherchées dans l’ombre et la lumière

Des chansons à suivre et qui montrent tout ce que nous ressentons
Et qui savent faire le tour, vous qui recherchez la vérité
En acceptant cette raison, vous revivrez, respirerez, espérerez, rechercherez, et aimerez toi, toi et toi.

Dans les liens vidéo postés j'ai essayé de choisir des versions live quand ceux-ci étaient disponibles dans une qualité satisfaisante, sinon j'ai préféré choisir un lien purement audio.





The Remembering (High The Memory)

Le morceau commence comme une douce ballade. Jon Anderson et Steve Howe ont souhaité l’omniprésence des claviers sur ce morceau pour exprimer "la mer infinie de l’esprit". 

En effet, vers 4:50, on assiste à de véritables nappes sonores des claviers, puis le chant de Jon Anderson reprend avec de longues tenues. Suit un épisode plus rapide. 

Vers 16:00 un solo de clavier revient. Le morceau se termine à nouveau avec le chant de Jon Anderson. 

Cette chanson se veut comme une représentation musicale d’une mer "pour se souvenir des choses". Il est inspiré des textes hindous dits "Smriti" qui parlent des sagas épiques indiennes telles que le Mahabharata et le Ramayana.




The Ancient (Giants under the Sun)

Ce titre s’inspire des textes hindous appelés "puranas", c’est-à-dire, anciens temps. Le morceau évoque les beautés et les trésors des civilisations perdues. 

Le mot "soleil" est cité dans quantité de langues: Sol,  Dhoop, Sun, Ilios, Naytheet, Ah, Kin, Saule, Tonatiuh, Qurax, Gunes, Grian. 

Les solos de guitare sont inspirés de la musique classique, en particulier Steve Howe dit s’être inspiré de Stravinsky. A partir de 13:00, il passe à une guitare acoustique et joue des variations librement inspirées du titre "Roundabout" qui figurait sur l’album "Fragile" de 1971. 


Ce morceau et ses "géants sous le soleil" m’évoquent les statues de l’île de Pâques figées sous le soleil pour l’éternité.




Ritual (Nous sommes du Soleil)

Ce morceau s’inspire des "tantras" qui signifient rites ou rituels. Le morceau représente la lutte entre le bien (inspiré par l’amour) et le mal. 

Il commence avec un superbe solo de guitare de Steve Howe. Jon Anderson chante la phrase "Nous sommes du Soleil" en français, le reste du texte est en anglais. 

Le passage de bravoure se situe environ à partir de 14:20 sur la version studio (16:40 sur la version live) où débute un solo de batterie d’Alan White, accompagné de diverses percussions, d’une durée d’environ 3 minutes. 

Le morceau se termine sur une ballade douce chantée par Jon Anderson.

Voici une version live de 1975, même si la qualité de la vidéo n'est pas extraordinaire, le son est correct et j'ai trouvé intéressant de revoir le groupe à cette époque ...





dimanche 29 décembre 2019

Jon Anderson

Jon Anderson


Jon Anderson


Né le 25 Octobre 1944, Jon Anderson est un auteur-compositeur-britannique, dont la voix aiguë est immédiatement reconnaissable. Il est célèbre notamment en tant que chanteur du groupe Yes, dont j’ai déjà longuement parlé dans l’article consacré à ce groupe. 

Jon Anderson a également sorti un grand nombre d’albums solos. Il est connu pour avoir fait partie du duo Jon & Vangelis, qu’il a formé avec Vangelis Papathanassiou. Il a participé à un nombre considérable d’albums en collaboration avec d’autres artistes.

Voici donc un florilège des meilleurs morceaux de cette discographie pléthorique, en dehors de sa participation avec le groupe Yes.

Jon & Vangelis - The Friends of Mr Cairo


En 1981, le duo Jon & Vangelis sort l’album "The Friends of Mr Cairo". J’ai choisi la chanson au titre éponyme. Cette chanson, la plus remarquable de l’album, reprend des extraits de dialogues du film "Le Faucon Maltais" entre Peter Lorre (Mr Cairo) et Humphrey Bogart (le détective privé Sam Spade). 

L’ensemble est un hommage aux films d’Hollywood des années 30 et 40. On remarquera au passage la mélodie typique des films policiers, la ligne de basse confiée au synthétiseur qui structure tout le morceau et la prestation de Jon Anderson.



Mike Oldfield - Crises


Parmi les collaborations de Jon Anderson, on note en 1983, son apparition sur un titre de l’album "Crises" de Mike Oldfield : "In High Places". 

On remarquera l’introduction avec la voix de Jon Anderson mise en échos. La chanson évoque un voyage en fusée ou bien dans un engin spatial quelconque qui permet de se libérer de la gravité ("couldn’t get much lighter") et de se rapprocher des étoiles, d’où on peut contempler "5000 lunes".



In the city of angels


En 1988, Jon Anderson sort un album solo intitulé "In the city of angels". 

Le morceau sélectionné a pour titre "Hold on to love". Dans cet album, Jon Anderson est accompagné par les musiciens du groupe Toto, on y sent leur patte musicale. Mélangée à la voix de Jon Anderson cela donne un ensemble très plaisant. 

La musique, ainsi que le clip qui l’accompagne, est typique des années 80. Ne manquez surtout pas la coiffure de Jon Anderson dans le clip, quel look !



Change we must


En 1994, l’album de Jon Anderson s’intitule "Change we must". 

Changement total d’ambiance avec le morceau choisi: "Chagall Duet". 

Jon Anderson fait la connaissance du peintre Marc Chagall à Saint-Paul-de-Vence et lui rend hommage dans ce titre. 

Il fait un formidable duo avec la cantatrice Sandrine Piau: quelle belle mélodie et quelle alliance entre les deux timbres de voix, ainsi qu’un parfait mélange entre la langue anglaise et française, tout simplement sublime ! A noter les tableaux de Marc Chagall qui composent le clip.



Anderson Ponty Band - Better Late Than Never


En 2015, sort un album fruit de la collaboration entre Anderson et Jean-Luc Ponty le célèbre violoniste de jazz. 

L’album de l’Anderson Ponty Band s’intitule "Better Late Than Never". 

Le morceau "Wonderous Stories" est une douce ballade. Il s’agit certainement d’une chanson composée par Jon Anderson en pensant à ses enfants Deborah et Damion, et aux merveilleuses histoires que les enfants se racontent. Elle exprime en même temps la philosophie de Jon Anderson qui considère que la vie est vraiment formidable.



Anderson/Stolt - Invention of Knowledge


En 2016, Anderson se lance dans une collaboration avec le célèbre guitariste suédois Roine Stolt (du groupe The Flower Kings) et réalise l’album "Invention of Knowledge". 

J’en extrais la chanson "Know..." qui parle de la puissance de l’amour et de la confiance en soi. 

Jon Anderson a une philosophie basée sur l’amour des autres, un militantisme pour la paix, ne pas se laisser influencer par le jugement des autres et essayer de réaliser ses rêves. 

Ce morceau est une douce ballade portée par la voix de Jon Anderson, de beaux choeurs, des solos de guitare et de solides accompagnements des claviers.





samedi 28 décembre 2019

Yes

Yes

Yes


Yes est un groupe britannique de rock progressif, certainement un des meilleurs groupes de ce domaine et un des plus influents.

La photo ci-dessus montre une des plus récentes compositions du groupe qui a connu de nombreux changements de personnel dans son histoire.

De gauche à droite, Steve Howe le guiratiste, Jon Davison le chanteur (ex-Glass Hammer), Alan White le batteur, Geoff Downes le clavieriste et Chris Squire le bassiste (mort en 2015).

Mais rien n’est simple avec le groupe Yes, et si le groupe a connu pas moins de 17 membres au cours de son histoire, une deuxième formation revendique également le nom Yes, et elle est formée de membres qui ont également marqué son histoire : Trevor Rabin, guitare et claviers, Jon Anderson, son chanteur charismatique et Rick Wakeman, un des meilleurs claviéristes.


Yes


La musique de Yes se caractérise par de longues plages musicales, faisant fréquemment une face entière de vinyle, un rock symphonique et complexe, des paroles mystiques empreintes de philosophie indienne, une grande virtuosité instrumentale, de très belles mélodies. 

Le groupe Yes a été très influent dans le rock progressif et de nombreux groupes se réclament de lui. En outre, les chansons du groupe se reconnaissent grâce à la voix aigue et très caractéristique du chanteur Jon Anderson.

Enfin, il faut noter que la plupart des pochettes sont réalisées par l’artiste Roger Dean. Il met en scène des formes de roches et de végétaux qui évoquent des paysages de science-fiction : des terres étranges et inconnues. Elles constituent certaines des plus belles pochettes du rock.

Je vous ai concocté une sélection des meilleurs morceaux de ce groupe prolifique qui a à son actif plus de 45 albums (en comptant les albums studio, les compilations et les albums live). 

Afin de marquer la sortie, le 19 mai 2023, de leur 25ème album studio "Mirror to the sky", j'ai préparé une compilation de morceaux de Yes sur trois plates-formes de streaming. Voici les liens.


The Yes Album


En 1971, Yes sort "The Yes Album", leur troisième album studio. 

J’ai sélectionné la chanson "Starship Trooper". 

Le titre est inspiré d’un roman de science-fiction de Robert Heinlein, mais la chanson n’a rien à voir avec ce roman. Jon Anderson aimait l’idée de ce soldat de vaisseau spatial qu’il assimilait à un ange gardien. 

Cette chanson est proche de l’esprit hippie des sixties : être un esprit de paix et d’amour, l’amour de la famille et de la nature.



Fragile


Toujours en 1971, ils sortent l’exceptionnel album "Fragile" avec une superbe pochette de Roger Dean. 

Dans cet album, Yes commence à utiliser des influences classiques dans ses morceaux de rock symphonique, par exemple la réutilisation d’un thème de Brahms dans le morceau "Cans and Brahms".

"Roundabout" est une des chansons les plus célèbres du groupe. A noter principalement sa formidable ligne de basse et les effets à la guitare acoustique. 

La chanson a été inspirée à Jon Anderson et Steve Howe par un voyage en Ecosse de Aberdeen à Glasgow lors d’une tournée. Impressionné par le paysage, Anderson a écrit "Les montagnes sortent du ciel et se tiennent là", en effet, les montagnes disparaissaient dans les nuages. 

Le titre "Roundabout" évoque tout simplement un rond-point. Quand Jon arrivait à ce rond-point, en rentrant de tournée, il savait qu’il était presque arrivé chez lui.



"Long Distance Roundaround" : Un vers de la chanson dit : "Hot color melting the anger to stone". Ce passage se réfère aux événements tragiques du 4 mai 1970 à l’université du Kent quand la garde nationale a tué 4 étudiants qui manifestaient contre la guerre du Vietnam. Pour Anderson, les émotions sont faites de couleurs, et il pense qu’on peut apporter la paix en trouvant "la couleur qui fait fondre la haine".
 

 

Close to the Edge


En 1972, Yes sort un album considéré comme un archétype du rock progressif de cette époque avec ses longues plages qui font quasiment une face de vinyle : "Close to the Edge".

"Siberian Khatru" est le plus court des trois morceaux de cet album avec "seulement" moins de 9 minutes. 

Cette chanson traite d’un thème cher à Jon Anderson : l’unité de pensée à travers toutes les cultures. Il semble que Siberian Khatru signifie "hiver sibérien". Jon Anderson nous passe le message suivant : qu’importe la distance et la différence des lieux ou des climats, les Sibériens ont les mêmes émotions que nous.



Relayer


L’album suivant, Relayer, sorti en 1974, fait également partie des meilleurs albums de Yes avec toujours une superbe pochette de Roger Dean.

Cet album est à nouveau constitué de 3 morceaux. Cette fois j’ai choisi le plus long. 

En effet, "The Gates of Delirium", morceau fleuve de 21’56, occupe à lui seul une face entière de vinyle. Il a été inspiré à Jon Anderson par la lecture de "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï. 

Il décrit une bataille avec un prélude, une charge, un moment de victoire et un moment de paix, avec la question en exergue : "Doit-on toujours en passer par là ?"

Le bruit de la bataille est illustré par des effets sonores obtenus avec divers objets récupérés dans une décharge. 
 

 
 

La dernière partie du morceau, la prière de paix, est devenu un single appelé "Soon". Dans cette partie, Jon Anderson conclut : "Découvrir la lumière, la paix intérieure, est la raison pour laquelle nous sommes là". Il s'agit certainement de la plus belle mélodie jamais composée par Yes.
 

 
 

Drama


En 1980, Yes sort l’album "Drama" avec Trevor Horn et Geoff Downes (ex-Buggles) en remplacement de Jon Anderson et Rick Wakeman qui ont quitté le groupe. 

Parmi les morceaux marquants on notera "Machine Messiah", "Tempus Fugit", et surtout "Into The Lens". Cette chanson parle de souvenirs. Quelques-uns disparaissent rapidement, mais d’autres sont indélébiles comme filmés par une caméra.



90125


En 1983, Yes sort un album plus pop et moins progressif, dont le but affiché est d’avoir un plus grand succès commercial. Ce sera d’ailleurs le cas avec le titre choisi ici : "Owner of a lonely heart" qui sera le seul numéro 1 du groupe.

Le titre énigmatique de l’album "90125" est en fait le numéro de catalogue attribué au disque qui se retrouve sur le code-barres du vinyle.

Les paroles de la chanson "Owner of a lonely heart" sont inspirées par "Le procès" de Franz Kafka. Dans ce roman, le héros, qui est une personne tout à fait ordinaire, est mis en procès et finalement condamné à mort, sans jamais en savoir la raison. Le héros est quelqu’un qui suit le flot des événements et qui ne remet jamais en question le monde autour de lui. 

Dans la chanson, Jon Anderson enjoint le personnage à remettre sa vie en question.




Dans de prochains articles, je vous parlerai plus en détails de Jon Anderson, et du plus mystérieux des albums de Yes: "Tales from Topographic Oceans".


lundi 23 décembre 2019

The Who

The Who

The Who



The Who est un groupe britannique originaire de Londres. Dans sa forme la plus connue, il est composé des membres suivants, de gauche à droite sur la photo : John Entwistle le bassiste, Keith Moon le batteur, Pete Townshend le guitariste et le chanteur Roger Daltrey.

Leur musique se caractérise par un rock dynamique joué très fort appelé « maximum R&B ». Ce sont les Who qui ont inventé les murs d’amplis Marshall, ils ont inauguré l’utilisation des synthétiseurs dans le rock et sont souvent considérés comme les précurseurs des groupes punks.

Les Who sont également célèbres pour leurs prestations scéniques telles que celles qu’ils donnent à Woodstock et à l'île de Wight, le concert live à Leeds, et de nombreuses tournées en Europe et aux Etats-Unis. 

Leurs concerts sont plutôt explosifs avec destruction de guitares sur scène, ils ont également été les premiers à lancer la mode du saccage des chambres d’hôtels, ce qui n’a pas été sans leur causer quelques soucis financiers.

Le batteur Keith Moon après avoir mené une vie chaotique et s’adonnant à une consommation importante d’alcool et de drogues décède le 7 septembre 1978.

Quant au bassiste, John Entwistle, aujourd’hui considéré comme un des meilleurs bassistes, il meurt en 2002 d’une surdose de cocaïne.

Aujourd’hui, Pete Townshend et Roger Daltrey se produisent toujours en concert, avec Pino Palladino à la basse et Zak Starkey, le fils de Ringo Starr, à la batterie.

Le 6 décembre 2019, ils sortent leur douzième album studio, intitulé simplement "Who". Il s’agit d’un excellent album qui s’inscrit totalement dans la lignée du groupe.

Voici une sélection des meilleurs albums et des meilleures prestations scéniques de ce groupe mythique.

Who's Next


En 1971, les Who sortent un album très novateur, en particulier par l’utilisation des boucles de synthétiseurs, qui va connaître un grand succès : "Who’s next" avec de formidables morceaux comme "Baba O’Riley", "The Song is Over", "Behind Blue Eyes" ou encore le fameux "Won’t Get Fooled Again".

En 1978, dans les studios Shepperton, les Who donnent une superbe version de "Baba O’Riley" : on y retrouve le jeu déjanté de Pete Townshend, avec ses fameux moulinets, les grimaces de Keith Moon qui tape comme un fou sur sa batterie, la voix intense de Roger Daltrey, qui jongle avec son micro, et l’impassibilité de John Entwistle qui délivre, comme toujours, une superbe partie de basse.



A ne pas manquer, toujours aux studios Shepperton, les Who interprétant "Won’t Get Fooled Again" avec une partie d’orgue mémorable.



Who are you


Toujours en 1978, le groupe sort l’album "Who are you" avec le fameux titre éponyme qui reste un de leurs meilleurs morceaux. 

La vidéo de promo, assez humoristique, nous montre un Keith Moon toujours aussi impayable.



Les Who sont également les créateurs de deux opéras-rock parmi les premiers du genre: Tommy et Quadrophenia.

Tommy 


En 1969 sort Tommy, un des opéras-rock les plus célèbres. Il raconte l’histoire d’un petit garçon qui assiste à un événement traumatique. 

Suite à cet événement, il devient sourd, muet et aveugle, car il ne doit dévoiler à personne ce qui s’est passé. Malgré son handicap il devient un champion de flipper, puis une sorte de messie une fois ses sens retrouvés. 

En 1975, Ken Russell réalise un film tiré de l’opéra-rock. Bien que daté, il reste un film culte, en particulier l’extrait où Elton John chante "Pinball Wizard". Il a un look incroyable, avec ses lunettes et surtout ses boots énormes.



Quadrophenia 


En 1973, les Who sortent un deuxième opéra-rock : Quadrophenia. L’album est superbe. 

Cet opéra-rock raconte les déboires de Jimmy - un mod de Londres - avec sa petite amie, avec sa famille, avec son travail, et même avec les autres mods. En outre, l’intrigue se déroule sur fond des émeutes qui ont eu lieu à Brighton dans les années 60 et des rivalités entre mods et rockers.

Quadrophenia provient du préfixe latin quadro qui signifie quatre et de schizophrénie. Le personnage principal est en effet victime de quadruplement de la personnalité, chaque personnalité illustrant un des membres du groupe. Le titre évoque également la quadriphonie qui commence à intéresser les musiciens à l’époque.

Chaque membre du groupe est également illustré par un thème/morceau dans l’album : 
  • "Helpless Dancer" pour Roger Daltrey (a tough guy), 
  • "Bell Boy" pour Keith Moon (a bloody lunatic), 
  • "Doctor Jimmy" et son thème "Is it me ?" pour John Entwistle (a romantic) 
  • et enfin le superbe "Love, Reign o’er me" pour Pete Townshend (a beggar, an hypocrite). 

Les quatre thèmes sont réunis dans deux morceaux : Quadrophenia et The Rock.

Voici "The Rock" en version live en 2017:



Who


En 2019, après 13 ans depuis l’album précédent, Pete Townshend et Roger Daltrey, décidément infatigables sortent leur douzième album studio "Who". 

Un excellent album duquel se détachent les titres "Ball and Chain" et "Street Song".

Voici une version audio de "Street Song":




Live in Hyde Park

Afin de boucler la boucle, je finirai par une version live de "Baba O'Riley" donnée en 2015 lors du concert "Live in Hyde Park", où l'on voit que Pete Townshend et Roger Daltrey ont encore un sacré punch.


samedi 21 décembre 2019

Ayreon - Into the Electric Castle

Ayreon

Ayreon - Into the Electric Castle


Ayreon est une émanation du guitariste virtuose néerlandais Arjen Anthony Lucassen. Lucassen compose de nombreux opéras rock basés sur des histoires de science-fiction. Musicalement le style est proche du métal progressif, tout en restant très mélodique. 

En général, Lucassen s’entoure de la crème des chanteurs et instrumentistes du rock progressif pour ses albums. 

C’est le cas pour l’excellent album qui nous intéresse ici : "Into the Electric Castle". 

Cet album, sorti en 1998, raconte les péripéties qui arrivent à huit personnages provenant de différentes époques de l'histoire, enfermés ensemble dans un étrange lieu en dehors de l'espace et du temps. 

Là, une mystérieuse voix les guide dans une dangereuse quête qui les ramènera dans leur époque à travers le château électrique. 

Cette histoire est racontée dans un style de rock psychédélique par huit chanteurs (chacun interprétant un personnage) et 11 musiciens.

La distribution est composée des chanteurs suivants :
  • Edwin Balogh (Ex-Omega) est 'Roman' (Le romain).
  • Sharon den Adel (Within Temptation) est 'Indian' (L'indienne).
  • Jay van Feggelen (Ex-Bodine (groupe)) est 'Barbarian' (Le barbare).
  • Fish (Ex-Marillion) est 'Highlander' (Le montagnard).
  • Anneke van Giersbergen (The Gathering) est 'Egyptian' (L'égyptienne).
  • Arjen Anthony Lucassen est 'Hippie' (Le hippie).
  • Edward Reekers (Ex-Kayak) est 'Futureman' (L'homme du futur).
  • Damian Wilson (Ex-Rick Wakeman, Threshold & Landmarq) est 'Knight' (Le chevalier).
  • Robert Westerholt (Within Temptation) et George Oosthoek (Orphanage) sont 'Death' (La mort).
  • Peter Daltrey (Ex-Kaleidoscope) est 'Forever of the Stars' (La voix. Les Forever sont une race extra-terrestre).
Parmi les musiciens on note la présence de :
  • Arjen Anthony Lucassen - Toutes les guitares électriques et acoustiques, mandoline, guitare basse, Minimoog, Mellotron et claviers ;
  • Clive Nolan (Arena) - Solo de synthétiseur sur la piste 3 ;
  • Robby Valentine - Tous les pianos, Solo de synthétiseur sur les pistes 2, 3 et 11; Mellotron sur la piste 13 ; 
  • Thijs van Leer (Focus) - flute sur les pistes 3, 4, 9 et 10 ;
  • Ed Warby (Gorefest) – Batteries.
Pour chaque morceau, on trouvera ci-dessous un résumé succinct de l’histoire, puis une vidéo avec la piste audio, ou si cela est disponible un extrait live.

"Welcome to the New Dimension" : Une voix accueille les huit visiteurs. Il leur dit qu’ils ont une mission : pour se libérer ils devront entrer dans le Château Electrique. Tout délai dans leur progression sera puni. 



"Isis and Osiris" : Le montagnard pense qu’ils sont en enfer. L’indienne pense à un voyage raconté dans les anciennes légendes. Le chevalier pense être aux portes d’Avalon en quête du Graal. Le romain estime être aux enfers. L’égyptienne croit entrer dans le hall d’Isis et Osiris. Le montagnard ne reconnaît pas les constellations et pense que la fin est proche.



"Amazing Flight" : La voix les prévient que le danger les attend. Ils doivent trouver la lumière virginale. Le barbare se vante de ses exploits passés : destructeur de cités. Le hippie lui répond qu’ils sont dans un vol dans l’espace.



"Time beyond time" : L’homme du futur se demande s’ils sont dans un monde virtuel, au-delà du temps et de l’espace. Le chevalier ne comprend rien à ses paroles, pour lui seule compte la quête du Graal réservée aux coeurs purs. Le romain pense qu’ils sont perdu dans un monde souterrain et qu’ils doivent trouver la voie de l’Elysée.



"The Decision Tree (We’re alive)" : La voix leur signifie qu’ils doivent faire un choix : seulement sept peuvent continuer, un des huit doit mourir. Le barbare ne veut pas être celui qui va mourir. Le montagnard se rappelle de tous ses méfaits et dit qu’il ne veut pas continuer. Le barbare se moque de lui. Le montagnard lui répond qu’il n’a pas de leçon à lui donner sur l’honneur.



"Tunnel of Light" : La voix leur annonce qu’ils entrent dans le tunnel de lumière. Le montagnard ne veut pas de cette lumière. L’égyptienne invoque ses dieux, le romain les invite à rejoindre l’Elysée, le chevalier l’île d’Avalon et l’égyptienne les encourage à avancer dans le tunnel. Le montagnard décide de rester et d’accepter la mort.



"Across the Rainbow Bridge" : La voix leur annonce l’arrivée au Pont Arc-en-ciel. Pourra-t-il supporter leur poids ? Le chevalier est troublé par le souvenir d’un amour perdu. Le romain propose de traverser le pont. Le hippie, en voyant l’arc-en-ciel, se croit mort ou dans un trip. La voix les exhorte à avancer : au-delà du pont se trouve le Château Electrique.



"The Garden of Emotions" : La voix leur dit qu’ils doivent traverser les vignes du Jardin des Emotions, et, ainsi, affronter leurs émotions. L’égyptienne se demande si Amon-ra vient sceller son destin. Le hippie s’émerveille de ce qu’il voit, il est à la recherche de son moi intérieur. Le romain et le barbare se disputent pour savoir qui va mener le groupe. L’indienne craint les voix qui proviennent du ciel. L’homme du futur pense que le jardin nourrit les émotions négatives de chacun et qu’il faut faire le vide dans son esprit. Il enjoint la troupe à faire front ensemble.



"Valley Of the Queens" : L’égyptienne n’a plus la volonté de continuer. Il est temps pour elle de mourir dans la vallée des Reines.



"The Castle Hall" : Ils entrent enfin dans le Château Electrique ! La voix leur dit qu’ils doivent maintenant se confronter à leur passé. Il plaint les hommes d’armes au passé tumultueux car ici leurs victimes passées peuvent reprendre chair. Le barbare est hanté par les hommes qu’il a tués. Le chevalier invoque Excalibur, Arthur et Merlin pour lui donner du courage.



"Tower Of Hope" : Le hippie monte l’escalier de la Tour de l’Espoir, il sent l’espoir affluer en lui. L’homme du futur pense qu’ils sont toujours l’objet d’une illusion.



"Cosmic Fusion" : L’indienne est attirée par le soleil. L’homme du futur et le romain la préviennent que c’est une illusion et qu’il ne faut pas céder. La mort l’attend au sommet de la tour et l’emporte.



"The Mirror Maze" : La voix leur dit qu’il est temps de se confronter à eux-mêmes. Le hippie se revoit enfant, entre des parents qui se disputent. Le romain ne peut supporter ses peurs intérieures. Le chevalier l’encourage à briser le miroir.



"Evil Devolution" : La voix les défie alors d’ouvrir la porte suivante qui ouvre vers le futur. L’homme du futur voit l’homme devenir mi-homme mi-machine, est-ce l’avenir de l’humanité ?



"The Two Gates" : Ils se retrouvent devant deux portes. La première est censée les ramener dans leur propre époque. La seconde coupe toutes les connexions : c’est l’oubli. Le barbare fait le choix de la porte d’oubli. Pensant aller au Valhalla auprès d’Odin, il disparaît dans un monde d’obscurité qui le terrifie. Le chevalier se demande s’ils ont réussi ou échoué. Il s’adresse à la voix et lui demande ce qu’elle est réellement.



"Forever of the Stars" : La voix leur révèle qu’il s’appelle "Forever". Il est sans âge et vient des étoiles. Il fait partie d’une race qui a ensemencé la terre, après avoir provoqué la disparition des dinosaures suite à la collision avec une comète. Le but de cette race ancienne est de revivre des émotions à travers celles des humains qu’ils observent. Ils ont sélectionné huit humains représentatifs des périodes troublées de l’histoire. L’expérience est terminée ... il est si fatigué et si loin de chez lui. Il les invite à ouvrir la porte du retour. Ils ne se rappelleront plus de rien.



"Another Time, Another Space" : Le hippie se demande s’il s’agissait d’un rêve, cela semblait si réel. L’homme du futur se demande si sa mémoire n’a pas été effacée et remplacée par des informations mensongères. Ils sentent tout deux un étrange vide en eux. Le romain, quant à lui, sent que toutes ses peurs ont disparu. Enfin, le chevalier estime avoir trouvé son Graal dans un rêve magique.