lundi 1 juillet 2019

Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart


Wolfgang Amadeus Mozart


Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart ou Wolfgang Amadeus Mozart, est né à Salzbourg (principauté du Saint-Empire romain germanique) le 27 janvier 1756 et mort à Vienne le 5 décembre 1791. C’est un compositeur allemand (puisque Salzbourg était, à l’époque, une ville allemande). 

Il est considéré comme un prodige de par sa précocité, il compose ses premières œuvres vers 5 ans. C’était un virtuose du piano et du violon. En outre, il est considéré par la postérité comme un génie de la musique, qui a magnifié tous les genres musicaux existants : concertos, symphonies, divertimentos et sérénades, musique de chambre, sonates, opéra et musique religieuse.

Mozart est mon compositeur favori. Je propose donc dans ce chapitre, de vous présenter, par domaine musical, les œuvres les plus importantes ainsi que certaines interprétations que je considère incontournables. 

Pour ceux qui se posent la question sur la lettre K accolée aux œuvres de Mozart, voici la réponse : le premier catalogue complet des œuvres de Mozart a été constitué par Ludwig von Köchel. C’est seulement en 1862 que ce musicologue complétera un catalogue chronologique de 626 œuvres, qui fait, aujourd’hui encore, figure de référence. Sa sixième édition recense désormais 893 œuvres. 

On utilise donc le K, initiale de Köchel, devant le numéro des œuvres de Mozart (ou bien KV pour Köchel Verzeichnis, catalogue Köchel). Comme il s’agit d’un catalogue chronologique, il se trouve que, suite aux progrès dans la datation, certaines œuvres ont du changer de numéro. C'est pourquoi, dans certains cas, les œuvres sont présentées avec deux numéros (celui de la première et celui de la sixième édition du catalogue Köchel). 

En outre, je vous ai concocté deux playlists que j'ai intitulées "Mozart connu" et "Mozart inconnu" et voici pourquoi:

Certaines œuvres de Mozart sont très connues du public, elles font partie de la première playlist intitulée "Mozart connu". Cette playlist s'adresse à tous les publics et vous permettra d'entendre ses plus célèbres concertos, la 40ème symphonie, la symphonie "Jupiter", la petite musique de nuit, la marche turque, ses plus fameux opéras et les plus belles pages de sa musique sacrée dont son sublime requiem.

Ensuite, pour vous montrer à quel point le catalogue des œuvres de Mozart est riche, j'ai sélectionné des œuvres méconnues, mais qui sont pour moi des coups de cœur, dans une deuxième playlist intitulée "Mozart inconnu", qui s'adresse principalement aux amateurs de Mozart qui souhaitent approfondir son œuvre.

Voici, choisies dans cette playlist, quelques œuvres qui méritent d'être écoutées:
  • la sonate pour violon et piano K304
  • l'air "Vorrei spiegarvi, oh Dio" K418
  • le quatuor pour hautbois K370
  • le divertimento pour 3 cors de basset K439b
  • le ballet d'Idomeneo K367
  • une curiosité: la cantate "Per la ricuperata salute di Ofelia" K477a composée en collaboration par Mozart et Salieri !

Voici les liens vers les playlists.

Mozart connu

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Mozart inconnu

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D'autre part, je vous ai concocté une nouvelle playlist, intitulée 1791.

1791 est la dernière année de la vie de Mozart. Alors que celui-ci se débat dans les difficultés financières, il n'en reste pas moins très prolifique. A côté des œuvres de commande qui lui permettent de gagner un peu d'argent: menuets, danses allemandes, ländler et contredanses, Mozart livre ses derniers chefs-d'œuvre: le concerto pour piano No. 27, le quintette à cordes K.614, la flûte enchantée, la clémence de Titus, le concerto pour clarinette, la musique maçonnique et le Requiem. 

Le succès, en particulier grâce à la flûte enchantée, commence à venir, mais il est trop tard pour Mozart: il meurt le 5 décembre 1791, à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever son Requiem, qui sera terminé par son élève Franz Xavier Süssmayer, en suivant les indications données par Mozart avant sa mort.

La playlist propose toutes les œuvres (en version intégrale ou en extraits) de 1791 par ordre chronologique.

Voici les liens vers la playlist.

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Les Concertos

Les concertos pour piano


Mozart a composé de nombreux concertos, et comme il était avant tout un virtuose du clavier il a composé 27 concertos pour piano. 
Voici la liste de mes concertos préférés : 

  • No. 9 « Jeunehomme » K.271 dédié à une jeune pianiste française, 
  • No. 13 K.415, 
  • No. 20 K.466 avec son fabuleux premier mouvement, 
  • No. 21 K.467 avec son magnifique andante, 
  • No. 22 K.482, 
  • No. 23 K.488 avec son merveilleux adagio, 
  • No. 24 K.491, 
  • No. 25 K.503, 
  • No. 26 « Couronnement » K.537, 
  • et le No. 27 K.595. 

Il existe de nombreuses interprétations de ces concertos : citons celles de Mitsuko Uchida, Alfred Brendel, bien évidemment Clara Haskil, et tout récemment plusieurs albums excellents, sur pianoforte, par Kristian Bezuidenhout. Mon intégrale préférée est celle du pianiste américain Murray Perahia à la tête de l’English Chamber Orchestra.

Et une superbe vidéo de Mitsuko Uchida:






Les concertos pour instruments à vent




Mozart avait également une prédilection pour les instruments à vent; il a donc composé pour ces instruments des concertos somptueux.

Le concerto pour flûte et harpe K.299 : il est absolument charmant et met bien en valeur les deux instruments. C’est une œuvre typique du style galant, dans le bon sens du terme. Je retiens un enregistrement de 2007 avec Sharon Bezaly à la flûte et la harpiste française Julie Palloc. Il est couplé aux deux concertos pour flûte K.313 et K.314. 

Quatre concertos pour cor (No. 1 K.412, No. 2 K.417, No. 3 K.447, No. 4 K.495) interprétés par Louis-Philippe Marsolais (cor) et l’ensemble Les Violons du Roy. Ils sont couplés avec le très intéressant concerto pour basson K.191 interprété par Mathieu Lussier. 

Le concerto No. 2 pour flûte K.314 existe également dans une version pour hautbois, qui est également très plaisante. Je retiens l’enregistrement de Sarah Francis avec les London Mozart Players. Ce concerto est couplé aux deux concertos pour hautbois de Franz Krommer, un contemporain de Mozart.

Enfin, le merveilleux concerto pour Clarinette K.622, qui est le dernier concerto écrit par Mozart, quelques mois avant sa mort, pour le clarinettiste virtuose Anton Stadler qui faisait partie de la même loge maçonnique. Le second mouvement, adagio, est absolument déchirant. 

C’est probablement le concerto le plus célèbre de Mozart. Je choisis la version de Sharon Kam. Dans cet album le concerto de Mozart est couplé au concerto pour clarinette de Krommer. 



Si l’on excepte le concerto de Mozart, les concertos pour clarinette les plus connus sont ceux de Carl Maria von Weber et de Louis Spohr.

Les concertos pour violon



Mozart a composé des concertos pour violon. Combien ? Aujourd’hui on en recense officiellement cinq. Seule une ébauche du concerto pour violon No. 6 K.268 est authentifiée, le concerto aurait été achevé par un certain Frédéric Eck. Quant au concerto pour violon No. 7 K.271a/271i son attribution n’est pas tranchée ; il est surnommé le concerto "Kolb". 

Pour les 5 concertos officiels, la meilleure interprétation me semble être celle d’Isabelle Faust accompagnée par l’ensemble Il Giardino Armonico dirigé par Giovanni Antonini. Cet enregistrement a été récompensé par le choc Classica de l’année (novembre 2017) et le Gramophone Record of the year (septembre 2017).





Pour les curieux qui, comme moi, souhaiteraient entendre les concertos Nos. 6 et 7 (bien qu’ils soient pour le moins douteux en terme de paternité), je vous recommande de vous tourner vers l’excellente version de 1972 interprétée par Josef Suk (l’arrière-petit-fils d’Antonin Dvorak) accompagné par le Prague Chamber Orchestra dirigé par Libor Hlavacek.


Les symphonies concertantes


Enfin, pour terminer avec la musique concertante, je vous présente quelques pièces charmantes, typiques de Mozart:

La symphonie concertante pour violon et alto K.364 et la symphonie concertante pour hautbois, clarinette, cor et basson K.297b par Karl Böhm à la direction du Berliner Philharmoniker. 

Et de nouveau la symphonie concertante pour violon et alto K.364, mais cette fois couplée au "Concertone pour deux violons" K.190 par Itkhak Perlman et Pinkas Zukerman dirigés par Zubin Mehta.

Voici la symphonie concertante K.364 par Renaud Capuçon et Gérard Caussé:








Les Symphonies


Mozart s’est illustré dans le domaine de la symphonie. Aujourd’hui on estime qu’il en a composé entre 55 et 60. Classiquement la numérotation de ses symphonies va jusqu’au No. 41. Voici un florilège des meilleurs symphonies du divin Mozart:

Symphonie No. 25 K.183 : cette symphonie est typique de la période « Sturm und Drang » qui évoque les passions et annonce le préromantisme. Anecdote : elle est connue du grand public grâce à la publicité pour les pâtes Barilla et son slogan : « Je suis riche » ! 

Symphonie No. 31 K.297 « Paris » : cette symphonie fut composée à Paris, alors que Mozart a 22 ans et recherche un emploi ! 

Symphonie No. 35 K.385 « Haffner » : cette symphonie fut composée par Mozart suite à une commande du maire de Salzbourg Sigmund Haffner, qui lui a donné son nom. C’est la première symphonie qui se hisse au niveau exceptionnel des dernières symphonies. 

Symphonie No. 36 K.425 « Linz » : elle tient son nom de la ville d’Autriche où Mozart et sa femme ont fait étape durant un voyage. Mozart est convié à donner un concert, mais il n’a aucune de ses œuvres avec lui. Qu’à cela ne tienne : il compose une symphonie dans un délai très court : celle-ci est prête et les partitions copiées pour le soir du concert. 

Symphonie No. 38 K. 504 « Prague » : en 1786, Mozart a 31 ans. Il ne jouit plus d’une grande popularité à Vienne. Par contre, ses opéras, Don Giovanni et les Noces de Figaro, connaissent un grand succès à Prague, capitale de la Bohême. Pour remercier la cité, Mozart fait exécuter à Prague cette symphonie inédite. 

Le tryptique final : 
  • Symphonies No. 39 K.543, 
  • No. 40 K.550
  • No. 41 K.551 “Jupiter”
On ne présente plus les trois dernières symphonies de Mozart, qui sont les plus belles et les plus achevées. Elles auront d’ailleurs une influence certaine sur Haydn et Beethoven. 

La mélodie absolument divine du 1er mouvement de la No. 40 est universellement connue. Quant à la dernière symphonie, « Jupiter », elle doit son nom à un organisateur de concerts, qui trouvait que cela sonnait bien. Elle se termine dans un mouvement fugué très énergique et d’une très grande beauté, procédé qu’il avait déjà utilisé dans le finale du concerto pour piano No. 19. 

La meilleure interprétation des dernières symphonies de Mozart me semble être celle de Nikolaus Harnoncourt à la tête des orchestres Royal Concergebouw Orchestra et Concentus Musicus Wien. 

La 40ème par Harnoncourt en vidéo:




Pour le tryptique final, j’aime également la version de Karajan qui a fait longtemps figure de référence, même si on peut reprocher par moments à son interprétation d’être un peu trop « beethovenienne ». 

Enfin, pour les inconditionnels de Mozart, je recommande l’intégrale des symphonies par Christopher Hogwood à la tête de l’Academy of Ancient Music.



Voici la symphonie No. 36 "Linz" par Hogwood.





Divertimentos & Sérénades


Passons au domaine des Divertimentos & Sérénades, un domaine spécifique de la musique galante composée principalement pour des fêtes. Malgré la légèreté de ces musiques, Mozart va réussir à transcender le genre et fournir des chef-d’œuvres, en particulier, dans des pièces dédiées aux instruments à vent.

Nikolaus Harnoncourt, encore lui, a enregistré la plupart des grandes sérénades de Mozart, parmi lesquelles l’incontournable sérénade No. 13 « Eine kleine Nachtmusik » (« Une petite musique de Nuit ») K.525. Qui ne connaît pas la mélodie du premier mouvement ? 

Ensuite il y a la très élégante sérénade No. 9 « Posthorn » (« Cor de postillon ») K.320. Le second trio du second menuet contient un solo pour le cor de postillon. C’est ce solo qui donne son nom à la sérénade. 

On trouve également la joyeuse sérénade No. 7 « Haffner » K.250. Elle a été commandée à Mozart par le maire de Salzbourg pour le mariage sa fille. 

La sérénade No. 10 pour vents « Gran Partita » K.361 : il s’agit d’une œuvre pour 13 instruments à vent et une contrebasse en 7 mouvements. Etant donné ses dimensions et ses effectifs imposants, cette sérénade est considérée comme un des grands chef-d’œuvres de la musique pour instruments à vents. 

Mes interprétations favorites en sont : Eugen Jochum à la tête de membres de l’orchestre symphonique de la Radio Bavaroise et la version de l’ensemble Zefiro.

Voici le finale de la sérénade "Gran Partita" par Zefiro:


Je vous recommande également les six divertimenti pour deux clarinettes (ou cors de basset) et basson ou pour trois cors de basset K.439b. Il s’agit d’œuvres nettement moins connues de Mozart, néanmoins, je suis à chaque fois charmé par ces pièces qui donnent ses lettres de noblesse au cor de basset, un instrument de la famille des clarinettes, un peu plus grave que celle-ci.

Ces œuvres sont disponibles dans l’intégrale Mozart de Brilliant Classics. 

On peut également en entendre des extraits dans l’excellent coffret de l’ensemble Consortium Classicum intitulé « The Unbelievable Mozart ».



Voici le Divertimento pour hautbois, clarinette et basson en si bémol majeur K.439b No. 1.




Voici un extrait de la sérénade No. 11 K.375 par le Consortium Classicum.





La musique de chambre

Je vous propose à présent de passer en revue le domaine de la musique de chambre. Ce domaine est également très riche.

Les quatuors


Mozart avait une grande admiration pour Haydn. Afin de lui rendre un vibrant hommage, Mozart a composé six quatuors à cordes qu’il lui a dédié. A noter que Mozart composait généralement avec une grande facilité et rapidité. Il semble en l’occurrence que Mozart ait mis plus de temps pour composer ces quatuors, dont la composition s’échelonne sur trois ans et dont la complexité est croissante. 

Parmi ces quatuors, le plus novateur est le dernier : quatuor No. 19 K.465 « Les dissonances ». Son premier mouvement comporte une introduction lente, seul exemple dans les quatuors de Mozart, avec une dissonance inusitée qui a donné son titre à l'œuvre. 

Je vous recommande également l’excellent quatuor No. 17 K.458 « La chasse ». La meilleure interprétation me semble être celle du Quatuor Mosaïques. 


Le plus beau quatuor de Mozart est pour moi le quatuor pour hautbois et cordes K.370 : les mélodies sont superbes et mettent en valeur la suavité du hautbois. Je vous recommande la version du Mannheimer Streichquartett. 

De plus, ce quatuor est couplé au quintette pour cor K.407, et surtout au magnifique quintette pour clarinette K.581. La pièce a été dédiée à Anton Stadler, clarinettiste et facteur d'instruments, qui avait notamment étendu le registre de cette dernière vers le grave en créant la « clarinette de basset ». L'étude de la partition montre que le quintette avait été à la base écrit pour cet instrument. 

Le quatuor K370 par Alexei Ogrintchouk, hautbois, Baiba Skride, violon, Veronika Hagen, alto et Sol Gabetta, violoncelle.




Mozart magnifie à nouveau les instruments à vents dans les deux œuvres suivantes : le quintette pour piano et vents K.452 et le trio pour clarinette, alto et piano K.498 « Kegelstatt » (« Trio des quilles »). 

Selon la légende, c'est lors d'une partie de quilles que Mozart en aurait eu l'inspiration. Ces deux œuvres sont couplées à une œuvre étrange : l’adagio et rondo pour Harmonica de verre K.617.




L’Harmonica de verre est un instrument qui a été inventé par Benjamin Franklin : il se compose de bols en cristal, en verre ou en quartz empilés sur un axe horizontal rotatif entraîné par une pédale ou, aujourd'hui, par un moteur électrique. Après s'être mouillé les doigts, on frotte le bord des verres qui émettent un son limpide. 

L’enregistrement sélectionné est interprété par l’ensemble Wien-Berlin dirigé par James Levine. Attention, dans cet enregistrement l'harmonica de verre est remplacé par une harpe, pour un vrai harmonica de verre, il faut écouter l'album "Music for Glass Harmonica" interprété par Bruno Hoffmann. 


Une vidéo qui permet de voir l'instrument en action:



Les sonates


En ce qui concerne les sonates, Mozart compose, dès l’âge de 5 ans, ses premières pièces pour piano seul (à partir du K.1), puis pour violon et piano (à partir du K.6). Il compose 20 sonates pour piano, et une vingtaine de sonates pour violon et piano.

De nombreuses interprétations des sonates pour piano existent. Personnellement, je sélectionne les versions de Mitsuko Uchida et de Maria Joao Pires. La plus célèbre est la sonate No. 11 K.331 « Alla Turca » avec sa célèbre marche turque du troisième mouvement qui illustre de façon burlesque la déroute des troupes ottomanes devant les murs de Vienne. 

Anecdote : il existe de nombreuses versions parodiques de la marche turque. Je voudrais mentionner le sketch jazzy de Cleo Laine, le fameux « Mozart avec nous ! » un cha-cha-cha délirant de Boris Vian qui conclut par ces paroles : « Mozart ne méritait pas ça, mais faut bien vivre ! », et voici la version "spéciale" de Yuja Wang:



Je voudrais également citer l’adorable sonate No. 16 K.545 dite "Facile":



Autre anecdote: Glenn Gould a réalisé une intégrale des sonates de Mozart, mais comme il ne l'aimait pas, il joue toutes les sonates très vite et de manière très mécanique, comme pour dire qu'elles sont vides de sens. Et, bien sûr, par esprit de contradiction, il joue la marche turque lentement. Un contresens total, et probablement volontaire … sacré Glenn Gould ! 

Mozart nous a laissé de très belles sonates pour violon et piano. Il y a l’immortelle version de Clara Haskil et Arthur Grumiaux, malheureusement ils n’ont pas enregistré toutes les sonates. 

La meilleure intégrale me semble être celle de Rachel Podger au violon et Gary Cooper au pianoforte. Cette intégrale est vraiment complète puisqu’elle contient les sonates de jeunesse (à partir du K.6) ainsi que des variations pour violon et piano. 



Enfin, Mozart a composé de charmantes variations pour piano. Je retiens principalement les 12 variations sur le chant français « Ah ! vous dirai-je, maman » K.265, et vous recommande l'interprétation de Daniel Barenboïm.
En vidéo, une version de la sonate pour violon K.304 par Anne-Sophie Mutter et Lambert Orkis:




L'Opéra

Mozart s’est révélé également un maître de l’opéra. Produisant non seulement des opéras dès un âge très jeune, mais également, dans sa maturité, quelques uns des plus beaux chef-d’œuvres de l’opéra classique.


Les opéras de jeunesse

Parmi les opéras de jeunesse, je citerai deux opéras serias : « Lucio Silla » K.135 et « Idomeneo » K.366. Ce dernier comprend une superbe musique de ballet (K.367). Je plébiscite la version de Nikolaus Harnoncourt. 


L'enlèvement au sérail


Ensuite, Mozart crée en 1782 un opéra en langue allemande, ce qui était relativement rare à l’époque. L’italien était considéré comme incontournable, des compositeurs comme Salieri étant très écoutés du pouvoir. Mozart parvient néanmoins à persuader l’empereur de monter un opéra en langue allemande. Il s’agit de « Die Entführung aus dem Serail » (« L’enlèvement au sérail ») qui est un opéra bouffe sur un livret très amusant. 

La musique de Mozart s’adapte parfaitement à ce contexte, par exemple dans le personnage truculent d’Osmin qui est l’horrible gardien du sérail, qui lance de sinistres menaces avec sa voix de basse. En outre, Mozart a ajouté des instruments, notamment des percussions, pour illustrer le fait que l’action se passe en Turquie. 

La complexité de l'écriture a surpris de nombreux contemporains: « Trop de notes, Mozart » aurait même dit l'empereur Joseph II. 

Dans les versions récentes je recommande la version dirigée par Yannick Nézet-Seguin, avec dans les rôles principaux Diana Damrau (Konstanze), Rolando Villazon (Belmonte) et Franz-Josef Selig (Osmin). 

Cet opéra est un véritable festival vocal. En voici l'ouverture.




Don Giovanni

J'ai lu avec plaisir les mémoires du fameux librettiste de Mozart: Lorenzo Da Ponte. La gloire de Lorenzo Da Ponte est d'avoir conçu le texte des trois chefs-d'œuvre de Mozart : "Les Noces de Figaro", "Don Giovanni", et "Cosi fan tutte". 

Lorsque l'abbé Da Ponte, obligé de quitter Venise où il s'était conduit trop mal avec des femmes, arriva à Vienne à l'âge de trente-deux ans, rien ne l'obligeait à distinguer, parmi les musiciens, Mozart plus qu'un autre. C'est ce qu'il fit néanmoins, et à présent nombreux sont ceux qui affirment que la part du librettiste fut déterminante.

Da Ponte a réinventé avec génie les textes des pièces que Mozart a mises en musique. Inutile de dire que la contribution de Mozart est à la hauteur de la qualité des livrets, et que ces trois opéras sont de purs bonheurs. 

"Don Giovanni" est un chef-d'oeuvre absolu. Je retiens la version de Lorin Maazel avec le superbe Ruggiero Raimondi dans le rôle de Don Juan. Cette interprétation a été utilisée dans le magnifique film de Joseph Losey.

L'air du catalogue par José van Dam:




Les Noces de Figaro


"Les Noces de Figaro" est un opéra absolument charmant. 

Les meilleurs passages sont: 
  • l'ouverture (virevoltante), 
  • tout le finale de l'Acte I avec l'air "Non piu andrai" et la marche militaire finale "Alla gloria militar",
  • les fameux airs de Chérubin: "Non so piu" et "Voi che sapete", 
  • ainsi que les airs de Suzanne et de la Comtesse. 


Voici l'air de la comtesse "Deh vieni non tardar" par Mirella Freni.






Cosi Fan Tutte


En ce qui concerne "Cosi Fan Tutte", c'est un opéra très léger: basé sur un échange de partenaires, des déguisements, et un vieux sage qui démontre: "Ainsi font-elles toutes!" Les meilleurs extraits sont:
  • l'ouverture, 
  • le chœur "Bella vita militar!" (qui rappelle les Noces), 
  • les trios "Soave sia il vento" et "E fede delle femmine", 
  • et l'air "E amore un ladroncello". 
Je recommande ces deux opéras dans l'interprétation dirigée par Karl Böhm. 

Voici l'air "E amore un ladroncello". 






La Flûte Enchantée




Enfin, je terminerai avec un autre chef-d'œuvre: "Die Zauberflöte" ("La flûte enchantée"). A nouveau un opéra chanté en allemand: Emanuel Schikaneder qui est un franc-maçon, comme Mozart, souhaite écrire un livret parlant des symboles et des idéaux maçonniques, et le faire jouer dans son théâtre, le "Theater an der Wien". 

L'opéra raconte l'histoire compliquée des amours de Tamino et Pamina, qui doivent affronter un certain nombre d'épreuves, et passer symboliquement de la nuit à la lumière, avant de pouvoir être ensemble et vivre leur amour. 

En contrepoint aux personnages principaux, nous avons les personnages burlesques: l'oiseleur Papageno et sa Papagena. Les personnages sombres sont la Reine de la Nuit et Monostatos. Enfin, le sage de l'histoire est Sarastro, prêtre d'Isis et Osiris. 

De nouveau, l'ouverture figure dans les meilleurs moments, ainsi que:
  • les airs de Tamino et Pamina, 
  • les airs drôles de Papageno: "Der Vogelfänger bin ich ja" ("Oui, je suis l'oiseleur") et "Ein Mädchen oder Weibchen wünscht Papageno sich" ("Une femme, une petite femme, voilà le vœu de Papageno"), 
  • l'adorable duo de Papageno et Papagena, 
  • l'incontournable air colorature de la Reine de la Nuit: "Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen" ("La colère d'enfer bout dans mon cœur"), qui est reconnu comme l'un des airs les plus exigeants du répertoire. 
La version de référence est celle dirigée par William Christie avec Natalie Dessay dans le rôle de la Reine de la Nuit.


Le duo Papageno Papagena, rien de plus charmant !



La reine de la nuit par Sabine Devieilhe, pas mal non plus !



Un costume, un maquillage et une voix exceptionnelle pour la reine de la nuit avec Diana Damrau:





La musique religieuse

Le Requiem



Son oeuvre la plus poignante est sans conteste son Requiem. Une très belle version est celle dirigée par Nikolaus Harnoncourt: il s’agit de la version enregistrée en 1982 avec le Concentus Musicus Wien, et parmi les solistes Rachel Yakar et Kurt Equiluz. Ecoutez en particulier le "Confutatis maledictis" et le "Lacrimosa".


Une belle version live dirigée par James Gaffigan:





La messe en ut



Mozart a composé environ 17 messes, dont les plus emblématiques sont la messe en ut mineur K.427 (je recommande la version magnifique interprétée notamment par Véronique Gens et Natalie Dessay, dirigée par Louis Langrée), la messe du couronnement K.317, la messe de l'orphelinat K.139 et la messe des moineaux K.220. 


Il a également composé des vêpres: "Vesperae solennes de Dominica" K.321 et "Vesperae solennes de Confessore" K.339. 

Une de mes œuvres vocales préférées est "Exsultate, jubilate" K.165 interprété par Kiri Te Kanawa. 

Cet enregistrement est extrait d'un coffret de 3 CDs: "Kiri Te Kanawa sings Mozart" avec des extraits d'opéras et des airs de concert: la substantifique moëlle d'une grande interprète mozartienne.  

Une version récente par Regula Mühlemann:




La musique maçonnique



Enfin, je terminerai avec les œuvres de musique maçonnique de Mozart qui sont superbes. Elles sont réunies dans un merveilleux album: "Masonic Music" dirigé par Istvan Kertesz. 



Les plus belles pages sont: 


  • la "musique funèbre maçonnique" K.477, qui fut composé pour deux frères maçons, 
  • la cantate "Dir Seele des Weltalls" K.429 ("Qu'à toi, âme de l'univers"). 



On sent bien, en écoutant ces œuvres, que la philosophie maçonnique lui tenait à cœur. Il faut noter qu'à l'époque cela n'était pas incompatible avec sa foi catholique: il mettait la même ferveur dans ses messes et, bien évidemment, dans son merveilleux Requiem.







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