Wolfgang Amadeus Mozart
Il est considéré comme un prodige de par sa précocité, il compose ses premières œuvres vers 5 ans. C’était un virtuose du piano et du violon. En outre, il est considéré par la postérité comme un génie de la musique, qui a magnifié tous les genres musicaux existants : concertos, symphonies, divertimentos et sérénades, musique de chambre, sonates, opéra et musique religieuse.
Mozart est mon compositeur favori. Je propose donc dans ce chapitre, de vous présenter, par domaine musical, les œuvres les plus importantes ainsi que certaines interprétations que je considère incontournables.
Pour ceux qui se posent la question sur la lettre K accolée aux œuvres de Mozart, voici la réponse : le premier catalogue complet des œuvres de Mozart a été constitué par Ludwig von Köchel. C’est seulement en 1862 que ce musicologue complétera un catalogue chronologique de 626 œuvres, qui fait, aujourd’hui encore, figure de référence. Sa sixième édition recense désormais 893 œuvres.
On utilise donc le K, initiale de Köchel, devant le numéro des œuvres de Mozart (ou bien KV pour Köchel Verzeichnis, catalogue Köchel). Comme il s’agit d’un catalogue chronologique, il se trouve que, suite aux progrès dans la datation, certaines œuvres ont du changer de numéro. C'est pourquoi, dans certains cas, les œuvres sont présentées avec deux numéros (celui de la première et celui de la sixième édition du catalogue Köchel).
En outre, je vous ai concocté deux playlists que j'ai intitulées "Mozart connu" et "Mozart inconnu" et voici pourquoi:
Certaines œuvres de Mozart sont très connues du public, elles font partie de la première playlist intitulée "Mozart connu". Cette playlist s'adresse à tous les publics et vous permettra d'entendre ses plus célèbres concertos, la 40ème symphonie, la symphonie "Jupiter", la petite musique de nuit, la marche turque, ses plus fameux opéras et les plus belles pages de sa musique sacrée dont son sublime requiem.
Ensuite, pour vous montrer à quel point le catalogue des œuvres de Mozart est riche, j'ai sélectionné des œuvres méconnues, mais qui sont pour moi des coups de cœur, dans une deuxième playlist intitulée "Mozart inconnu", qui s'adresse principalement aux amateurs de Mozart qui souhaitent approfondir son œuvre.
Voici, choisies dans cette playlist, quelques œuvres qui méritent d'être écoutées:
- la sonate pour violon et piano K304
- l'air "Vorrei spiegarvi, oh Dio" K418
- le quatuor pour hautbois K370
- le divertimento pour 3 cors de basset K439b
- le ballet d'Idomeneo K367
- une curiosité: la cantate "Per la ricuperata salute di Ofelia" K477a composée en collaboration par Mozart et Salieri !
Voici les liens vers les playlists.
Mozart connu
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Mozart inconnu
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D'autre part, je vous ai concocté une nouvelle playlist, intitulée 1791.
1791 est la dernière année de la vie de Mozart. Alors que celui-ci se débat dans les difficultés financières, il n'en reste pas moins très prolifique. A côté des œuvres de commande qui lui permettent de gagner un peu d'argent: menuets, danses allemandes, ländler et contredanses, Mozart livre ses derniers chefs-d'œuvre: le concerto pour piano No. 27, le quintette à cordes K.614, la flûte enchantée, la clémence de Titus, le concerto pour clarinette, la musique maçonnique et le Requiem.
Le succès, en particulier grâce à la flûte enchantée, commence à venir, mais il est trop tard pour Mozart: il meurt le 5 décembre 1791, à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever son Requiem, qui sera terminé par son élève Franz Xavier Süssmayer, en suivant les indications données par Mozart avant sa mort.
La playlist propose toutes les œuvres (en version intégrale ou en extraits) de 1791 par ordre chronologique.
Voici les liens vers la playlist.
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Les Concertos
Les concertos pour piano
Mozart a composé de nombreux concertos, et comme il était avant tout un virtuose du clavier il a composé 27 concertos pour piano.
Voici la liste de mes concertos préférés :
- No. 9 « Jeunehomme » K.271 dédié à une jeune pianiste française,
- No. 13 K.415,
- No. 20 K.466 avec son fabuleux premier mouvement,
- No. 21 K.467 avec son magnifique andante,
- No. 22 K.482,
- No. 23 K.488 avec son merveilleux adagio,
- No. 24 K.491,
- No. 25 K.503,
- No. 26 « Couronnement » K.537,
- et le No. 27 K.595.
Et une superbe vidéo de Mitsuko Uchida:
Les concertos pour instruments à vent
Mozart avait également une prédilection pour les
instruments à vent; il a donc composé pour ces instruments des concertos
somptueux.
Quatre concertos pour cor (No. 1 K.412, No. 2 K.417, No. 3
K.447, No. 4 K.495) interprétés par Louis-Philippe Marsolais (cor) et l’ensemble
Les Violons du Roy. Ils sont couplés avec le très intéressant concerto pour
basson K.191 interprété par Mathieu Lussier.
Le concerto No. 2 pour flûte K.314 existe également dans une version pour
hautbois, qui est également très plaisante. Je retiens l’enregistrement de
Sarah Francis avec les London Mozart Players. Ce concerto est couplé aux deux
concertos pour hautbois de Franz Krommer, un contemporain de Mozart.
C’est probablement le concerto le plus célèbre de Mozart. Je choisis la version de Sharon
Kam. Dans cet album le concerto de Mozart est couplé au concerto pour
clarinette de Krommer.
Si l’on excepte le concerto de Mozart, les concertos
pour clarinette les plus connus sont ceux de Carl Maria von Weber et de Louis
Spohr.
Les concertos pour violon
Mozart a composé des concertos pour violon. Combien ? Aujourd’hui on en recense officiellement cinq. Seule une ébauche du concerto pour violon No. 6 K.268 est authentifiée, le concerto aurait été achevé par un certain Frédéric Eck. Quant au concerto pour violon No. 7 K.271a/271i son attribution n’est pas tranchée ; il est surnommé le concerto "Kolb".
Pour les 5 concertos officiels, la meilleure interprétation me semble être celle d’Isabelle Faust accompagnée par l’ensemble Il Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini. Cet enregistrement a été récompensé par le choc Classica de l’année (novembre 2017) et le Gramophone Record of the year (septembre 2017).
Pour les curieux qui, comme moi, souhaiteraient entendre les concertos Nos. 6 et 7 (bien qu’ils soient pour le moins douteux en terme de paternité), je vous recommande de vous tourner vers l’excellente version de 1972 interprétée par Josef Suk (l’arrière-petit-fils d’Antonin Dvorak) accompagné par le Prague Chamber Orchestra dirigé par Libor Hlavacek.
Les symphonies concertantes
Enfin, pour terminer avec la musique concertante, je vous présente quelques pièces charmantes, typiques de Mozart:
Voici la symphonie concertante K.364 par Renaud Capuçon et Gérard Caussé:
Les Symphonies
Mozart s’est illustré dans le domaine de la symphonie. Aujourd’hui on estime qu’il en a composé entre 55 et 60. Classiquement la numérotation de ses symphonies va jusqu’au No. 41. Voici un florilège des meilleurs symphonies du divin Mozart:
Symphonie No. 25 K.183 : cette symphonie est typique
de la période « Sturm und Drang » qui évoque les passions et annonce
le préromantisme. Anecdote : elle est connue du grand public grâce à la
publicité pour les pâtes Barilla et son slogan : « Je suis
riche » !
Symphonie No. 31 K.297
« Paris » : cette symphonie fut composée à Paris, alors que
Mozart a 22 ans et recherche un emploi !
Symphonie No. 35 K.385
« Haffner » : cette symphonie fut composée par Mozart suite à
une commande du maire de Salzbourg Sigmund Haffner, qui lui a donné son nom.
C’est la première symphonie qui se hisse au niveau exceptionnel des dernières
symphonies.
Symphonie No. 36 K.425 « Linz » : elle
tient son nom de la ville d’Autriche où Mozart et sa femme ont fait étape
durant un voyage. Mozart est convié à donner un concert, mais il n’a aucune de
ses œuvres avec lui. Qu’à cela ne tienne : il compose une symphonie dans un
délai très court : celle-ci est prête et les partitions copiées pour le
soir du concert.
Symphonie No. 38 K. 504
« Prague » : en 1786, Mozart a 31 ans. Il ne jouit plus d’une
grande popularité à Vienne. Par contre, ses opéras, Don Giovanni et les Noces
de Figaro, connaissent un grand succès à Prague, capitale de la Bohême. Pour
remercier la cité, Mozart fait exécuter à Prague cette symphonie inédite.
Le tryptique final :
- Symphonies No. 39 K.543,
- No. 40 K.550
- No. 41 K.551 “Jupiter”
La mélodie
absolument divine du 1er mouvement de la No. 40 est universellement
connue. Quant à la dernière symphonie, « Jupiter », elle doit son nom
à un organisateur de concerts, qui trouvait que cela sonnait bien. Elle se
termine dans un mouvement fugué très énergique et d’une très grande beauté,
procédé qu’il avait déjà utilisé dans le finale du concerto pour piano No. 19.
La meilleure interprétation des dernières symphonies de Mozart me semble être
celle de Nikolaus Harnoncourt à la tête des orchestres Royal Concergebouw
Orchestra et Concentus Musicus Wien.
La 40ème par Harnoncourt en vidéo:
Pour le tryptique final, j’aime également
la version de Karajan qui a fait longtemps figure de référence, même si on peut
reprocher par moments à son interprétation d’être un peu trop
« beethovenienne ».
Enfin, pour les inconditionnels de Mozart, je
recommande l’intégrale des symphonies par Christopher Hogwood à la tête de
l’Academy of Ancient Music.
Voici la symphonie No. 36 "Linz" par Hogwood.
Divertimentos & Sérénades
Passons au domaine des Divertimentos & Sérénades, un domaine spécifique de la musique galante composée principalement pour des fêtes. Malgré la légèreté de ces musiques, Mozart va réussir à transcender le genre et fournir des chef-d’œuvres, en particulier, dans des pièces dédiées aux instruments à vent.
Ensuite il y a la très élégante sérénade No. 9 « Posthorn »
(« Cor de postillon ») K.320. Le second trio du second menuet
contient un solo pour le cor de postillon. C’est ce solo qui donne son nom à la
sérénade.
On trouve également la joyeuse sérénade No. 7 « Haffner »
K.250. Elle a été commandée à Mozart par le maire de Salzbourg pour le mariage
sa fille.
La sérénade No. 10 pour vents « Gran Partita »
K.361 : il s’agit d’une œuvre pour 13 instruments à vent et une
contrebasse en 7 mouvements. Etant donné ses dimensions et ses effectifs
imposants, cette sérénade est considérée comme un des grands chef-d’œuvres de
la musique pour instruments à vents.
Mes interprétations favorites en sont :
Eugen Jochum à la tête de membres de l’orchestre symphonique de la Radio
Bavaroise et la version de l’ensemble Zefiro.
Voici le finale de la sérénade "Gran Partita" par Zefiro:
Je vous recommande également les six divertimenti pour deux clarinettes (ou cors de basset) et basson ou pour trois cors de basset K.439b. Il s’agit d’œuvres nettement moins connues de Mozart, néanmoins, je suis à chaque fois charmé par ces pièces qui donnent ses lettres de noblesse au cor de basset, un instrument de la famille des clarinettes, un peu plus grave que celle-ci.
Ces œuvres sont
disponibles dans l’intégrale Mozart de Brilliant Classics.
On peut également en
entendre des extraits dans l’excellent coffret de l’ensemble Consortium
Classicum intitulé « The Unbelievable Mozart ».
Mozart avait une grande admiration pour Haydn. Afin de lui rendre un vibrant hommage, Mozart a composé six quatuors à cordes qu’il lui a dédié. A noter que Mozart composait généralement avec une grande facilité et rapidité. Il semble en l’occurrence que Mozart ait mis plus de temps pour composer ces quatuors, dont la composition s’échelonne sur trois ans et dont la complexité est croissante.
Parmi ces quatuors, le plus novateur est le dernier : quatuor No. 19 K.465 « Les dissonances ». Son premier mouvement comporte une introduction lente, seul exemple dans les quatuors de Mozart, avec une dissonance inusitée qui a donné son titre à l'œuvre.
Je vous recommande également l’excellent quatuor No. 17 K.458 « La chasse ». La meilleure interprétation me semble être celle du Quatuor Mosaïques.
Le plus beau quatuor de Mozart est pour moi le quatuor pour hautbois et cordes K.370 : les mélodies sont superbes et mettent en valeur la suavité du hautbois. Je vous recommande la version du Mannheimer Streichquartett.
De plus, ce quatuor est couplé au quintette pour cor K.407, et surtout au magnifique quintette pour clarinette K.581. La pièce a été dédiée à Anton Stadler, clarinettiste et facteur d'instruments, qui avait notamment étendu le registre de cette dernière vers le grave en créant la « clarinette de basset ». L'étude de la partition montre que le quintette avait été à la base écrit pour cet instrument.
Le quatuor K370 par Alexei Ogrintchouk, hautbois, Baiba Skride, violon, Veronika Hagen, alto et Sol Gabetta, violoncelle.
Mozart magnifie à nouveau les instruments à vents dans les deux œuvres suivantes : le quintette pour piano et vents K.452 et le trio pour clarinette, alto et piano K.498 « Kegelstatt » (« Trio des quilles »).
Selon la légende, c'est lors d'une partie de quilles que Mozart en aurait eu l'inspiration. Ces deux œuvres sont couplées à une œuvre étrange : l’adagio et rondo pour Harmonica de verre K.617.
L’Harmonica de verre est un instrument qui a été inventé par Benjamin Franklin : il se compose de bols en cristal, en verre ou en quartz empilés sur un axe horizontal rotatif entraîné par une pédale ou, aujourd'hui, par un moteur électrique. Après s'être mouillé les doigts, on frotte le bord des verres qui émettent un son limpide.
L’enregistrement sélectionné est interprété par l’ensemble Wien-Berlin dirigé par James Levine. Attention, dans cet enregistrement l'harmonica de verre est remplacé par une harpe, pour un vrai harmonica de verre, il faut écouter l'album "Music for Glass Harmonica" interprété par Bruno Hoffmann.
Une vidéo qui permet de voir l'instrument en action:
En ce qui concerne les sonates, Mozart compose, dès l’âge de 5 ans, ses premières pièces pour piano seul (à partir du K.1), puis pour violon et piano (à partir du K.6). Il compose 20 sonates pour piano, et une vingtaine de sonates pour violon et piano.
De nombreuses interprétations des
sonates pour piano existent. Personnellement, je sélectionne les versions de
Mitsuko Uchida et de Maria Joao Pires. La plus célèbre est la sonate No. 11
K.331 « Alla Turca » avec sa célèbre marche turque du troisième
mouvement qui illustre de façon burlesque la déroute des troupes ottomanes
devant les murs de Vienne.
Voici le Divertimento pour hautbois, clarinette et basson en si bémol majeur K.439b No. 1.
Voici un extrait de la sérénade No. 11 K.375 par le Consortium Classicum.
La musique de chambre
Je vous propose à présent de passer en revue le domaine de la musique de
chambre. Ce domaine est également très riche.
Les quatuors
Mozart avait une grande admiration pour Haydn. Afin de lui rendre un vibrant hommage, Mozart a composé six quatuors à cordes qu’il lui a dédié. A noter que Mozart composait généralement avec une grande facilité et rapidité. Il semble en l’occurrence que Mozart ait mis plus de temps pour composer ces quatuors, dont la composition s’échelonne sur trois ans et dont la complexité est croissante.
Parmi ces quatuors, le plus novateur est le dernier : quatuor No. 19 K.465 « Les dissonances ». Son premier mouvement comporte une introduction lente, seul exemple dans les quatuors de Mozart, avec une dissonance inusitée qui a donné son titre à l'œuvre.
Je vous recommande également l’excellent quatuor No. 17 K.458 « La chasse ». La meilleure interprétation me semble être celle du Quatuor Mosaïques.
Le plus beau quatuor de Mozart est pour moi le quatuor pour hautbois et cordes K.370 : les mélodies sont superbes et mettent en valeur la suavité du hautbois. Je vous recommande la version du Mannheimer Streichquartett.
De plus, ce quatuor est couplé au quintette pour cor K.407, et surtout au magnifique quintette pour clarinette K.581. La pièce a été dédiée à Anton Stadler, clarinettiste et facteur d'instruments, qui avait notamment étendu le registre de cette dernière vers le grave en créant la « clarinette de basset ». L'étude de la partition montre que le quintette avait été à la base écrit pour cet instrument.
Le quatuor K370 par Alexei Ogrintchouk, hautbois, Baiba Skride, violon, Veronika Hagen, alto et Sol Gabetta, violoncelle.
Mozart magnifie à nouveau les instruments à vents dans les deux œuvres suivantes : le quintette pour piano et vents K.452 et le trio pour clarinette, alto et piano K.498 « Kegelstatt » (« Trio des quilles »).
Selon la légende, c'est lors d'une partie de quilles que Mozart en aurait eu l'inspiration. Ces deux œuvres sont couplées à une œuvre étrange : l’adagio et rondo pour Harmonica de verre K.617.
L’Harmonica de verre est un instrument qui a été inventé par Benjamin Franklin : il se compose de bols en cristal, en verre ou en quartz empilés sur un axe horizontal rotatif entraîné par une pédale ou, aujourd'hui, par un moteur électrique. Après s'être mouillé les doigts, on frotte le bord des verres qui émettent un son limpide.
L’enregistrement sélectionné est interprété par l’ensemble Wien-Berlin dirigé par James Levine. Attention, dans cet enregistrement l'harmonica de verre est remplacé par une harpe, pour un vrai harmonica de verre, il faut écouter l'album "Music for Glass Harmonica" interprété par Bruno Hoffmann.
Une vidéo qui permet de voir l'instrument en action:
Les sonates
En ce qui concerne les sonates, Mozart compose, dès l’âge de 5 ans, ses premières pièces pour piano seul (à partir du K.1), puis pour violon et piano (à partir du K.6). Il compose 20 sonates pour piano, et une vingtaine de sonates pour violon et piano.
Anecdote : il existe de
nombreuses versions parodiques de la marche turque. Je voudrais mentionner le
sketch jazzy de Cleo Laine, le fameux « Mozart avec nous ! »
un cha-cha-cha délirant de Boris Vian qui conclut par ces paroles :
« Mozart ne méritait pas ça, mais faut bien vivre ! », et voici la version "spéciale" de Yuja Wang:
Je voudrais également
citer l’adorable sonate No. 16 K.545 dite "Facile":
Autre anecdote:
Glenn Gould a réalisé une intégrale des sonates de Mozart, mais comme il ne
l'aimait pas, il joue toutes les sonates très vite et de manière très
mécanique, comme pour dire qu'elles sont vides de sens. Et, bien sûr, par
esprit de contradiction, il joue la marche turque lentement. Un contresens
total, et probablement volontaire … sacré Glenn Gould !
Mozart nous a laissé de très belles sonates pour violon et
piano. Il y a l’immortelle version de Clara Haskil et Arthur Grumiaux, malheureusement ils n’ont pas enregistré toutes les sonates.
La meilleure intégrale me semble être celle de Rachel Podger au violon et Gary Cooper au pianoforte. Cette intégrale est vraiment complète puisqu’elle contient les sonates de jeunesse (à partir du K.6) ainsi que des variations pour violon et piano.
Enfin, Mozart a composé de charmantes variations pour piano. Je retiens principalement les 12 variations sur le chant français « Ah ! vous dirai-je, maman » K.265, et vous recommande l'interprétation de Daniel Barenboïm.
La meilleure intégrale me semble être celle de Rachel Podger au violon et Gary Cooper au pianoforte. Cette intégrale est vraiment complète puisqu’elle contient les sonates de jeunesse (à partir du K.6) ainsi que des variations pour violon et piano.
Enfin, Mozart a composé de charmantes variations pour piano. Je retiens principalement les 12 variations sur le chant français « Ah ! vous dirai-je, maman » K.265, et vous recommande l'interprétation de Daniel Barenboïm.
En vidéo, une version de la sonate pour violon K.304 par Anne-Sophie Mutter et Lambert Orkis:
L'Opéra
Mozart s’est révélé également un maître de l’opéra.
Produisant non seulement des opéras dès un âge très jeune, mais également, dans
sa maturité, quelques uns des plus beaux chef-d’œuvres de l’opéra classique.
Ensuite, Mozart crée en 1782 un opéra en langue allemande, ce qui était relativement rare à l’époque. L’italien était considéré comme incontournable, des compositeurs comme Salieri étant très écoutés du pouvoir. Mozart parvient néanmoins à persuader l’empereur de monter un opéra en langue allemande. Il s’agit de « Die Entführung aus dem Serail » (« L’enlèvement au sérail ») qui est un opéra bouffe sur un livret très amusant.
Les opéras de jeunesse
Parmi les opéras de jeunesse, je citerai deux opéras serias : « Lucio Silla » K.135 et « Idomeneo » K.366. Ce dernier comprend une superbe musique de ballet (K.367). Je plébiscite la version de Nikolaus Harnoncourt.L'enlèvement au sérail
Ensuite, Mozart crée en 1782 un opéra en langue allemande, ce qui était relativement rare à l’époque. L’italien était considéré comme incontournable, des compositeurs comme Salieri étant très écoutés du pouvoir. Mozart parvient néanmoins à persuader l’empereur de monter un opéra en langue allemande. Il s’agit de « Die Entführung aus dem Serail » (« L’enlèvement au sérail ») qui est un opéra bouffe sur un livret très amusant.
La musique de Mozart s’adapte parfaitement à ce contexte, par
exemple dans le personnage truculent d’Osmin qui est l’horrible gardien du
sérail, qui lance de sinistres menaces avec sa voix de basse. En outre, Mozart
a ajouté des instruments, notamment des percussions, pour illustrer le fait que
l’action se passe en Turquie.
La complexité de l'écriture a surpris de nombreux
contemporains: « Trop de notes, Mozart » aurait même dit l'empereur Joseph II.
Dans les versions récentes je recommande la version dirigée par Yannick
Nézet-Seguin, avec dans les rôles principaux Diana Damrau (Konstanze), Rolando
Villazon (Belmonte) et Franz-Josef Selig (Osmin).
Cet opéra est un véritable festival
vocal. En voici l'ouverture.
Don Giovanni
Lorsque l'abbé Da Ponte, obligé
de quitter Venise où il s'était conduit trop mal avec des femmes, arriva à
Vienne à l'âge de trente-deux ans, rien ne l'obligeait à distinguer, parmi les
musiciens, Mozart plus qu'un autre. C'est ce qu'il fit néanmoins, et à présent nombreux
sont ceux qui affirment que la part du librettiste fut déterminante.
Da Ponte
a réinventé avec génie les textes des pièces que Mozart a mises en musique.
Inutile de dire que la contribution de Mozart est à la hauteur de la qualité des
livrets, et que ces trois opéras sont de purs bonheurs.
"Don
Giovanni" est un chef-d'oeuvre absolu. Je retiens la version de Lorin Maazel avec le superbe Ruggiero Raimondi dans le rôle de Don Juan. Cette interprétation a été utilisée dans le magnifique film de Joseph Losey.
L'air du catalogue par José van Dam:
L'air du catalogue par José van Dam:
Les Noces de Figaro
"Les Noces de Figaro" est un
opéra absolument charmant.
Les meilleurs passages sont:
Voici l'air de la comtesse "Deh vieni non tardar" par Mirella Freni.
Les meilleurs passages sont:
- l'ouverture (virevoltante),
- tout le finale de l'Acte I avec l'air "Non piu andrai" et la marche militaire finale "Alla gloria militar",
- les fameux airs de Chérubin: "Non so piu" et "Voi che sapete",
- ainsi que les airs de Suzanne et de la Comtesse.
Cosi Fan Tutte
En ce qui concerne "Cosi Fan Tutte", c'est un opéra très léger: basé sur un échange de partenaires, des déguisements, et un vieux sage qui démontre: "Ainsi font-elles toutes!" Les meilleurs extraits sont:
- l'ouverture,
- le chœur "Bella vita militar!" (qui rappelle les Noces),
- les trios "Soave sia il vento" et "E fede delle femmine",
- et l'air "E amore un ladroncello".
Je recommande ces deux opéras dans l'interprétation dirigée
par Karl Böhm.
Voici l'air "E amore un ladroncello".
Voici l'air "E amore un ladroncello".
La Flûte Enchantée
Enfin, je terminerai avec un autre chef-d'œuvre: "Die Zauberflöte" ("La flûte enchantée"). A nouveau un opéra chanté en allemand: Emanuel Schikaneder qui est un franc-maçon, comme Mozart, souhaite écrire un livret parlant des symboles et des idéaux maçonniques, et le faire jouer dans son théâtre, le "Theater an der Wien".
L'opéra raconte
l'histoire compliquée des amours de Tamino et Pamina, qui doivent affronter un
certain nombre d'épreuves, et passer symboliquement de la nuit à la lumière,
avant de pouvoir être ensemble et vivre leur amour.
En contrepoint aux
personnages principaux, nous avons les personnages burlesques: l'oiseleur
Papageno et sa Papagena. Les personnages sombres sont la Reine de la Nuit et
Monostatos. Enfin, le sage de l'histoire est Sarastro, prêtre d'Isis et Osiris.
De nouveau, l'ouverture figure dans les meilleurs moments, ainsi que:
- les airs de Tamino et Pamina,
- les airs drôles de Papageno: "Der Vogelfänger bin ich ja" ("Oui, je suis l'oiseleur") et "Ein Mädchen oder Weibchen wünscht Papageno sich" ("Une femme, une petite femme, voilà le vœu de Papageno"),
- l'adorable duo de Papageno et Papagena,
- l'incontournable air colorature de la Reine de la Nuit: "Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen" ("La colère d'enfer bout dans mon cœur"), qui est reconnu comme l'un des airs les plus exigeants du répertoire.
La reine de la nuit par Sabine Devieilhe, pas mal non plus !
La musique religieuse
Le Requiem
Son oeuvre la plus poignante est sans conteste son Requiem. Une très belle version est celle dirigée par Nikolaus Harnoncourt: il s’agit de la version enregistrée en 1982 avec le Concentus Musicus Wien, et parmi les solistes Rachel Yakar et Kurt Equiluz. Ecoutez en particulier le "Confutatis maledictis" et le "Lacrimosa".
Une belle version live dirigée par James Gaffigan:
Mozart a composé environ 17 messes, dont les plus emblématiques sont la messe en ut mineur K.427 (je recommande la version magnifique interprétée notamment par Véronique Gens et Natalie Dessay, dirigée par Louis Langrée), la messe du couronnement K.317, la messe de l'orphelinat K.139 et la messe des moineaux K.220.
La messe en ut
Mozart a composé environ 17 messes, dont les plus emblématiques sont la messe en ut mineur K.427 (je recommande la version magnifique interprétée notamment par Véronique Gens et Natalie Dessay, dirigée par Louis Langrée), la messe du couronnement K.317, la messe de l'orphelinat K.139 et la messe des moineaux K.220.
Il a également composé des vêpres: "Vesperae solennes
de Dominica" K.321 et "Vesperae solennes de Confessore" K.339.
Une de mes
œuvres vocales préférées est "Exsultate, jubilate" K.165 interprété
par Kiri Te Kanawa.
Cet enregistrement est extrait d'un coffret de 3 CDs:
"Kiri Te Kanawa sings Mozart" avec des extraits d'opéras et des airs
de concert: la substantifique moëlle d'une grande interprète mozartienne.
Une version récente par Regula Mühlemann:
La musique maçonnique
Enfin, je terminerai avec les œuvres de musique maçonnique de Mozart qui sont superbes. Elles sont réunies dans un merveilleux album: "Masonic Music" dirigé par Istvan Kertesz.
Les plus belles pages sont:
- la "musique funèbre maçonnique" K.477, qui fut composé pour deux frères maçons,
- la cantate "Dir Seele des Weltalls" K.429 ("Qu'à toi, âme de l'univers").
On sent bien, en écoutant ces œuvres, que la philosophie maçonnique lui tenait à cœur. Il faut noter qu'à l'époque cela n'était pas incompatible avec sa foi catholique: il mettait la même ferveur dans ses messes et, bien évidemment, dans son merveilleux Requiem.
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