jeudi 24 octobre 2019

Genesis - The Lamb lies down on Broadway

The Lamb lies down on Broadway

Genesis - The Lamb lies down on Broadway


En Novembre 1974, Genesis sort son 6ème album : « The Lamb lies down on Broadway ». Il s’agit d’un double concept-album. 

Il raconte l’histoire de Rael, un jeune porto-ricain de New York qui fait partie d’un gang. Au début de l’histoire il se fait absorber par un mur géant. Il va alors errer dans des mondes fantastiques entre rêve et réalité à la recherche de son identité et d’un sens à sa vie. 

Il apprendra de ses expériences qu’il est important d’aider les autres car ainsi on s’aide soi-même. La fin de l’histoire nous laisse en suspens et on ne sait pas vraiment si Rael survit ou non à ses aventures. 

On peut penser que toutes les ambiguïtés du récit ont été laissées volontairement par leur auteur, Peter Gabriel, c’est ce qui fait d’ailleurs son intérêt.

Il y a plusieurs façons d’écouter cet album, soit dans sa continuité, afin de profiter au maximum de l’histoire, soit en piochant de-ci de-là parmi les meilleurs morceaux. Si vous souhaitez suivre l’intrigue dans sa totalité, je vous recommande l’excellent article de wikipedia qui résume l’action pour chaque chanson. 

Personnellement je me suis plutôt attardé sur une compilation des meilleures chansons. Afin de les savourer, je recommande de les suivre sous Youtube illustrées par Nathaniel Barlam qui a fait un superbe travail tant au niveau des graphismes qu’au niveau du suivi de cette histoire alambiquée.

The Lamb lies down on Broadway

Le morceau démarre avec une intro aux claviers, suivi d’un thème qui deviendra récurrent sur le titre de la chanson. La présence de la basse sur ce morceau m’évoque la basse du groupe Yes. Cette chanson évoque la vie des gens sur Broadway : les nocturnes qui vont au cinéma et se font virer, les femmes de petite vertu qui traînent sur le trottoir. C’est à ce moment que Rael sort du métro et qu’il pense que quelque chose commence : une magie dans l’air qui laisse présager l’arrivée d’événements importants.



Fly on the windshield

Rael voit se former un mur immense qui le rejoint et l’engloutit.



In the cage

C’est un morceau au superbe accompagnement instrumental. Rael se retrouve dans le noir, un « soleil » dans l’estomac. Il est entouré de liquide, de stalagmites et de stalagtites qui se rapprochent de lui et il cherche à garder son self-control. Il voit plein de gens qui comme lui sont enfermés dans des cages. Il aperçoit alors son frère John, qui lui est à l’extérieur des cages. Il lui demande de l’aide, mais John se détourne de lui sans l’aider. La cage se dissout et tout tourne.



Un extrait du concert de Rome 2007:



Carpet Crawlers

Ce morceau a une très belle mélodie. La chanson parle de gens qui rampent dans un grand couloir rouge, ils se dirigent tous ensemble vers une lourde porte en bois. 

La chanson dit : « The carpet crawlers heed their callers. We’ve got to get in to get out ». Ce qui signifie littéralement : « Les gens qui rampent sur le tapis écoutent leurs maîtres. Nous devons entrer pour sortir ». Sous-entendu : nous devons entrer dans le système pour nous en sortir. 

Les thèmes principaux de cette chanson sont la conformité, les faux espoirs et la pénibilité. Il s’agit d’une critique de ceux qui suivent aveuglément les idéologies de la société.



Here comes the supernatural anaesthetist

Rael rencontre un bon danseur : l’anesthésiste surnaturel, qui est en réalité une personnification de la mort.



The Lamia

La mélodie de ce morceau est certainement une des plus belles de Genesis. Rael entre dans un passage, il sent une étrange odeur. Il pénètre dans une chambre où se trouve une piscine rose. Trois très belles femmes-serpents sortent de l’eau. Ces créatures sont des « Lamia ». Rael entre dans l’eau, les Lamia le caressent et le sentent. Puis elles goûtent son sang. Aussitôt, elles meurent, puis flottent sur l’eau. Alors, Rael les mange, et l’eau devient bleue comme de la glace.




The colony of Slippermen

La musique de ce morceau est orientalisante, peut-être d’inspiration indienne. Rael se retrouve dans une rue sale. Il s’y trouve une foule étrange composée de gens difformes qui ont des pustules et sont repoussants. 

Ce sont ceux qui ont goûté l’amour des Lamia. Ils prétendent que Rael est comme eux et va bientôt subir les mêmes transformations. Le seul moyen d’éviter cela est que Rael aille avec son frère John voir le Docteur Dyper pour une castration. 

Ils vont voir le docteur qui les opère et met leur sexe dans un tube qu’il accroche autour de leur cou. Soudain, un nuage noir fond sur Rael, il s’agit en fait d’un corbeau qui saisit le tube de Rael. John ne suit pas Rael et s’en va sans regret l’abandonnant une fois de plus. 

Le tube de Rael tombe dans la rivière.




The light dies down on Broadway

Ce morceau est un mélange des thèmes de The Lamia et de The Lamb lies down on Broadway. Rael aperçoit une fenêtre qui s’ouvre et qui pourrait lui permettre de quitter ce monde de cauchemar et rejoindre New York. Il aperçoit son frère John qui est tombé dans la rivière et risque de se noyer. Il doit alors faire un choix : sauver John ou bien sortir de ce cauchemar. Il choisit de sauver John.



It

Il s’agit du dernier morceau de l’album. Rael sauve John, mais quand il regarde son visage, il s’aperçoit qu’il s’agit de son propre visage. Il passe d’un visage à l’autre, jusqu’à ce que sa propre présence ne soit plus liée à aucun des deux corps. Il atteint un état fluide, et il observe les corps qui sont soulignés en jaune. Les deux corps finissent par se dissoudre dans la brume. 

Peter Gabriel finit ainsi le récit : « Tout ceci se passe sans un seul crépuscule, sans un seul son de cloche et sans une seule fleur tombant du ciel. Bien que « cela » remplisse tout de sa présence mystérieuse. C’est à vous de voir ». 

Plusieurs interprétations sont possibles sur la signification du « It » (le « cela »). Je l’interprète comme étant la vraie nature du héros Rael (à noter le jeu de mot entre Rael et real !). Rael a-t-il trouvé sa vraie nature et son identité, cela reste une question en suspens : c’est à vous de voir !






Genesis - Selling England by the Pound

Selling England by the Pound


Selling England by the Pound


En 1973, le groupe Genesis sort son 5ème album: “Selling England by the Pound”, considéré généralement comme leur meilleur album, et comme un des meilleurs albums de rock progressif de tous les temps. Le thème principal en est la décadence de l’Angleterre des années 70 et la nostalgie de l’Angleterre du passé.

Dancing with the moonlit knight

L’album débute par une ballade à l’ancienne avec une influence écossaise, puis le morceau devient plus rythmé. Le thème en est un certain déclin de l’Angleterre qui brade son héritage aux grandes compagnies. Il ne faut pas oublier que c’est l’époque de la première crise pétrolière. 

“The unifaun” dont parle la chanson semble être annonciateur de la créature avec des cornes et une queue évoquée dans l’album “A trick of the tail”. 

“Selling England by the pound” qui signifie “Vendre l’Angleterre à la livre” donne son titre à l’album. 

“Old Father Thames, it seems he’s drowned”: ce vers symbolise un vieil homme se noyant. “Old Father Thames” fait référence à la Tamise, c’est donc Londres qui se noie. 

“Wimpey dreams”: Wimpey pourrait être en rapport avec la chaîne de restaurants de l’époque qui vendait des burgers. C’est également une compagnie anglaise de bâtiment qui construit des maisons toutes identiques.



I know what I like (in your wardrobe)

L’introduction est bizarre, elle est statique avec un bruit de tondeuse à gazon. Au début Peter Gabriel conte plus qu’il ne chante. Cette chanson aurait été écrite en hommage au roadie de Genesis Jacob Finster, qui mourut d’une overdose. Il ne pouvait jamais garder un emploi: il tondait le gazon, fut caissier, également commis chez un prêteur sur gages. 

L’idée de la chanson est venue à Peter Gabriel à la vue d’un tableau de Betty Swanwick. Elle donna son accord pour ajouter des détails au tableau (tels que la tondeuse à gazon) et pour l’agrandir. Il devint ainsi la pochette de l’album. 

Pour la qualité de la vidéo, j'ai choisi le live à Rome 2007:



Firth of Fifth

Ce morceau débute par une introduction classique au piano. Le thème est très beau, on entend ensuite l’orgue, puis la flûte et enfin de nouveau le piano. La facture est proche de la musique classique. 

Vers la fin on entend un magnifique solo de guitare de Steve Hackett. Probablement le morceau le plus achevé de Genesis ! 

Le titre de cette chanson est un jeu de mot avec Firth of Forth. Firth désigne un mot écossais qui signifie "baie" et Forth est une rivière d’Ecosse. 

Le personnage principal de la chanson est un fleuve qui suit son lit. Les analogies poétiques suivantes sont faites: une chute d’eau est un madrigal, un lac est une symphonie. Le fleuve se jette enfin dans la mer et devient ainsi la proie de Neptune, dieu des mers.



Avec un solo de guitare de Steve Hackett:



More fool me

C’est un morceau folk acoustique sur la séparation. Le narrateur se fait quitter par une femme sûre d’elle, et qui ne se préoccupe pas du vide qu’elle laisse. A noter la prestation de Phil Collins au chant.



The battle of Epping Forest

Il s’agit d’un morceau-fleuve de 12 minutes qui raconte la rivalité entre deux gangs de l’East End, quartier populaire de Londres. Epping Forest est d’ailleurs une forêt au nord de Londres. 

La chanson, épique, décrit avec force détails cette bataille qui finit très mal pour les protagonistes: ils sont tous morts. Alors les chefs des deux gangs doivent tirer au sort qui a gagné. 

A noter l’excellente interaction entre la batterie de Phil et la basse de Mike.



After the Ordeal

Ce morceau est un instrumental avec un rôle prépondérant de la guitare acoustique.





The Cinema Show

Ce morceau de 11 minutes raconte l’histoire de deux amoureux appelés Romeo et Juliette. Juliette se prépare au rendez-vous au cinéma, pleine d’espoir, alors que Romeo, armé d’une boîte de chocolats, pense plutôt à mettre Juliette dans son lit. 

La chanson fait ensuite référence au devin Tirésias qui fut homme puis femme. La chanson évoque l’avis de Tirésias qui, interrogé par Zeus et Héra, répond que la femme prend beaucoup plus de plaisir que l’homme lors de l’acte sexuel. Pour le punir Héra le rendra aveugle, mais Zeus lui donnera le pouvoir de divination. 

La partie instrumentale du morceau laisse libre cours aux broderies sans fin de Tony Banks sur ses synthétiseurs.




Aisle of Plenty

Ce morceau contient des jeux de mots sur les noms de supermarchés de l’époque: Safeway, Fine Fair, Tesco. 

C’est une chanson sur le consumérisme, encore en liaison avec le titre et le thème récurrent de l’album. Celui-ci se termine d’ailleurs sur le même thème musical que celui du premier morceau évoquant la nostalgie pour la vieille Angleterre.





lundi 21 octobre 2019

Genesis - Première Partie


Genesis


Genesis


Le groupe Genesis est fondé en 1967 par Peter Gabriel, Mike Rutherford, Tony Banks et Anthony Phillips alors qu’ils sont de jeunes étudiants du collège Charterhouse (situé au sud-ouest de Londres). Peu de temps après Anthony Phillips quitte le groupe car il est trop stressé par son trac sur scène. Genesis est également à la recherche d’un batteur et finit par embaucher Phil Collins. A la même époque Peter Gabriel fait appel au guitariste Steve Hackett. 

La formation se stabilise ainsi avec cinq membres entre 1971 et 1975 : Peter Gabriel au chant, à la flûte traversière et aux percussions, Phil Collins à la batterie, percussions et aux chœurs, Tony Banks aux claviers et occasionnellement à la guitare acoustique, Mike Rutherford à la basse et à la guitare rythmique et Steve Hackett à la guitare lead. Il s’agit de la grande époque du groupe.

Peter Gabriel quitte le groupe en 1975, après la tournée de l'album-concept The Lamb Lies Down on Broadway paru en 1974.

Steve Hackett quitte le groupe à son tour en 1977, Mike Rutherford devient l'unique guitariste et le groupe devient alors un trio (Collins, Banks, Rutherford), fait reflété par le titre de leur album ... And Then There Were Three... sorti en 1978.

En schématisant, on peut considérer qu’il y a deux périodes principales dans la vie du groupe : une première période de 1970 (album Trespass) à 1980 (album Duke) où Genesis est principalement un groupe de rock progressif, et une seconde période depuis 1981 (album Abacab) où la musique du groupe devient plus pop-rock, dans le même temps le groupe atteint un public plus large, mais les fans du rock progressif se sentent trahis.

Voici une sélection des meilleurs morceaux du groupe triés par album.
 
Je vous ai concocté une anthologie de leurs meilleurs morceaux depuis 1969 avec l'album "From Genesis to Revelation" jusqu'à la compilation Archive #2 et son lot d'inédits.
 
Voici les liens ...
 

Trespass (1970)


The Knife : il s’agit d’un morceau de près de 9 minutes typique du rock progressif. Avec ce morceau, Genesis entre dans la cour des grands. Le sujet est assez guerrier : « Stand up and fight, for you know we are right » (« Lève-toi et combat, car tu sais que nous avons raison »).



Nursery Cryme (1971)



The Musical Box: cette chanson de plus de 10 minutes raconte l’histoire cruelle d’une petite fille Cynthia qui décapite malencontreusement le petit Henry avec son maillet de croquet. Alors qu’Henry revient hanter Cynthia, l’intervention de la nurse le détruit ainsi que sa petite boîte à musique.



The Fountain of Salmacis: ce morceau est inspiré d’un conte mythologique: l’histoire d’Hermaphrodite fils d’Hermès et Aphrodite. La nymphe des eaux Salmacis est amoureuse d’Hermaphrodite mais celui-ci la repousse. Elle implore les dieux d’unir leurs corps pour toujours. Ils deviennent alors un seul être, à la fois mâle et femelle. Hermaphrodite jette une malédiction sur les eaux: quiconque se baignera deviendra hermaphrodite.



Foxtrot (1972)


Supper's Ready : c’est certainement un des chefs-d’œuvre de Genesis. Un morceau fleuve de 22 minutes qui raconte 7 histoires. Cette chanson est musicalement très riche. Les différentes histoires n’ont pas de lien particulier. 



Il faut également remarquer que ce qui a rendu ce morceau célèbre est la prestation scénique incomparable de Peter Gabriel.

A Trick of the Tail (1976)



Entangled: ballade nostalgique aux relents d’ancienne Angleterre.



A Trick of the Tail: une chanson qui raconte l’histoire, tirée d’un roman de William Golding, du dernier survivant d’une race éteinte qui vivait sur terre avant l’homme, de ses réactions devant l’homme et des réactions de l’homme devant cet être ayant des cornes et une queue.



Los Endos: superbe instrumental.




Wind and Wuthering (1977)


Eleventh Earl of Mar: un mélange subtil entre rock électrique et ballade acoustique. Cette chanson fait référence à la rebellion jacobite de 1715 menée par le comte de Mar John Erskine.



Your own special way: une des première incursions de Genesis vers un style plus pop, mais cela reste d'une très belle facture. Une ballade romantique à propos d’un marin qui pense à sa bien aimée.



... And Then There Were Three... (1978)


Follow You Follow Me: Genesis récidive dans cet album avec une ballade romantique et plus pop qui devient un énorme succès commercial.




Duke (1980)



Behind the lines: c’est le morceau d’introduction de l’album, qui se trouve encore pas mal dans la veine du rock progressif avec une structure sophistiquée.

Turn it on again raconte l’histoire d’un homme qui passe son temps à regarder la télévision, et qui finit par croire que les personnages qu’il y voit sont ses amis. Il faut noter la structure rythmique du morceau particulièrement complexe pour une chanson pop: il est particulièrement difficile de danser dessus sans se décaler par rapport à la mesure.




Abacab (1981)


Il s’agit certainement du premier album résolument pop du groupe. Boudé par les fans purs et durs du rock progressif, mais succès commercial du groupe, il s’agit d’un album grand public, mais au bon sens du terme. 

Le morceau “Abacab” lui-même est absolument irrésistible. Il doit son nom à sa structure musicale. 



A noter la présence des cuivres du groupe Earth, Wind and Fire sur la chanson “No Reply at all”. Avec ce morceau, on est effectivement très loin des albums des années 70 et de la période Peter Gabriel, on est totalement entré dans un style proche des albums solo de Phil Collins.




Genesis (1983)



Mama: un morceau à la rythmique démoniaque. Mené par la batterie de Phil Collins, il me fait un peu penser à “In the air tonight”.



Home by the Sea: c’est un morceau plutôt pop, très rythmé. Si son instrumentation et ses synthés sonnaient un peu moins pop et boîte à rythmes, on pourrait presque le considérer comme un morceau prog si on prend en compte son extension avec sa suite “Second Home by the Sea”. 




Invisible Touch (1986)


Cet album est le plus gros succès commercial du groupe.

Invisible Touch: cette chanson est le premier n°1 aux Etats-Unis du groupe, de la pure pop très efficace.



Land of Confusion est une chanson sur le monde actuel qui manque singulièrement d’amour et où il ne fait pas bon vivre: une “terre de confusion”.



Throwing it all away: une agréable ballade




We can’t dance (1991)



Le dernier album du groupe avec Phil Collins sonne comme les albums solo de ce dernier.

No Son of Mine raconte la triste histoire d’un père abusif qui dit au narrateur qu’il n’est pas son fils.



Jesus he knows me: cette chanson est une parodie sarcastique sur les télévangelistes.



I can’t dance est un morceau à la scansion appuyée très humoristique, sur les gens qui sont très bien habillés mais ne savent pas aligner deux mots.



Conclusion

Vous allez me dire: êtes-vous sûr d'avoir parlé de tous les albums de Genesis ?
Non, bien sûr, il manque deux albums majeurs à l'appel.
Je publierai donc prochainement deux autres parties:
  • une partie sur l'un des meilleurs albums de rock progressif de tous les temps: "Selling England by the Pound"
  • une partie sur l'album le plus culte de Genesis, véritable opéra rock: "The Lamb lies down on Broadway"

Restez donc à l'écoute !


dimanche 20 octobre 2019

Alain Souchon

Alain Souchon


Alain Souchon


2019 - Ames fifties

Le 18 Octobre 2019 sort le nouvel album d'Alain Souchon "Ames fifties", un album mélancolique et très court (environ 32 minutes). Sur cet album, Alain Souchon a collaboré avec Edouard Baer pour les paroles, et pour la musique il a fait appel à deux de ses fils: Pierre et Charles, ainsi qu'à David McNeil, et à son complice de toujours Laurent Voulzy.

Les titres qui se détachent sont "Ames fifties", une chanson dans laquelle Alain Souchon évoque des fragments de son enfance et des années cinquante. Ensuite le single: "Presque", sur un presque amour. 

Personnellement j'ai beaucoup aimé l'album, mais c'est une habitude chez moi qui aime tous les albums d'Alain Souchon que je place au panthéon des chanteurs français, par la qualité des paroles et l'aisance des mélodies.

Je retiens également le titre "Ici et là" qui montre que ce n'est pas du tout pareil des deux côtés du périphérique.

Ames fifties


Presque



J'en profite pour revenir sur la carrière de ce merveilleux conteur et parolier qui nous livre en tandem avec son complice Laurent Voulzy une discographie à laquelle on ne peut manquer de revenir fréquemment. 

Voici une anthologie des chansons d’Alain Souchon pleines d’humour et d’ironie.

D'autre part, je vous ai préparé une compilation des chansons d'Alain Souchon et de Laurent Voulzy.

Cette compilation explore toute la carrière de ces deux artistes de manière chronologique. Alain Souchon ayant démarré dès 1974, on commence par lui et vous découvrirez les extraits de quatre de ses albums avant d'attaquer la discographie de Laurent Voulzy en 1979.

Dès les débuts, ces deux artistes ont collaboré. Alain Souchon signe les paroles, alors que Laurent Voulzy s'occupe de la musique. Et la recette marche bien !

On notera au passage qu'en ce qui concerne les chansons de Souchon, les paroles tiennent un rôle primordial, Souchon étant un merveilleux conteur plein d'humour et de douce ironie, alors que chez Voulzy, c'est plutôt la musique qui domine, avec un hommage marqué aux morceaux de musique des sixties et des seventies, on se souvient tous de Rockollection.

Le point fort est atteint lorsque les deux artistes décident (enfin!) de réaliser un album en duo, le fameux Alain Souchon & Laurent Voulzy de 2014.

Depuis, ils ont continué de frapper fort, je vous recommande notamment l'album Âme fifties de Souchon et le superbe live au Mont Saint-Michel de Voulzy.

Voici les liens vers les playlists.

Spotify:
Qobuz:
Apple Music:



1974 - J'ai dix ans

Sur cet album j'ai sélectionné la chanson « J’ai dix ans ». C’est la chanson avec laquelle j’ai découvert Alain Souchon. Il montre à quel point il est resté un grand enfant, et nous fait partager la magie du monde de l’enfance.





1976 - Bidon

Bien sûr on pense à la chanson éponyme: « Bidon ». Il nous y montre les affres d’un dragueur manqué qui se vante d’exploits imaginaires, alors que la réalité est bien médiocre. 

Je trouve le texte très riche et j’apprécie particulièrement la façon dont il conclut chaque couplet par des mots en « ion » : admiration, télévision, consternation.






1977 - Jamais Content

J'aime beaucoup "Poulailler’s Song". Cette chanson illustre de manière ironique la façon de voir d’une certaine bourgeoisie : particulièrement imbue de son statut, raciste et jalouse de ses privilèges : "Le respect se perd dans les usines de mon grand-père …"




1978 - Toto 30 ans, rien que du malheur

Un morceau illustre: "Le Bagad de Lann Bihoue". 

Je ne sais pas si Alain Souchon a jamais rêvé de jouer de la cornemuse, mais c’est pour lui l’occasion de montrer que la vie que l’on mène n’est pas toujours celle dont on a rêvé, et celle de nous offrir un formidable morceau dans la grande tradition celtique : du folk-rock à la française ! 




« Papa Mambo » : « on est foutu, on mange trop » ! 

Alain Souchon nous livre une vision humoristique des travers de notre société sur un rythme de Salsa. 

A noter que cette joyeuse chanson avait été reprise par Carlos!





1983 - On avance

« On avance » : lucide sur la condition humaine, Alain Souchon nous fait toucher du doigt la terrible réalité : le temps passe et rien ne peut l’arrêter. Une chanson douce-amère de notre poète philosophe.







1985 - C'est comme vous voulez

Voici une chanson qui sort de l'ordinaire: « J’veux du cuir »!

Alain se fait, une fois de plus, le témoin de notre société, en l’occurrence il nous parle de la libération des mœurs et des dérives du monde du showbiz, quitte à « casser son image ». 

Vu les paroles, je trouve qu’il ne manque pas de culot !





1988 - Ultra moderne solitude

« Quand je serai KO » : Alain nous parle à nouveau des dégâts du temps, et de la vanité des artistes qui croient que leur succès durera toujours : "Est-ce que tu m’aimeras encore dans cette petite mort ?" 

Cela me rappelle les paroles de l’Ecclésiaste : « vanité des vanités, tout est vanité ».





1993 - C'est déjà ça

Dans cet album, Alain nous parle du monde des médias, du showbiz et de notre société consumériste ("Foule Sentimentale"). 

J’adore l’allitération sur : "On nous prend, faut pas déconner, dès qu’on est né, pour des cons, alors qu’on est … " 

Il doute de la durée de l’amour dans "L’Amour à la machine". Enfin, il nous parle du drame de la guerre au Soudan avec "C’est déjà ça".

Foule Sentimentale




1999 - Au ras des pâquerettes

Avec « Le Baiser », il nous offre une ballade romantique à propos d’une inconnue dont il tombe amoureux. Une histoire d’amour qui restera probablement sans lendemain.




2001 - Collection

Avec « La vie ne vaut rien », il nous livre une belle leçon d’Epicurisme. Quelle belle philosophie!

La vie Théodore et la vie ne vaut rien




2005 - La vie Théodore

"Et si en plus y’a personne" : dans cette chanson, Alain nous donne une leçon cinglante sur la façon dont les religions séparent les hommes. 

En adoptant le point de vue d’un non-croyant, il semble dire : "tout ça pour rien".





2008 - Ecoutez d'où ma peine vient

Dans "Parachute doré", Alain se fait à nouveau le chroniqueur de notre société et se moque avec ironie des patrons qui quittent une société avec un pactole monstrueux, malgré un bilan désastreux. 

Le constat n’est pas drôle, car finalement, c’est nous qui payons les pots cassés : "J’ai creusé la dette, au lieu de me creuser la tête".





2014 - Alain Souchon & Laurent Voulzy

On a rêvé pendant des années de ce duo et, finalement, ils l’ont enfin fait ! 

Mes chansons préférées sur cet album sont : « Bad boys » et « La baie des fourmis ». 

Bad Boys


La Baie des Fourmis



Et pour finir, un petit medley d'Alain Souchon & Laurent Voulzy dans l'émission "C à vous":