jeudi 27 janvier 2022

Judith Hill

 

Judith Hill


Judith Hill


Il me tenait à cœur de vous faire découvrir cette artiste méconnue et pourtant formidable.

Judith Hill est née le 6 Mai 1984 à Los Angeles de Michiko Hill (née Yoshimura), pianiste d'origine japonaise et de Robert Lee "Pee Wee" Hill, bassiste.

Judith a une voix extraordinaire et joue de la soul, du funk, du R&B, elle est chanteuse, guitariste et pianiste. Elle a maintenant sorti quatre albums studio, et il est grand temps, pour ceux qui ne l'ont pas encore entendue, de la découvrir, vous allez voir, vous allez être scotchés !

Voici donc une histoire de la carrière de Judith Hill.


2007 - Choriste de Michel Polnareff

Après un diplôme en composition musicale de l'Université de Biola, dans le comté de Fresno (Californie), Judith Hill se rend en France en 2007 et devient choriste de Michel Polnareff.

On la retrouve sur ce live de 2007 de Michel Polnareff. Judith est la 2ème choriste en partant de la droite.




2009 - Choriste de Michael Jackson



En 2009, Judith Hill est choisie par Michael Jackson pour lui donner la réplique dans un morceau qui apparaît sur le film "This is it".

Il s'agit du morceau "I just can't stop loving you". C'est très émouvant de revoir Michael Jackson dans ce film et les débuts de Judith Hill sur le devant de la scène:



Judith Hill devait interpréter ce duo sur scène avec Michael Jackson, elle avait répété pendant des semaines pour cela. Malheureusement, Michael Jackson décède le 25 Juin 2009 et tous les concerts sont annulés.

Avec les autres membres de la tournée, Judith Hill participe le 7 Juillet 2009 à la cérémonie du mémorial de Michael Jackson et se fait remarquer lorsqu'elle chante "Heal the World":



2013 - 20 Feet From Stardom



Dans les années qui suivent, Judith Hill continue sa carrière de choriste et joue avec des artistes tels que Stevie Wonder, John Legend ou Josh Groban.

En 2012, Judith Hill participe à la bande originale du film "Red Hook Summer" de Spike Lee.

En 2013, elle participe à la quatrième saison de The Voice aux Etats-Unis. Adam Levine (leader du groupe Maroon 5) la prend dans son équipe et dit d'elle qu'elle est capable de gagner un Grammy Award. Malheureusement, Judith est éliminée alors qu'elle se trouve dans le top 8.

En cette même année 2013, Judith Hill participe au film "20 Feet From Stardom" ("A deux pas de la célébrité") qui raconte l'histoire de plusieurs choristes qui ont participé à des albums légendaires auprès de grandes stars, mais qui n'ont jamais connu la célébrité. 

Ce documentaire a remporté l' Oscar du meilleur long métrage documentaire lors de la 86e cérémonie des Oscars. 

A cette occasion, Hill a remporté en 2014 un Black Reel Award de la chanson originale exceptionnelle pour "Desperation". 20 Feet from Stardom a également remporté le Grammy Award 2015 du meilleur film musical. Le prix étant décerné à tous les artistes ayant participé au film, Judith Hill gagne donc son Grammy Award.

Voici le clip de la chanson "Desperation", quelle voix exceptionnelle !




2013 - George Benson - Inspiration



En 2013, George Benson sort son album "Inspiration" qui est hommage rendu à Nat King Cole. Sur cet album, George Benson fait plusieurs duos. En particulier, il invite Judith Hill pour interpréter en duo avec lui le morceau: "Too Young".




2014 - Gordon Goodwin's Big Phat Band - Life in the Bubble



En 2014, Judith Hill est invitée sur le titre "Party Rockers" du groupe de Jazz Gordon Goodwin's Big Phat Band.

Ce morceau montre Judith Hill dans un tout autre style.

La chanson a été nominée pour un Grammy Award 2015 pour le meilleur arrangement, instrumental et vocal.




2015 - Back In Time



Après avoir vu un clip vidéo de Judith Hill, lauréate d'un Grammy Award, racontant à une émission de télévision européenne qu'elle voulait travailler avec Prince, le musicien et producteur a retrouvé Judith Hill et l'a invitée à une soirée d'écoute à Los Angeles pour son nouvel album "Art Official Age". 

C'était la première fois que les deux musiciens se rencontraient et Prince demanda à Judith Hill de lui envoyer certaines de ses chansons. Il lui a fourni quelques commentaires et elle a ensuite été invitée aux studios de Paisley Park pour jammer avec son groupe. 

Judith Hill avait déjà écrit certaines des chansons de l'album et Prince a suggéré de nouveaux arrangements, qui fonctionnaient mieux pour un groupe. Les chansons ont été enregistrées en deux ou trois semaines, ce qui, selon Prince, était "l'album le plus rapide" qu'il ait jamais produit.

Les clips suivants sont extraits des "Studio Live Session" qui ont été faites en 2019 et apparaissent également sur l'album du même nom.

Voici quelques-uns des morceaux de cet album. A noter que Judith Hill est accompagnée par sa mère aux claviers et son père à la basse.

"As trains go by", un morceau bien funk et bien scandé:



"Cry, cry, cry", un bon vieux blues aux accents soul:



"Jammin' in the Basement", morceau bien groovy, funk et punché:



Voici, enfin, "Turn Up", titre sur lequel on entend Prince:




2018 - Golden Child



En 2018, Judith Hill sort son deuxième album. Encore un album avec plein de titres accrocheurs.

Voici, tout d'abord, "Gypsy Lover", un morceau funk teinté de rock:



Voici le clip officiel de "Queen of the Hill", où l'on sent des influences orientales et des bonnes basses:



"The Pepper Club" est un morceau funk, où l'on sent bien l'influence de Prince. Le clip est déjanté et amusant.




2018 - Abracadabra (single)



En 2018, Judith Hill sort un single intitulé "Abracadabra". Il s'agit d'un morceau très rythmé, aux accents hip-hop et raggamuffin.





2019 - Upside (single)



En 2019, elle sort un nouveau single: "Upside". Voici encore un morceau très rythmé avec un clip pour le moins dansant.





2020 - In the Air Tonight (From "Little Fires Everywhere")



En 2020, Judith Hill interprète une reprise de la célèbre chanson "In the Air Tonight" de Phil Collins pour la mini-série "Little Fires Everywhere".

Une version lente et dépouillée:




2020 - Scary Pockets - Find the Light




Le groupe Scary Pockets sort en 2020 l'album "Find the Light", qui est un album de reprises de morceaux connus mis en version funk.

Ils invitent plusieurs artistes sur leur album dont Judith Hill pour cette version très personnelle et très soul de "Walk This Way", un morceau d'Aerosmith et Run DMC.




2021 - Baby, I'm Hollywood!



Voici enfin le dernier album en date de Judith Hill et c'est du très lourd!

Je commence par le morceau éponyme dont voici le clip: superbe et en noir et blanc, dans lequel Judith Hill joue de la guitare.



Ensuite, voici LE tube de l'artiste, un morceau fabuleux avec des basses monstrueuses: "Americana".



Dans le clip très original du morceau "God Bless the Mechanic", Judith Hill se transforme en robot/androïde!



Enfin, je termine la chronique de cet album avec le morceau "You Got the Right Thang", où l'on retrouve l'influence de Prince.




The Black & White Sessions - These Three Words

Je souhaitais terminer cette chronique avec cette magnifique reprise d'un titre de Stevie Wonder, "These Three Words". Juste le piano et la voix de Judith Hill, si pure et expressive!



mardi 25 janvier 2022

Blondie

 

Blondie


Blondie


Blondie est un groupe américain de rock, originaire de New York. Il est formé en 1974 par Deborah Harry et Chris Stein. Pionnier de la scène pop punk des années 1970, le groupe devient célèbre pour son mélange éclectique de styles.

J'aime la versatilité de ce groupe à la fois pop, rock, punk et new wave. Ils sont capables de jouer du rock dur très punk, du ska, du reggae, du calypso, et même du disco et se payer le luxe de faire entrer dans les charts le premier titre contenant du rap.

Sur la photo ci-dessus on voit le groupe Blondie en mars 1977. De gauche à droite : Gary Valentine (basse), Clem Burke (batterie), Deborah Harry (chant), Chris Stein (guitare) et Jimmy Destri (claviers).

Il y aura des changements de personnels au sein du groupe, mais les fondateurs Deborah Harry et Chris Stein seront toujours présents.

Le groupe doit beaucoup de sa popularité à sa chanteuse charismatique, d'ailleurs le groupe tient son nom des camionneurs qui interpellaient cette blonde platine: "Hey, Blondie !"

Laissez-moi égrener les succès de ce groupe qui a bercé la fin des années 70, mais continue d'être actif.


1976 - Blondie



En 1976, Blondie sort son premier album simplement intitulé Blondie.

Le premier single extrait de cet album est X-Offender, un titre déjà bien punché.




1977 - Plastic Letters



Le deuxième album paraît l'année suivante. Le premier single est un morceau connu du groupe: "Denis", un titre pop bien rythmé.



J'accroche bien sur le titre "Fan Mail", avec sa mélodie aux claviers et les intéressantes interventions de la guitare.



1978 - Parallel Lines



En 1978 sort l'album de la consécration: "Parallel Lines", à mon avis le meilleur disque du groupe.

Parallel Lines fut l'album le plus populaire et le plus vendu de Blondie (il fut notamment n° 1 au Royaume-Uni et n° 6 au Billboard 200 aux États-Unis) et contient pas moins de six singles sur douze titres.

Premier titre: "Hanging on the telephone":



Voici le superbe "One Way or Another":



Voici le titre "Fade away and radiate", sur lequel Robert Fripp, le leader de King Crimson, joue de la guitare. Un morceau lent avec la superbe voix de Deborah Harry, et la scansion de la batterie. Il s'agit d'un titre déjà très sophistiqué.


Voici le très pop "Sunday Girl":



On termine en beauté avec le tube absolu du groupe: "Heart of Glass" et son clip officiel. Un morceau culte !




1979 - Eat to the Beat



En 1979, voici encore un excellent album du groupe en pleine période punk.

Typique de l'époque, voici le titre "Dreaming":



J'ai ensuite choisi ce titre moins connu, mais qui balance bien et où on découvre la chanteuse en brune !

Voici "The Hardest Part":



"Die young stay pretty" est un morceau ska.



On finit avec le tube de l'album, le très dynamique "Atomic", avec une version live de 1999 avec un beau solo de basse.




1980 - Autoamerican



Je considère que l'album "Autoamerican" est également superbe. C'est certainement l'album le plus éclectique du groupe avec en introduction le morceau "Europa" qui sonne comme une musique de film angoissante, "Live it up" un morceau très électrique et le déjanté "Angels on the balcony".

On y trouve d'autre tubes comme "The Tide is high" la reprise d'un morceau ska du groupe The Paragons.

Voici une version live de 1997:



Probablement un des meilleurs titres du groupe, l'incomparable "Rapture" qui introduit pour la première fois du rap dans un morceau pop. Le clip suivant illustre bien la fascination de Blondie pour la culture hip-hop, dans lequel on voit une courte apparition de Jean-Michel Basquiat.



On finit avec un titre qui n'est pas dans l'album initial mais dans l'édition remasterisée de 2001. Il s'agit du morceau disco "Call Me" qui fait partie de la bande originale du film "American Gigolo".

En voici une version live:




1981 - Deborah Harry - Koo Koo



A partir de 1981, Deborah Harry démarre une carrière solo en parallèle de celle du groupe. Elle sort l'album "Koo Koo" qui est produit par les magiciens du groupe Chic: Bernard Edwards et Nile Rodgers.

Cet album fut relativement mal reçu par la critique, mais j'ai toujours eu un faible pour cet album plus funk et plus dance, avec des morceaux comme "Jump Jump", "The Jam was moving", "Surrender" ou le titre plus lent "Now I know you know". Mais le tube de l'album est le superbe "Backfired".

La pochette de l'album ainsi que le clip suivant ont été réalisés par H.R. Giger, le créateur d'Alien.



1982 - The Hunter



The Hunter est certainement un album plus faible du groupe. Il marque un certain déclin. Suite à des tensions dans le groupe et la maladie découverte pour Chris Stein, le groupe de sépare et ne se reformera qu'en 1997.

J'ai sélectionné le seul titre qui me semble surnager: "Island of Lost Souls", un morceau chaloupé qui rappelle le style caribéen de "The Tide is high".




1999 - No Exit



Il faut donc attendre 1999 pour assister à la sortie de l'album suivant de Blondie. Il s'agit de l'album "No Exit". 

J'ai sélectionné le titre "Screaming Skin" qui renoue avec le ska. Dans ce concert donné en 1999 à Glastonbury, Deborah Harry est toujours aussi déchaînée.



Mais le tube de cet album est le titre "Maria".



2014 - Ghosts of Download



J'ai sauté deux albums qui me semblent moins essentiels et on se retrouve en 2014 où le groupe Blondie publie un double album: Blondie fête ses 40 ans de carrière en sortant le coffret Blondie 4(0) Ever composé d’une compilation de ses classiques ré-enregistrés et d’un nouvel opus baptisé Ghosts of Download. 

Ce disque accueille notamment Beth Ditto du groupe Gossip sur le titre "A Rose by any name".

En voici une version live de 2014:




2017 - Pollinator



En 2017, le groupe Blondie est toujours bien présent et il est réconfortant d'écouter cet opus qui est vraiment excellent.

Pour commencer j'ai sélectionné un formidable duo où Joan Jett donne la réplique à Deborah Harry: "Doom or Destiny".

Voici le clip déjanté qui parodie un journal télévisé:



Voici le clip de l'excellent "Long Time", un morceau très rock.



Enfin, voici un morceau plus pop: "Fun".




2020 - The Jazz Passengers - Individually Twisted



La chanteuse Deborah Harry a plus d'une corde à son arc. En dehors de sa carrière solo et de celle avec le groupe Blondie, elle accompagne depuis plusieurs années le groupe de jazz The Jazz Passengers, qui joue un jazz assez avant-gardiste.

Il est étonnant de voir à quel point elle est également une excellente chanteuse de jazz.

J'ai sélectionné, pour terminer cet article, un extrait d'un album récent sorti en 2020. Dans le titre "Doncha Go 'Way Mad", Deborah Harry est en duo avec Elvis Costello. Quel talent !



lundi 17 janvier 2022

Albinoni (Tomaso)

 

Tomaso Albinoni


Tomaso Albinoni


Tomaso Giovanni Albinoni, né le 8 juin 1671 à Venise et mort le 17 janvier 1751 également à Venise, est un violoniste et compositeur italien de musique baroque. Il est souvent considéré comme un compositeur majeur du baroque tardif italien.

Issue d'une famille aisée - son père possède une fabrique de papier - il n'a pas besoin de composer ou de dépendre d'un mécène pour vivre. Il se considère lui-même comme un "dilettante veneto". Après la mort de son père il confie la direction de la fabrique à ses deux frères cadets et se consacre pleinement à la musique.

Il a composé quatre-vingt opéras qui ont pratiquement tous été perdus, des sonates, des concertos, des balletti, des cantates et des intermezzos.

Sa célébrité est due à une seule oeuvre et à un malentendu. C'est cette histoire que je vais vous conter maintenant.

L'adagio d'Albinoni



Dans les années 30, le musicologue italien Remo Giazotto découvre l'oeuvre de Tomaso Albinoni et décide de s'en faire l'ardent propagateur, car le compositeur est totalement tombé dans l'oubli.

Il décide donc de constituer un catalogue des œuvres d'Albinoni. Il découvre qu'en tant que musicien dilettante toutes ses œuvres n'ont pas été éditées et que la seule source d'information réside dans la bibliothèque musicale de Dresde.

Or, la seconde guerre mondiale éclate et cela empêche le musicologue de faire ses investigations.

En février 1945, les alliés bombardent Dresde et la bibliothèque est complètement détruite. 

Dès que la guerre est finie, Remo Giazotto se rend à Dresde et cherche fébrilement dans les décombres pour voir s'il peut retrouver des œuvres du maître qu'il vénère.

Et c'est là que commence la légende: Remo Giazotto prétend avoir retrouvé un fragment d'un adagio faisant partie d'une sonate d'église appartenant à l'opus 4 d'Albinoni, datant de 1708. 

Remo Giazotto va alors réaliser à partir de ce fragment un "Adagio en sol mineur pour cordes et orgue" en l'attribuant à Albinoni et en le publiant aux éditions Ricordi en 1958.

Or, Remo Giazotto n'a jamais voulu montrer le manuscrit de l'adagio, et donc personne ne l'a jamais vu.

Remo Giazotto meurt dans l'anonymat presque total en 1998, gardant le mystère total sur ce manuscrit.

Entre temps la partition de l'adagio d'Albinoni est devenue universellement célèbre et a assuré la notoriété de Tomaso Albinoni, alors qu'il semble que la paternité de l'oeuvre doive être attribuée uniquement à Remo Giazotto.

Il a trop bien réussi son pari de rendre célèbre Albinoni. Cependant, l'effet pervers de cela est que le célèbre Adagio éclipse toutes les œuvres du compositeur vénitien.

C'est ce que j'ai souhaité corriger en vous emmenant à la découverte des œuvres du plaisant dilettante.

En attendant, voici quand même le célèbre adagio dirigé par Herbert von Karajan à la tête du Berliner Philharmoniker.



1694 - Sonates en trio Op. 1



Ces sonates sont pour deux violons et basse continue. Elles furent publiées à Venise en 1694. Les versions de cet opus ne sont pas légion. J'ai sélectionné la version de l'ensemble Parnassi Musici.

Voici la Sonate n° 6:



1700 - Sinfonie e concerti a cinque Op. 2



En 1700, Albinoni publie son Opus 2, il s'agit de Sinfonie et de concerti à cinq instruments (2 violons, 2 altos et une basse continue).

Chiara Banchini à la tête de son ensemble 415 nous en donne une version de référence. Voici la sonate à cinq en ut majeur Op. 2 No. 2:




1707 - 12 Concerti a cinque Op. 5



Sautons à 1707 et à l'Opus 5. Il s'agit de concertos pour violon. Il ne faut pas oublier qu'Albinoni était violoniste et que le violon était son instrument fétiche.

J'ai sélectionné l'ensemble Collegium Musicum 90 dirigé par Simon Standage qui vous allez le voir est un des spécialistes actuels d'Albinoni. Il devance les interprétations sur instruments modernes d'I Solisti Veneti dirigés par Claudio Scimone.

Voici le concerto en ut majeur Op. 5 No. 12, premier mouvement: Allegro.




1708 - Vespetta e Pimpinone



En 1708, Albinoni compose l'intermezzo "Vespetta e Pimpinone". Il s'agit d'un opéra dont le sujet comique raconte les histoires du bourgeois Pimpinone, riche et âgé, et de sa servante Vespetta, jeune femme rusée qui arrive à faire faire au bourgeois ce qu'elle veut. On retrouve ce thème, souvent utilisé, dans l'opéra La Serva Padrona de Pergolesi.

Voici une version avec Edit Karoly dans le rôle de Vespetta, Viktor Massányi dans le rôle de Pimpinone, le chef d'orchestre Pál Németh dirige le Savaria Baroque Orchestra.




1710 - Il nascimento dell'Aurora (La naissance de l'Aurore)




Vers 1710, Albinoni publie cette sérénade dont l'argument est le suivant: Apollon, le fleuve Pénée et sa fille la nymphe Daphné, Zéphyr et Flore sont réunis dans la vallée de Tempé, en Thessalie, pour célébrer la naissance de la nouvelle déesse Aurore.

Il s'agit d'une fête pastorale. Je recommande la version de René Clemencic. Voici l'air de Daphné: "Questa Fronda", chanté par Krisztina Jonas.



On retrouve un extrait de cette pastorale dans l'album "Cecilia & Sol - Dolce Duello" interprété par Cecilia Bartoli et Sol Gabetta. L'air donné dans cet enregistrement est "Aure andate e baciate" chanté par le personnage Zéphyr.




1711 - 12 Trattenimenti Armonici per camera Op. 6 (Divertissements)



En 1711, Albinoni sort son Opus 6, un ensemble de 12 trattenimenti (divertissements) ou sonates. J'ai sélectionné un album interprété par le "Locatelli Trio" qui regroupe des sonates des opus 4 et 6.

En particulier la sonate No. 11 en la majeur est également connue sous le nom de Concerto Saint Marc, dans une instrumentation avec trompette et orgue.

En voici une version interprétée par Roderick MacDonald à la trompette et Martin Stephan à l'orgue.




1718 - Climène



Climène est une sérénade écrite par Albinoni pour le carnaval de Venise de 1718 et offerte à Charles VI, le saint empereur romain.

Gilbert Bezzina à la tête de l'ensemble baroque de Nice, donne la seule version connue au disque. La distribution est menée par Isabelle Poulenard dans le rôle de Climène.

Pour vous donner un aperçu de cette oeuvre charmante, voici l'air "Qual passato freddo verno" interprété par Isabelle Poulenard.



1722 - Sonates & Sonates en trio Op. 8



L'opus 8 est un ensemble de balletti (ou sonates) et de sonates en trio pour 2 violons et basse continue.

La seule version connue de cette oeuvre est celle interprétée par Claudio Ferrarini à la flûte. Ce qui montre combien les interprètes prennent de liberté avec l'instrumentation d'Albinoni.

Youtube nous en propose la version intégrale.




1722 - 12 Concertos pour Hautbois Op. 9



L'opus 9 est certainement l'opus majeur d'Albinoni. Il comprend des concertos pour violon, mais surtout des concertos pour un ou deux hautbois.

La version de référence de ces concertos est pour moi celle de Simon Standage à la tête du Collegium Musicum 90. Cet ensemble nous offre la substantifique moelle des concertos pour hautbois d'Albinoni, dans un triple album qui contient également des concertos de l'opus 7.

L'air le plus connu d'Albinoni est présent dans le second mouvement "Adagio" du concerto Op. 9 No. 2, il s'agit certainement de son plus beau passage:




1729 - Il concilio de' pianeti (Le congrès des planètes)



Il concilio de' pianeti (Le congrès des planètes) est une sérénade à trois voix et instruments commandée par Louis XV à l'occasion de la naissance du Dauphin, et exécutée à l'ambassade de France à Venise le 16 octobre 1729. 

Il s'agit d'une discussion entre l'allégorie de l'éternité et les planètes Jupiter et Mars sur l'avenir du Dauphin.

Au disque, j'ai sélectionné la version dirigée par Annibale Cetrangolo à la tête de l'ensemble Strumentale Albalonga.

Voici l'air introductif "Stelle, Vivaci Stell" interprété par Sylva Pozzer.




1735 - 12 Concertos pour Violon Op. 10


L'opus 10, constitué de 12 concertos pour violon, est le dernier opus d'Albinoni qui nous soit parvenu.

Voici le concerto Op. 10 No.1 dédié au Marquis de Castelar et surnommé le Concerto Espagnol dans une version dirigée par Simon Standage.

On admirera comme dans la plupart des œuvres d'Albinoni la délicatesse de l'ouvrage.







jeudi 13 janvier 2022

The Doors

 

The Doors

The Doors


The Doors est un groupe de rock originaire de Los Angeles en Californie.

Il est formé en Juillet 1965 par Jim Morrison (chant), Ray Manzarek (claviers), John Densmore (batterie) et Robby Krieger (guitare).

Ce groupe aux influences variées - ils sont capables de jouer du rock, du blues, de la pop, du jazz ou des morceaux aux influences classiques - va rapidement devenir un groupe culte, principalement en raison du charisme de son chanteur Jim Morrison. Celui-ci est non seulement le chanteur du groupe, mais il est également très intéressé par la poésie, ce qui l’amènera d'ailleurs à vouloir privilégier ce domaine.

Jim est une personnalité imprévisible et fantasque, totalement marginale, qui aime jouer avec les réactions du public. Le succès du groupe déstabilise l'artiste qui sombre dans l'alcool et la drogue. Les prestations du groupe sont plus ou moins chaotiques en fonction du niveau d'ébriété de son chanteur.

Ainsi, le 9 décembre 1967, au cours d'un concert à New Haven, Jim Morrison s'en prend directement aux policiers présents. Il sera arrêté pour les motifs d'incitation à l'émeute, indécence et obscénités.

En mars 1971, Jim Morrison s'installe à Paris avec sa compagne. Il est retrouvé mort dans la nuit du 2 au 3 juillet, officiellement d'une crise cardiaque dans sa baignoire, selon l'avis de décès. Sa compagne Pamela Courson dit qu'elle la retrouvé à 5 heures, inanimé, et les pompiers constateront le décès du chanteur quelques heures plus tard. 

Parce qu'il n'y a pas eu d'autopsie, parce que Bill Siddons, le manager du groupe, n'a pas vu le cadavre de Morrison (mais seulement son cercueil), parce que la nouvelle sera étouffée pendant quelques jours, les circonstances et les causes du décès de Jim Morrison ne cesseront par la suite d'alimenter des polémiques et des rumeurs. La plus répandue est que Jim Morrison soit décédé d'une overdose d'héroïne.

A cet époque le groupe a déjà sorti six albums studio, ils sortent à nouveau deux albums après le décès de Jim Morrison, mais ces albums ont moins de succès et finalement le groupe se sépare en 1972.

Le groupe se reforme brièvement en 1978 pour composer des morceaux qui serviront de support mélodique aux enregistrements de poèmes réalisés par Morrison le 8 décembre 1970, et publiés en disque sous le titre An American Prayer: Jim Morrison. Ce sera le dernier album du groupe paru sous le nom de The Doors & Jim Morrison. Cet album est à réserver aux gens qui aime la lecture de textes ou de poèmes accompagnés de musique.

Jim Morrison accède donc à la légende en tant que poète "maudit" et rejoint le tristement célèbre groupe des 27, regroupant ces artistes morts à 27 ans.

Même si Jim Morrison écrase par son charisme et son destin tragique les trois autres membres du groupe, il ne faut pas oublier leur énorme talent musical, en particulier le claviériste Ray Manzarek qui sur son orgue Vox Continental et son clavier Fender Rhodes brode des guirlandes musicales magiques.

Je vous propose cette anthologie de leurs meilleurs morceaux.

1967 - The Doors



The Doors sortent leur premier album en 1967, au titre éponyme, et on peut considérer que ce coup d'essai est un coup de maître car cet album est superbe.

A noter comme sur plusieurs albums des Doors, les effets stéréophoniques sont puissants.

Le magazine Rolling Stone place l'album en 42e position de son classement des 500 plus grands albums de tous les temps.

Il est également cité dans l'ouvrage de référence de Robert Dimery Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie et dans un très grand nombre d'autres listes similaires. 

Voici la chanson "Break on Through" en version live donnée au festival de l'île de Wight en 1970:



Un autre grand succès du groupe est le morceau "Light my fire" qui sera repris par un très grand nombre d'artistes. Voici une version live donnée à l'Hollywood Bowl en 1968:


"Back Door Man" est une reprise du bluesman Willie Dixon:



Le morceau "The End" a été utilisé par Francis Ford Coppola pour son film Apocalypse Now (1979):




1967 - Strange Days



Ce deuxième album suit de très près le premier et est un succès commercial, atteignant la troisième place des charts américains. Il contient également un grand nombre de titres célèbres: Strange Days, You're Lost Little Girl, Love Me Two Times, People are Strange, et When the Music's Over.

Voici le célèbre "Love Me Two Times", ce morceau fut censuré sur certaines radio pour ses paroles controversées.



Voici "People are Strange": le morceau joue sur l’ambiguïté du mot strange qui, en anglais, peut signifier étrange ou étranger.



Cet album, comme le précédent, se termine par un morceau fleuve de 11 minutes: "When the music's over". Voici une version live donnée en 1968 à l'Hollywood Bowl:




1968 - Waiting for the Sun


Waiting for the Sun est le troisième album du groupe The Doors, sorti le 3 juillet 1968. Il demeure le seul et unique numéro un du groupe et contient leur deuxième single numéro un "Hello, I Love You". 

Le premier single issu de l'album fut "The Unknown Soldier" qui atteignit la 39ème place du Billboard Hot 100. Il est aussi le premier album du groupe à entrer dans les charts anglais où il grimpa à la 16ème place. 

Voici "Hello, I Love You", donné à l'Hollywood Bowl en 1968:



Toujours tiré du même concert, "The Unknown Soldier". Dans ce morceau Jim mime qu'il se fait fusiller par la guitare de Robby Krieger ce qui déchaîne le public:



Le titre "Spanish Caravan" s'inspire de la musique classique, en l'occurrence du morceau "Asturias" d'Isaac Albeniz.



Voici enfin le morceau "Five to one", toujours donné à l'Hollywood Bowl, on remarque la formidable présence de Jim Morrison.





1969 - The Soft Parade



En 1969, le groupe sort l'album "The Soft Parade" qui est nettement plus pop que les autres. Il me semble être l'album le plus faible du groupe, il n'a d'ailleurs pas connu le succès des précédents.

J'en retiens uniquement le titre "Touch Me", qui sera classé No. 1 aux Etats-Unis.




1970 - Morrison Hotel



Voici de nouveau un excellent album. A noter que la pochette a été faite dans un véritable hôtel du nom de "Morrison", mais qui n'a aucun rapport avec le chanteur du groupe.

Dans cet album, le groupe renoue avec le blues, avec un formidable morceau: "Roadhouse Blues", en voici une éclatante version donnée à New York en 1970:



Le morceau "Waiting for the Sun" aux nombreux changements de rythme:



Voici, un titre parfaitement bluesy: "Maggie M'Gill".




1971 - L.A. Woman



Sixième et dernier album sorti du vivant de Jim Morrison, il s'agit certainement du meilleur album du groupe (en tout cas c'est mon préféré).

Voici "The Changeling", un morceau bien scandé et blues rock:



Ensuite, "Love Her Madly", un morceau chaloupé et bien rythmé:



Voici le morceau le plus blues de l'album: "Been Down So Long", un titre où les paroles expriment le moral au plus bas de Jim Morrison.



Voici, mon titre favori, le meilleur morceau pour moi, le fabuleux "L.A. Woman", sur un montage vidéo de fan.



On termine l'exploration de cet album avec un autre titre remarquable, le magnifique "Riders on the Storm" avec son ambiance orageuse.



1971 - Other Voices



Voici le premier album sorti par les trois membres restants du groupe après le décès de Jim Morrison. 

Personnellement, même s'il est vrai que la voix inimitable de Jim Morrison nous manque, je trouve que cet album est plutôt bon.

Voici quelques morceaux qui se distinguent.

"In the Eye of the Sun", donné en concert en 1972:



Certainement le meilleur morceau de l'album, "Ship with Sails":



Le morceau "Hang on to your life", assez jazzy avec ses percussions:



1972 - Full Circle



C'est le dernier album du groupe avant sa dissolution (si on excepte l'album sur les poèmes de Jim Morrison, "An American Prayer" de 1978).

A nouveau, on trouve d'excellents morceaux sur cet album.

Tout d'abord, "Get up and dance", un morceau assez funky:



"Verdilac" qui renoue avec le côté expérimental et bluesy du groupe:



"The Mosquito" est certainement le morceau le plus connu de cet album. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une reprise célèbre par Joe Dassin. La version des Doors part dans des délires sympathiques et fort psychédéliques.



Enfin, j'ai sélectionné le morceau "Piano Bird" pour la présence de la flûte et son côté jazz-rock.




1997 - Box Set



En 1997 paraît ce coffret, qui me semble-t-il, est à destiner principalement aux fans inconditionnels du groupe. On y retrouve les principaux morceaux du groupe, un live donné au Madison Square Garden à New York en 1970 et des inédits.

Le principal intérêt de ce coffret est sans conteste les morceaux inédits, tel que le morceau "The Celebration of the Lizard".

Pour ma part, j'ai sélectionné un morceau assez inattendu du groupe une adaptation rock d'un tube de la musique classique: l'adagio d'Albinoni (qui est en fait de Remo Giazotto, j'y reviendrai dans un futur article !), qui finit avec les paroles désenchantées de Jim Morrison: "Rock is dead" !