Affichage des articles dont le libellé est Reggae. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Reggae. Afficher tous les articles

mardi 22 février 2022

Steely Dan

 

Steely Dan

Steely Dan


Steely Dan est un groupe de rock américain composé de Walter Becker (guitare et basse, à gauche sur la photo) et Donald Fagen (chant et claviers, à droite sur la photo). 

D’abord formé comme un groupe rock conventionnel, Steely Dan a évolué vers un duo mélangeant des genres aussi variés que le rock, le jazz, la pop, la musique latine, le blues, le reggae et le rhythm and blues.

En 1974, ils dissolvent leur groupe, cessent de se produire sur scène, et travaillent exclusivement en studio, puisant à volonté parmi la crème des musiciens des États-Unis à travers une production et un son particulièrement sophistiqués.

Entre 1972 et 1980, ils sortent 7 albums studio. En 1980, juste après la sortie de l'album Gaucho, le groupe se sépare et Donald Fagen commence une carrière solo.

Fagen et Becker refondent leur groupe pour donner des concerts à partir de 1993 et publient, vingt ans après Gaucho, l'album Two Against Nature qui obtient le Grammy Award de l'album de l'année 2000. Le groupe est introduit au Rock and Roll Hall of Fame en 2001, et continue de façon ininterrompue les tournées internationales depuis lors, tandis que leur dernier album, Everything Must Go est sorti en 2003. 

Steely Dan a vendu plus de 40 millions d'albums au cours de son histoire.

Walter Becker meurt le 3 septembre 2017 à l'âge de 67 ans. Donald Fagen annonce alors son intention de « garder vivante » la musique qu'il a créée avec son partenaire, « aussi longtemps que je le pourrai avec le groupe Steely Dan ».

Si j'ai choisi de vous présenter ce duo, c'est que j'adore le son de leurs albums, leur rythme chaloupé mélange de rock, de jazz et de reggae, aux inflexions funky, et leur humour sarcastique.

Ils ont la particularité d'avoir réalisé des chansons aux paroles cryptées et difficiles à décoder. Je me suis attaché dans cet article à les décoder (en utilisant les ressources de sites comme "songmeanings" et "songfacts"), sachant que ces paroles donnent lieu parfois à plusieurs interprétations, j'ai essayé de sélectionner la plus vraisemblable, mais je ne garantis pas que mon interprétation est toujours la bonne.

D'autre part, je voudrais insister sur le fait que leurs paroles ont parfois un contenu sexuel, ou bien sur les drogues, ou bien tout simplement éloigné du politiquement correct. Si cela vous choque ou bien si vous considérez que vous êtes trop jeune pour lire ce genre d'explications, je vous invite à ne pas lire ce qui va suivre.

Le premier exemple qui illustrera ce propos est le nom du groupe lui-même: Steely Dan. Fagen et Becker sont des fervents de la littérature de la Beat Generation, ils baptisent leur groupe d'après le nom d’un godemiché en caoutchouc tiré du roman "Le Festin nu" de William Burroughs.

Je vous ai concocté une playlist chronologique complétée par les albums solos de Donald Fagen.


Voici une sélection des meilleurs morceaux du groupe.


1972 - Can't Buy a Thrill



Can't Buy a Thrill est leur premier album. Il a été disque d’or et a atteint la 17e place au classement des meilleures ventes.

"Do It Again" et "Reelin' in the Years" sont sortis en single et ont atteint respectivement les positions 6 et 11 du Billboard Hot 100.

La chanson "Do It Again" raconte l'histoire de Jack, un monsieur tout-le-monde peu recommandable, qui se livre à des péchés abominables tels que le meurtre pour la vengeance, la trahison et la tromperie, et le jeu ..., et il recommence (do it again).

Voici une version de 1972 au Midnight Special Live. Le chanteur aux cheveux longs qui chante avec Donald Fagen est David Palmer qui a participé au premier album.




"Dirty Work" est l'histoire d'un homme qui entretient des relations avec une femme mariée et qui en a assez de jouer ce rôle qu'il appelle un "sale boulot".



Dans "Reelin' in the years", le principal protagoniste ne comprend pas pourquoi sa petite amie l'a quitté. Elle se trouve un nouveau compagnon et il ne comprend pas pourquoi elle n'a pas reconnu ses qualités et ignore ses pleurs.



1973 - Countdown to Ecstasy



Voici le deuxième album du groupe, un album réalisé très rapidement suite au succès du premier.

"Bodhisattva" est un des morceaux les plus rapides et les plus rock du groupe. Le terme Bodhisattva désigne un prêtre bouddhiste. Dans cette chanson, ils se moquent de l'attrait exercé par les philosophies orientales en occident, et surtout sur le fait qu'il faut se débarrasser de ses possessions ("I'm gonna sell my house in town") pour accéder à l'illumination spirituelle.

A noter que ce morceau a été repris par le groupe Toto.

Voici une version live:



"Your Gold Teeth" raconte l'histoire d'une femme joueuse qui tente de séduire les hommes riches au casino. "Gold Teeth" est une expression qui désigne les dés. Il s'agit d'un morceau jazzy avec de beaux solos instrumentaux.


"Show Biz Kids" est une critique corrosive du monde du show-biz où les gens ne pensent qu'à eux et aux possessions matérielles. Et en s'auto-parodiant ils disent même que ces gens veulent avoir un T-shirt de Steely Dan. Les radios n'ont pas apprécié le côté satirique de la chanson et l'ont boudé.

Voici une version live de 2006 avec l'excellent Michael McDonald (du groupe The Doobie Brothers), qui a souvent fait les chœurs sur les albums du groupe.



"King of the World" est l'histoire d'un survivant d'une apocalypse nucléaire qui parle sur sa radio amateur. Comme il n'y a plus personne, il est "le roi du monde". On notera dans ce morceau l'utilisation très maligne d'un synthétiseur qui évoque la sirène d'un raid aérien.




1974 - Pretzel Logic



En 1974 sort le troisième album du groupe. Il comprend la chanson, "Rikki Don't Lose That Number", qui fut le premier grand succès du groupe. 

L’album a été disque d’or et huitième au classement des ventes. Ce succès est assez remarquable dans la mesure où la musique est sans concessions et est très différente de la musique rock de l’époque.

Une introduction très bizarre de flapamba (instrument rare de la famille des marimbas), suivi d'une superbe ballade rock, voici le titre "Rikki Don't Lose That Number". Rikki Ducornet est une poétesse et écrivaine. Donald Fagen l'a rencontrée alors qu'il fait ses études au Bard College (un établissement d'enseignement des arts libéraux). Bien qu'elle soit mariée à un professeur du collège et enceinte, Donald lui laisse son numéro. Il s'est souvenu de cette anecdote quand il écrit la chanson dans laquelle il lui demande instamment de le rappeler. Dans la vraie vie, elle ne l'a jamais rappelé, mais en entendant la chanson dans un magasin, elle se dit: "Cette chanson parle de moi !"



La chanson "Barrytown" parle des préjugés des gens vis-à-vis des jeunes hippies.



Le morceau "East St-Louis Toodle-Oo" est une adaptation fantaisiste d'un titre de Duke Ellington.




1975 - Katy Lied



Sorti en 1975, cet album est le premier de la seconde période du groupe (1975-1980), pendant laquelle Steely Dan, réduit au duo d'auteurs-compositeurs Donald Fagen (chant, claviers) et Walter Becker (basse, guitare), utilise des dizaines de musiciens de studio au gré de ses différents besoins sur les titres qui composent ses disques.

Le premier morceau choisi est "Docteur Wu". L'interprétation de ce titre est sujette à caution. Il me semble néanmoins probable de comprendre que le fameux "Docteur Wu" n'est pas un personnage réel, mais la personnification d'une drogue, en l'occurrence l'héroïne. La chanson raconte l'histoire d'un drogué qui connaît une femme qui s'appelle Katy, il pense pouvoir redémarrer sa vie avec elle. Il s'aperçoit alors qu'elle aussi est droguée. On remarquera la superbe intervention d'un saxophone.



La chanson "Everyone's Gone to the movies" a des paroles tendancieuses, elle parle d'une personne peu recommandable (un certain Mr LaPage) qui encouragerait des jeunes à regarder des films interdits à leur âge (les films underground étant en 8mm à l'époque: "We know you're used to sixteen or more, sorry we only have eight").

On notera le côté faussement léger et innocent de la musique.



Le titre "Chain Lightning" est également très "cryptique". Les analyses partagées sur internet semblent toutes converger sur le fait qu'il s'agit de l'évocation de deux allemands qui se rendent à un meeting nazi. Trente ans plus tard ils retournent dans le même endroit. Selon les hypothèses il pourrait aussi s'agir de deux mafiosos ou de deux trafiquants de drogues. On comprend facilement qu'il ne s'agit pas pour Steely Dan de vanter cela, mais bien plutôt d'une moquerie ironique et sarcastique.


 

1976 - The Royal Scam



Sur cet album j'aurais volontiers sélectionné tous les titres, car c'est certainement un des meilleurs albums de notre duo. 

Néanmoins j'ai fait ma sélection, afin de vous livrer la substantifique moelle de cet opus.

Le morceau "Kid Charlemagne" parle du chimiste Owsley Stanley, qui est devenu dans les années 70 et 80 un des plus célèbres vendeurs de LSD de la côte ouest (San Francisco et L.A.). La chanson raconte que lorsque ses clients ont arrêté de prendre du LSD il a vu son monde s’effondrer, et il est devenu obsolète. Poursuivi par la police, il s'est fait bêtement arrêté car il avait oublié de mettre de l'essence.

Voici une version live donnée par les Dukes of September:



Le morceau "Sign In Stranger" a une incroyable instrumentation. En tant que fan de SF, Donald Fagen invente une planète imaginaire appelée Mizar Five, où tous les types louches peuvent redémarrer leur vie. On peut penser qu'il s'est inspiré de romans de SF tels que "Planète à gogos" de Cyril M. Kornbluth et Frederik Pohl, ou bien "Le Prince des Etoiles" de Jack Vance qui parle d'une planète Mizar 6.



"The Fez", encore une chanson tendancieuse. En argot des années 70 aux Etats-Unis, the fez désigne un préservatif. En outre dans la phrase: "No I'm never gonna do it without The Fez on", Donald Fagen se permet un jeu de mot phonétique avec le verbe français faire: entre l'anglais "Fez on" et le français "faisons". Ce qui pourrait signifier: "No I'm never gonna do it without doing it" ("Non, je ne vais jamais le faire sans le faire").



Dans "Green Earrings", l'auteur raconte l'histoire d'un amant prêt à voler les boucles d'oreille de sa compagne pour aller, sans remords, s'acheter de la drogue.



Enfin, dans "Haitian Divorce", on apprend que l'on peut divorcer rapidement à Haïti. C'est donc l'histoire d'une femme qui se rend à Haïti pour divorcer, là-bas elle a une aventure avec un haïtien et tombe enceinte. La chanson est sur un rythme de reggae.



1977 - Aja



Aja est le sixième disque du groupe et encore une grande réussite. L' album se classera dans les meilleures ventes et remportera un Grammy Award. Aja contient la participation de plusieurs grands musiciens de session. 

La chanson-titre de huit minutes de long propose des changements de rythmes fondés sur le jazz, un solo du célèbre saxophoniste Wayne Shorter, et une superbe instrumentation. Aja est le prénom de l'épouse coréenne d'un des amis de Donald Fagen.



La chanson "Deacon Blues" parle d'un homme qui a pris la décision de vivre ses rêves et de devenir musicien (en l'occurrence saxophoniste). On surnomme l'Alabama "The Crimson Tide" ("La vague pourpre"), un nom pour les gagnants. Lui, il veut qu'on l'appelle "Deacon Blues", qui est nom pour les perdants.



"Peg" est le nom fictif d'une starlette qui connaît le succès. La chanson est écrite par un ancien petit ami qui a été abandonné. Le prénom Peg a été choisi car il était assez court pour s'adapter à la musique.



Quant à "Josie", c'est probablement une jeune femme sortie des fantasmes de jeunes gens, car elle permet de braver tous les interdits. Pour moi, une des meilleures chansons du groupe.




1978 - FM Soundtrack



En 1978, Steely Dan participe à la bande originale du film "FM". On retrouve dans cette bande son deux titres: "Do it again" et "FM" qui est inédit. A noter que cette bande originale sur laquelle on retrouve des artistes comme Steve Miller, Foreigner, Tom Petty ou les Doobie Brothers est excellente.

Le titre "FM" désigne la radio FM: les filles aiment la bonne musique, le funk et le reggae, cela les met dans de bonnes conditions. La radio FM permet d'écouter cette bonne musique sans parasites: "no static at all".

A noter que l'album contient une reprise du morceau avec un beau solo de saxophone.




1980 - Gaucho



Il s'agit du dernier album de Steely Dan, avant une coupure de vingt ans. A noter également, que c'est l'album qui contient trois de mes morceaux favoris, les voici.

"Babylon Sisters" décrit la relation entre un homme mûr et une jeune fille de petite vertu (ce qui est indiqué par le choix de "Babylon", qui évoque dans la bible un lieu de perdition). Il voudrait être le seul qu'elle aime. Ses amis lui disent qu'il joue avec le feu.



Le titre suivant, "Hey Nineteen" traite également du même sujet. Le problème pour l'homme d'âge mûr est que malgré sa passion, il s'aperçoit qu'ils n'ont rien en commun à cause de la différence d'âge.



La chanson "Glamour Profession" raconte les mésaventures de trois personnages connus, qui connaissent des déboires suite à leurs activités illégales. Toute l'astuce de Donald Fagen, dans les paroles de la chanson, est de masquer de qui il s'agit, de manière à éviter les problèmes, et de distiller des indices complexes.




1982 - Donald Fagen - The Nightfly



Si pendant cette période, le groupe Steely Dan ne sort aucun album, ce n'est pas le cas de Donald Fagen qui démarre sa carrière solo. 

Son premier album s'intitule "The Nightfly". Il fut favorablement comparé à son meilleur travail avec Steely Dan. On peut entendre dans cet album concept des musiciens comme Jeff Porcaro à la batterie, Randy et Michael Brecker à la trompette et au saxophone ténor, le guitariste Larry Carlton et le bassiste Marcus Miller.

Le premier titre, "I.G.Y.", désigne l'International Geophysical Year (1957-1958) et parle de tous les progrès que l'on prévoyait dans les années 50 et qui allaient simplifier la vie.

A noter, pour ceux qui ont connu cette époque, que ce titre a servi de générique à la station NRJ à ses débuts.



Ensuite Donald Fagen fait une reprise du morceau "Ruby Baby", une chanson composée par Leiber & Stoller et créée par le groupe soul The Drifters. La version de Donald Fagen apporte réellement quelque chose à la chanson.



La chanson "New Frontier" se déroule au début des années 60 et raconte l'histoire d'adolescents qui trouvent l'amour dans un abri antiatomique. Le morceau est à la fois sarcastique et nostalgique.



La chanson "True Companion" ne figure pas directement sur l'album The Nightfly, mais elle est composée à la même époque par Donald Fagen pour la bande originale du film animé de SF "Heavy Metal" (en français "Métal Hurlant"). Il s'agit d'une méditation à la "Dark Star" sur les habitants d'un vaisseau spatial qui rêvent de trouver un monde vert. True Companion est le nom du vaisseau.


 
Je ne parlerai pas ici des autres albums de Donald Fagen.


2000 - Two Against Nature



Il faut donc attendre 20 ans après Gaucho pour l'album suivant. Classé numéro 6 au Billboard Top 200, cet album a gagné quatre trophées Grammy Awards aux États-Unis.

Ce n'est pas mon album préféré.

J'ai sélectionné le morceau "Jack Of Speed" qui nous offre des cuivres jazzy. C'est l'histoire d'un gars qui a changé à cause de son addiction à la drogue. Il semble qu'il n'y ait pas de retour possible.


Le morceau "Cousin Dupree" est une chanson humoristique sur un gars qui tombe amoureux de sa jeune cousine.




2003 - Everything Must Go



Everything Must Go est le dernier album du groupe Steely Dan publié à ce jour. Classé numéro 9 au Billboard Top 200, cet album a eu un honnête succès commercial aux États-Unis.

Pour moi, il y a plein de pépites dans cet album, à commencer par "The Last Mall", un chanson qui parle des courses que vous faites juste avant la fin du monde.



Dans "Things I Miss The Most", après un divorce ou la perte de l'être aimé, l'auteur se rappelle avec nostalgie des choses qui lui manquent le plus.



"Blues Beach" est une histoire de gens en cure de désintoxication qui se sentent plus ou moins résignés.



"Pixeleen" est l'histoire d'une fille, héroïne de jeux vidéos. L'indice provient déjà de son nom qui contient le mot "pixel", d'où l'idée du jeu vidéo.



Enfin je termine cet article avec le morceau au titre éponyme "Everything Must Go". Cette chanson est la dernière de l'album, et les paroles disent:

'Cause we're goin' out of business
Everything must go

comme s'ils annonçaient la fin de leur carrière, au moins en studio. Et, en effet, il s'agit de leur dernier album ...




dimanche 25 avril 2021

Toots & The Maytals

 

Toots & The Maytals


Toots & The Maytals


Toots and the Maytals, initialement appelé The Maytals, est un groupe vocal de ska, rocksteady et de reggae, parmi les plus connus, d'origine jamaïcaine.

Créé en 1962, ce groupe vocal est constitué de Frederick « Toots » Hibbert, le leader du groupe, Henry « Raleigh » Gordon et Nathaniel « Jerry » Mathias.

Si j'ai choisi de vous parler de ce groupe, c'est qu'il s'agit d'un de mes groupes préférés de reggae et que j'ai souhaité rendre un vibrant hommage à Toots Hibbert, qui nous a malheureusement quitté en septembre 2020 victime de la Covid-19.

A noter, qu'on lui doit l'invention du mot "reggae" avec sa chanson "Do the Reggay" de 1967.

Toots est un personnage très attachant et certainement un des plus grands artistes de la Jamaïque.

Je vous propose une playlist chronologique. Certains de ses morceaux les plus connus apparaissent plusieurs fois car il en a réalisé plusieurs versions différentes.

Ainsi vous retrouverez à plusieurs reprises les morceaux suivants: Time Tough, Bam Bam, Pressure Drop, Reggae Got Soul, Monkey Man, Funky Kingston et le fabuleux 54-46 Was My Number.

Voici les liens vers la playlist.

Spotify:
Qobuz:
Apple Music:
Deezer:


De plus, vous trouverez ci-dessous quelques-uns de mes coups de cœur.

Enfin, il faut noter que la discographie de Toots & The Maytals est une véritable jungle : entre les singles, les albums studio, les compilations, les rééditions du même titre sur plusieurs albums, dans la même ou dans une autre version, le fait qu'il existe plusieurs albums différents portant le même nom, enfin les différentes sources ne donnent pas la même année de publication. 

Je me permets donc de vous demander votre indulgence en cas d'erreur. Je n'ai pas toujours sélectionné l'album sur lequel un titre choisi apparaît pour la première fois !



Sweet & Dandy (1969)



Sweet and Dandy est le troisième album du groupe The Maytals, mais le premier à afficher le nouveau nom qui va s'imposer : "Toots and the Maytals".

Cet album contient déjà un certain nombre de titres qui vont faire la renommée du groupe : "Monkey Man", "Pressure Drop", "Sweet and Dandy" et une première version du fameux "54-46 That's my number".

A noter que le tube "Monkey Man" sera repris en 1979 par le groupe britannique de ska The Specials sur leur premier album et "Pressure Drop" sera interprété par The Clash.

Voici "Monkey Man" (live de 2009):


 
Et "Pressure Drop":




In the Dark (1974)



En 1974, sort l'album "In the Dark", probablement un des meilleurs albums du groupe avec des titres comme "In the Dark", "Time Tough" et la nouvelle version de "54-46 was my number". 

Toots est arrêté en 1966 pour possession de marijuana, il fera 18 mois de prison, et écrit cette chanson en référence à son incarcération. On retrouve sur cet album la version la plus connue de ce titre qui est certainement le meilleur du groupe.

Voici "In the Dark":



"Time Tough" (version live 2011) :



Et le fameux "54-46 was my number" (version live 2004) :



Funky Kingston (1975)



Les informations divergent sur cet album. Il y a eu deux versions successives (une de 73 et une de 75) avec des titres différents sur l'album. J'ai choisi cette version de 1975 où l'on retrouve les titres "Time Tough", "In the Dark", "Pressure Drop", ainsi que "Louie Louie" et "Funky Kingston".

Voici une interprétation fabuleuse en live du superbe "Funky Kingston":




Reggae Got Soul (1976)


En 1976, encore un très bon album de Toots avec le célèbre "Reggae Got Soul".

Voici une fantastique version de cette chanson où Toots chante avec Taj Mahal, Playing for change et plein d'autres artistes autour du monde:



Reggae Greats (1984)



J'ai sélectionné cette compilation de 1984 car je la considère comme une très bonne introduction à l'oeuvre de Toots & the Maytals pour ceux qui ne la connaissent pas.

On y retrouve tous les tubes précités, mais encore un titre sorti en single en 1966: "Bam Bam".

Je vous propose d'écouter cette version récente de ce titre dans laquelle Toots est accompagné par Shaggy:




Don't Trouble (1995)



J'ai de nouveau choisi une compilation. Celle-ci, sortie en 1995, ne reprend pas trop les titres les plus connus de Toots & The Maytals. Elle nous permet d'entendre le single de 1968 qui a introduit le mot reggae: "Do the Reggay".

Voici une superbe version acoustique de ce titre:




Ska Father (1998)



En 1998, Toots sort l'excellent album "Ska father" dans lequel on retrouve une très belle reprise du morceau "You really got me" (des Kinks) en version ska. A noter que Toots en fait également une reprise en dub.





True Love (2004)



En 2004, Toots sort un album de duos. On y entend une pléthore d'artistes qui accompagne le groupe sur ses tubes: Bam Bam avec Shaggy, 54-46 avec Jeff Beck et Pressure Drop avec Eric Clapton. J'ai sélectionné Monkey Man dans lequel Toots est accompagné par le groupe de ska No Doubt et sa fameuse chanteuse Gwen Stefani:






Unplugged on Strawberry Hill (2012)



Je termine cette chronique sur l'album suivant.
En 2012, Toots sort un album acoustique sur lequel on retrouve ses plus grands tubes: Pressure Drop, 54-46 was my number, Monkey Man, Bam Bam, Time Tough, Funky Kingston dans de nouvelles versions.

J'ai sélectionné la reprise de 54-46 :







samedi 24 avril 2021

Bob Marley

 

Bob Marley

Bob Marley


Bob Marley est un auteur-compositeur-interprète et musicien jamaïcain né le 6 février 1945 à Nine Miles en Jamaïque et mort, à 36 ans seulement, le 11 mai 1981 à Miami.

Si j'ai souhaité vous parler de Bob Marley c'est que j'adore le reggae et qu'il en est l'icône. 

Bob Marley a vendu plus de 200 millions de disques à travers le monde et il est aujourd'hui une des personnalités les plus célèbres de Jamaïque.

Je suis un grand amateur de reggae, j'adore cette musique chaloupée et dansante, ce balancement et cet appui fort sur les temps que l'on appelle le "skanking".

Bob Marley s'est fait l'apôtre de cette musique et de l'esprit de Jah Rastafari, il dénonce la souffrance des noirs, c'est un militant de paix, et il est pour une union de l'Afrique.

Sa popularité est certainement due à ses mélodies, sa superbe voix, la rythmique sans faille des frères Barrett et la production très soignée du label Island dirigé par Chris Blackwell.

Je vous propose tout d'abord une playlist composée de morceaux sélectionnés dans ses albums studio classés chronologiquement, puis des titres inédits, raretés, versions alternatives ou remixes, de style électro ou dub, entourent des titres live comme "I Shot The Sheriff", "No Woman, No Cry" et le fabuleux album "Babylon By Bus". 

Enfin, la playlist se termine par des extraits de la bande originale du film "Bob Marley: One Love" sorti en 2024.

Voici les liens vers la playlist.

Spotify:
Qobuz:
Apple Music:
Deezer:


D'autre part, je vous propose une anthologie du Reggae autour de 33 artistes dont l'incontournable Bob Marley.

Enfin, voici une liste de mes coups de cœur. Il est à noter que j'ai du faire une sélection draconienne dans la mesure où j'aime à peu près toute sa discographie !

Burnin' (1973)



Quand l'album Burnin' sort en avril 1973, Bob Marley fait encore partie d'un trio appelé "The Wailers", auquel participent Bunny Livingston (qui se fera appeler Bunny Wailer) et Peter McIntosh (futur Peter Tosh). 

Les titres qui se distinguent sur cet album sont "Get Up, Stand Up", "Rasta Man Chant", et le fameux "I Shot the Sheriff", qui est le morceau avec lequel je découvre Bob Marley, et qui sera repris avec un grand succès par Eric Clapton sur son album "461 Ocean Boulevard". 

En voici une superbe version live donnée au Rainbow Theatre de Londres en 1977:



Natty Dread (1974)



En 1974 sort l'album Natty Dread qui marque le début de la carrière solo et du succès mondial de Bob Marley.

Les morceaux marquants de cet album sont "Lively Up Yourself", "Rebel Music" et un morceau que je trouve fabuleux: "No Woman, No Cry".

En voici une version live, toujours lors du concert de 1977 au Rainbow Theatre:




Jammin' / Punky Reggae Party (1977)



En 1977, sort ce Super 45 tours composé de versions longues des morceaux Jammin' et Punky Reggae Party. C'est avec cet album que je redécouvre vraiment Bob Marley et donc c'est de cette époque que date mon engouement.

Cela explique donc pourquoi, au passage, j'ai sauté dans ma sélection les perles que sont les albums "Rastaman Vibration" (1976) et "Exodus" (1977) que j'ai découverts plus tard. Je les recommande aux fans de reggae.

Jammin' Live:



Punky Reggae Party:



Kaya (1978)



En 1978, sort l'album Kaya qui, avec les albums Survival (1979) et Uprising (1980), constitue un des meilleurs albums de Bob Marley.

Sur cet album on peut entendre, entre autres chefs-d'œuvre, les morceaux "Sun is shining", "Satisfy my soul", et le superbe "Is This Love".


 

Babylon by Bus (1978)



La même année sort un album live de Bob Marley, le fameux "Babylon by Bus". En live, la rythmique des titres prend toute son ampleur et il faut bien reconnaître que la prise de son de l'album est superbe.

J'ai choisi de vous faire écouter un des titres emblématiques de Bob: "Positive Vibration".






Survival (1979)



En 1979, sort l'album qui est peut-être le plus abouti de Bob Marley, et également un des plus engagés, avec des titres comme "So much trouble in the world", "Zimbabwe" et le magnifique "Africa Unite".



Uprising (1980)



L'album suivant, qui est le dernier publié du vivant de Bob, n'a rien à envier à l'album précédent avec des titres comme "Pimper's Paradise", "Could you be loved" et le saisissant "Redemption Song".

Voici une vidéo (de qualité moyenne) de Could you be loved: 



Je termine cette chronique avec une des plus belles chansons de Bob: Redemption Song.

Je vous engage à écouter les paroles de cette chanson:

“Emancipate yourselves from mental slavery
None but ourselves can free our minds
Wo! Have no fear for atomic energy
'Cause none of them-a can-a stop-a the time
How long shall they kill our prophets
While we stand aside and look?”

Traduction:

"Affranchissez-vous de l'esclavage mental
Personne d'autre que nous ne pourra libérer nos esprits
N'ayez pas peur de l'énergie atomique
Car aucun d'entre eux ne peut arrêter le temps
Pendant combien de temps tueront-ils nos prophètes
Alors que nous sommes témoins et que nous regardons ?"

Une chanson militante pour les droits des noirs.



samedi 1 août 2020

Gainsbourg, le Reggae et le concert au Zénith

Gainsbourg, le Reggae et le concert au Zénith


Serge Gainsbourg - Aux Armes et caetera (1979)



Après le succès du single "Sea, Sex and Sun" sorti en 1978, et faisant partie de la bande originale du film "Les Bronzés", Serge Gainsbourg souhaite revenir sur le devant de la scène musicale française et cherche une nouvelle idée, un nouveau style.

C'est son producteur Philippe Lerichomme qui le premier pense à faire un album reggae et d'aller l'enregistrer en Jamaïque. L'idée séduit immédiatement Gainsbourg, et les voilà partis pour Kingston.

Là, Serge Gainsbourg est accompagné des meilleurs choristes et musiciens jamaïcains: pour les choeurs, les I Threes, les trois choristes de Bob Marley et pour la rythmique les légendaires Sly Dunbar, batteur et Robbie Shakespeare, basse. Ces deux-là ne sont pas n'importe qui, on considère aujourd'hui qu'ils ont joué ou produit près de 200 000 chansons! Sans compter que leur séquence musicale "Revolution" (ce qu'on appelle un riddim) est utilisée sur plus de 100 chansons.

Le courant passe bien entre les musiciens jamaïcains et Serge. Le résultat est le plus grand succès discographique de Gainsbourg, puisque l'album sera certifié disque d'or, puis disque de platine (plus de 400 000 exemplaires vendus en France).

Toujours provocateur, Serge Gainsbourg créera la polémique avec l'adaptation de l'hymne national en reggae: "Aux Armes et caetera".



Comme toujours chez Gainsbourg son album est provocateur, mêlant l'auto-dérision ("Des laids, des laids"), l'humour salace ("Eau et gaz à tous les étages") et la sensualité ("Lola Rastaquouère").

"Lola Rastaquouère" reste pour moi un grand moment de l'album:



 
 

Serge Gainsbourg - Mauvaises Nouvelles des Etoiles (1981)


Suite au succès de "Aux Armes et caetera", Gainsbourg réutilise la formule reggae et sort deux ans plus tard l'album "Mauvaises nouvelles des étoiles". 

Cet album tire son titre d'un tableau de Paul Klee que Gainsbourg avait acquis.

Gainsbourg pratique encore l'auto-dérision, mais on sent dans cet album une certaine mélancolie. En effet, il s'agit du premier album sorti après sa séparation d'avec Jane Birkin.

Cet état d'esprit est particulièrement illustré dans "Ecce Homo":

"Et ouais cloué le Gainsbarre, au mont du Golgothar"



En même temps, Gainsbourg nous livre une chanson anti-colonialiste: Bana Basadi Balalo, qui raconte l'histoire de trois petits zoulous partis en guerre contre les Boers. Musicalement l'album introduit un peu de dub (reggae instrumental avec des effets de sons, tels que des échos). Voici une version de la chanson, avec une partie adaptée en dub:



Serge Gainsbourg - Aux Armes et caetera - Dub Style (2003)



Sorti en 2003, "Aux armes et cætera - Dub Style" est un double album de Serge Gainsbourg revisité par le musicien français Bruno Blum. Il contient de nouveaux mixages des enregistrements originaux de 1979 produits par Philippe Lerichomme, ainsi que des versions dub et des variations interprétées par des chanteurs et DJ jamaïcains.

On découvre ainsi des inédits tels que le morceau "Planteur Punch", un titre dub chanté par les I Threes:


A noter que l'on retrouve ce morceau également sur la compilation de 2015: "Gainsbourg & The Revolutionaries".

Sly & Robbie - Dub Serge (2019)


J'ai souhaité vous parler un peu de Sly & Robbie, les deux complices jamaïcains de Serge sur ses albums reggae, car ce sont des artistes qui ont largement contribué au succès de ces deux albums.

En 2019, ils sortent un album hommage à Serge Gainsbourg en interprétant en version dub certains de ses succès. En particulier ils adaptent la fameuse "Javanaise", voici "Javanese Dub":



Sly & Robbie - Reggae Masterpieces Vol. 1 (2019)


Pour les amateurs de Reggae, j'ai souhaité partager avec vous cette anthologie de Taxi Records, le label de Sly et Robbie. On trouve sur cette anthologie une de leurs meilleures réalisations: le morceau "Revolution" interprété par Dennis Brown:




Serge Gainsbourg - Le Zénith de Gainsbourg (1989)


Je ne pouvais pas terminer cette série d'articles sur Gainsbourg sans évoquer son concert de 1989 au Zénith.

Ce concert est certainement le plus mémorable de Serge Gainsbourg et mérite d'être considéré comme un concert culte.

Commençons par un grand moment, l'interprétation de "Couleur Café":





Un autre grand moment, le morceau "Hey Man Amen", qui était inédit à l'époque:



Je termine avec deux morceaux moins connus. Tout d'abord "You but not you":


Et, pour finir, "Seigneur et saigneur":