samedi 30 novembre 2019

Queen

Queen

Queen


Le groupe Queen est un groupe britannique de rock dont la particularité est un style très éclectique allant du rock progressif à la pop en passant par le hard rock. 

Il est formé en 1970 par Freddie Mercury (chant), Brian May (guitare) et Roger Taylor (batterie). L’année suivante, le bassiste John Deacon les rejoint.

Il faut noter que les quatre membres du groupe sont tous des auteurs-compositeurs, d’excellents musiciens, en particulier le guitariste Brian May, mais que Queen ne serait pas Queen sans le fabuleux et charismatique chanteur Freddie Mercury.

De son vrai nom Farrokh Bulsara, Freddie est né à Zanzibar, ses parents sont membres de la communauté Parsi, dont les ancêtres sont perses. Il montre très tôt de très bonnes dispositions pour la musique et prend des cours de piano. 

Surnommé rapidement "Freddie", on pense qu’il prend pour nom de scène "Mercury" en référence au dieu romain Mercure: "le messager des Dieux". C’est également lui qui choisira le nom du groupe et qui réalisera le logotype du groupe, grâce à sa formation de graphiste. 

Le logotype, appelé "Queen Crest", est constitué d’un Q majuscule situé au milieu, encadré de symboles rappelant les signes zodiacaux des quatre membres du groupe :


 J’ai souhaité sortir un peu des sentiers battus et ne pas forcément parler des chansons les plus connues. Qui ne connaît pas "We will rock you" ou "We are the champions" ? 

Je partagerai donc avec vous quelques chansons moins connues du groupe qui sont autant de coups de coeur dans cette discographie hors du commun : il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui les britanniques considèrent Queen comme le plus grand groupe de rock de tous les temps devant les Beatles et les Rolling Stones !

Great King Rat

En 1973, le groupe sort son premier album, sobrement intitulé "Queen". En terme de style l’album oscille entre rock progressif et hard rock avec des morceaux tels que "Keep yourself alive" et "My Fairy King" dans lequel Freddie Mercury parle de "Mother Mercury". Je sélectionne le morceau "Great King Rat" qui parle d’un "vieil homme sale" mort à 44 ans (Freddie est mort à 45 ans !).



The March of the Black Queen

En 1974, Queen publie sont deuxième album, dont le titre, très original, est ... Queen II ! (Bon, je me moque, mais je les adore). D’ailleurs je vous recommande d’écouter ces deux albums méconnus car ils sont très riches et raviront les amateurs de rock progressif. 

J’ai craqué pour la superbe chanson "The March of the Black Queen". Il s’agit d’un conte surréaliste de plus de 6 minutes qui fait la part belle à la voix de Freddie et à la guitare de Brian. De part sa longueur et la variété de ses styles ce morceau préfigure sans conteste "Bohemian Rhapsody", je vous laisse juger.



It's Late - My Melancholy Blues

Je saute directement en 1977 avec le fabuleux "News of the World". C’est l’album avec lequel je découvre Queen. Queen frappe très fort avec les morceaux "We will rock you" et "We are the champions". J’ai voulu vous faire découvrir deux morceaux qui ont été complètement éclipsés mais qui à mon sens méritent d’être connus, deux titres au style diamétralement opposé. 

Tout d’abord le morceau "It’s late", qui est un fabuleux morceau hard rock avec un riff de guitare époustouflant, une énergie débordante, la voix et l’expressivité de Freddie et les chœurs du groupe. 



Et d’autre part, "My Melancholy Blues" une ballade jazzy, unique dans la discographie de Queen, qui permet une fois de plus d’apprécier la voix magnifique de Freddie. En voici un clip très original:



Fat Bottomed Girls - Bicycle Race

En 1978 sort l’album "Jazz", qui n’a de Jazz que le nom. C’est un succès commercial, mais non critique. Le magazine Rolling Stone éreinte l’album, probablement à cause de la trop grande diversité des genres abordés. 

Sur cet album, j’apprécie particulièrement le morceau "Fat Bottomed Girls" pour ses harmonies vocales et son thème musical. 



L’autre morceau que je retiens, un peu pour les mêmes raisons, est "Bicycle Race". Ce titre fera l’objet d’un clip mettant en scène cinquante femmes nues sur des vélos, celui-ci sera censuré au Royaume-Uni.



Musiques de Films: Flash Gordon

Il faut également spécifier que Queen a réalisé des musiques de films. 

En 1980, ils réalisent la musique du film "Flash Gordon". L’album se vend assez mal, et il faut avouer que le film a très mal vieilli malgré la présence d’Ornella Muti dans le rôle de la princesse Aura. J’ai sélectionné le thème principal pour sa scansion répétitive et sa mélodie: un superbe morceau et quelques scènes très kitsch !



Musiques de Films: Highlander

D’un meilleur niveau est le film "Highlander" de 1986, réalisé par Russell Mulcahy, avec Christophe Lambert dans le rôle principal. 

La bande-son inclut plusieurs titres composés par Queen et figurant sur l’album "A kind of magic". 

La mélodie du morceau "Who wants to live forever" est tout simplement sublime et d’une mélancolie très émouvante. On revoit très bien le personnage interprété par Christophe Lambert, qui est immortel, terrassé par la tristesse après la mort de sa femme bien-aimée qui est devenue vieille.



Innuendo

En 1991, sort le dernier album publié du vivant de Freddie : "Innuendo". Un très bel album marqué par le bouleversant morceau "The Show must go on" qui est une sorte de chant du cygne. 

J’ai retenu le morceau "Innuendo", un peu moins connu, qui regroupe des ambiances aussi variées que le hard rock et le flamenco, et nous laisse encore profiter de la merveilleuse voix de Freddie.



Bohemian Rhapsody

En 2018 sort le biopic "Bohemian Rhapsody" réalisé par Bryan Singer avec le fabuleux Rami Malek dans le rôle de Freddie Mercury, qui remporte au passage un très mérité Oscar du meilleur acteur. Quand on voit en parallèle les prestations de Freddie Mercury et celles de Rami Malek dans le film on est impressionné par la ressemblance physique et gestuelle.

C’est l’occasion pour moi de revenir sur la chanson "Bohemian Rhapsody" qui donne son titre au film. Comment un mélomane éclectique pourrait ne pas évoquer ce chef-d’oeuvre éclectique par essence ! 

La chanson sort en 1975 sur l’album "A Night at the Opera". Il fallait oser ce mélange des genres d’environ 6 minutes qui sort malgré tout en single et connaît le succès planétaire que l’on sait : à notre époque, elle est la chanson la plus diffusée en streaming sur les différentes plateformes, avec plus d'1,6 milliard d'écoutes.

Je me suis livré à une petite analyse de cette chanson, qui est en 6 parties:
  1. Elle commence par une introduction douce et une ballade avec chœurs. 
  2. Vers 0:54, Freddie chante en solo accompagné tout d’abord par son piano seul puis par les autres musiciens sur un tempo lent.
  3. A 2:36 intervient le solo de guitare de Brian May, qui nous amène jusqu’à la transition.
  4. A 3:02, brusque changement : on entre brutalement dans la commedia dell’arte avec des personnages comme Scaramouche, Galileo ou Figaro. Je pense irrésistiblement à l’opéra-bouffe façon Rossini tel qu’on l’entend dans le "Largo al factotum" du Barbier de Séville. Le morceau aboutit alors à un crescendo vocal.
  5. A 4:06, on passe brutalement au plus pur hard rock.
  6. A 4:54 le tempo ralentit à nouveau et on retrouve la ballade du début : le morceau se termine en douceur par un court dialogue entre le piano et la guitare électrique.

Voici, tout d'abord, le clip officiel:



Ensuite, pour vous montrer la richesse mélodique de ce morceau, j'ai sélectionné une très belle interprétation au piano par Yuval Salomon:



Il est important de souligner à propos de cette chanson une référence à la scène culte et irrésistible du film "Wayne’s World" qui lui rend hommage et qui a relancé les ventes de la chanson en 1992, j'adore cette scène:



Enfin je terminerai cet article sur les plus célèbres prestations scéniques du groupe.

Live Aid

Tout d’abord signalons la prestation de Queen lors du Live Aid qui se tient à Wembley le 13 juillet 1985. Elle est considérée comme une des meilleures prestations scéniques de tous les temps et est largement reprise dans le film "Bohemian Rhapsody". 

Cette prestation dure à peine plus de 20 minutes, mais c'est du très lourd:



Live at Wembley Stadium 1986

L’autre prestation scénique mémorable est le concert, toujours donné à Wembley, par Queen en 1986 : "Live at Wembley Stadium 1986". Le set dure près de deux heures !






dimanche 24 novembre 2019

Bonis (Mel)



Mel Bonis


Mel Bonis


Mel Bonis (de son vrai nom Mélanie Hélène Bonis), née le 21 janvier 1858 à Paris et décédée le 18 mars 1937 à Sarcelles, est une compositrice française. 

Les informations de cet article sont tirées en grande partie de l'excellent site web:
http://www.mel-bonis.com de Christine Géliot, l'arrière-petite-fille de Mel Bonis.

Mel Bonis s'initie au piano de manière autodidacte jusqu'à l'âge de 12 ans dans un contexte familial plutôt hostile, jusqu'au jour où ses parents, sous l'influence d'un de leurs proches, se résignent à lui offrir un enseignement musical. 

Élève exceptionnelle, elle sera présentée à César Franck qui lui ouvrira les portes du Conservatoire en décembre 1876. Elle partage les mêmes bancs que Debussy et Pierné. 

Elle a un destin que l’on pourrait qualifier de mélodramatique, digne de la "Mère Coupable" de Beaumarchais. En effet, elle tombe amoureuse d’Amédée Landely Hettich, journaliste et critique musical au journal l’Art Musical, mais ses parents ne veulent pas du mariage. Ils organisent un mariage de convenance avec Albert Domange, industriel dynamique, deux fois veuf, père de cinq garçons et de 25 ans son aîné. 

Elle se consacre à sa vie d’épouse et donne trois enfants à son époux, mais rencontrant de nouveau Hettich, elle a une relation avec lui dont naît Madeleine, une enfant qu’elle ne pourra jamais reconnaître. 

Les années passent, son mari meurt et elle recueille Madeleine chez elle. Son fils Edouard, rentre de la guerre. Il tombe amoureux de Madeleine et veut l'épouser. Mélanie n'a pas d'autre choix que d'avouer, sous le plus absolu secret, la vérité. 

En proie au doute et à la culpabilité jusqu'à sa mort, Mel Bonis compose plus que jamais dans les années 1900, sublimant ainsi sa douleur, la transformant en création.

Elle a écrit une oeuvre d'une grande importance.

La discographie des compositrices en général et de Mel Bonis en particulier, s'est considérablement accrue ces dernières années et nous permet enfin de savourer la musique de cette exquise musicienne.

Je vous propose donc une anthologie composée de quelques albums consacrés à des œuvres de cette compositrice.
 
D'autre part, je vous ai préparé une compilation de ses œuvres intitulée: Le melomane eclectique - Mel Bonis:

Sur Qobuz:
Sur Spotify:
Sur Apple Music:




Le Songe de Cléopâtre



Mel Bonis compose au moins soixante morceaux pour piano, pour deux pianos et pour piano à quatre mains.

L'album "Le Songe de Cléopâtre" interprété par Laurent Martin et Claudine Simon nous en donne une belle illustration, il est d'une qualité exceptionnelle.

Mel Bonis compose sa "Suite en forme de Valses Op.38" en 1898. En voici deux extraits.

Tout d'abord "Ballabile" (Mouvement modéré de valse).




Voici ensuite la "Danse sacrée".




Femmes de Légende




En 2010, Maria Stembolskaya, une pianiste née à Bakou en Azerbaïdjan, sort un album consacré aux œuvres pour piano de Mel Bonis intitulé "Femmes de Légende".

Ces "Femmes de Légende" ont pour noms Phoebé, Salomé, Mélisande, Desdémona, Omphale, Ophélie et Viviane.

Voici de larges extraits de cet album:





L'Heure Rose



Elle écrit de nombreuses œuvres pour le chant: 27 mélodies profanes, dont une dizaine à deux ou plusieurs voix, et au moins 25 œuvres religieuses en majorité polyphoniques ; Les auteurs sont principalement Hettich, Maurice Bouchor et Edouard Guinand.

Voici "Songe" chanté par Hélène Guilmette, extrait de l'album "L'heure rose":



La sonate pour violoncelle et piano Op. 67



Mel Bonis a composé une vingtaine d'œuvres de musique de chambre: des sonates, respectivement pour flûte, violon, violoncelle, toutes avec accompagnement de piano. 

Mel Bonis compose sa Sonate pour violoncelle et piano en 1905. L'œuvre, dédiée à Maurice Demaison, est publiée la même année aux éditions Demets. Elle est rééditée en 2000 par les éditions Armiane.

L'œuvre se compose de deux mouvements :
  1. Moderato quasi Andante
  2. Très lent : Final
C'est une très belle oeuvre où on sent l'influence de César Franck.

Au disque, j'ai sélectionné la version interprétée par Laurent Martin au piano et Jean-Marie Trotereau au violoncelle.

Sous Youtube j'ai trouvé cette transcription pour contrebasse et piano qui est très réussie. Elle est interprétée par Božo Paradžik, contrebasse et Hansjacob Staemmler, piano.





Compositrices



En 2019, Juliette Hurel (flûte) et Hélène Couvert (piano) sortent cet album consacré, comme son titre l'indique, à des compositrices. Celles-ci sont Lili Boulanger, Clémence de Grandval, Cécile Chaminade, Augusta Holmès et bien sûr Mel Bonis.

Cet album nous permet de découvrir la très belle sonate pour flûte et piano en ut dièse mineur Op. 64. Composée en 1904, elle est en 4 mouvements:
  1. Andantino con moto
  2. Scherzo vivace
  3. Adagio
  4. Finale moderato
Cette sonate m'évoque assez l'impressionnisme. La voici interprétée par Daniela Volkovinsky (flûte) et
Mariya Akhadjanova (piano).




Les quatuors à cordes




Mel Bonis a composé deux quatuors pour piano et cordes.

Le quatuor No. 1 en si bémol majeur Op. 69 fut composé en 1905, il est en 4 mouvements:
  1. Moderato
  2. Intermezzo
  3. Adagio
  4. Final
Je vous propose d'écouter le final, dans la très belle interprétation du Quatuor Giardini.





La joueuse de flûte



En 2006, la flûtiste Tatjana Ruhland et le pianiste Florian Wiek sortent un album consacré à Mel Bonis intitulé "La Joueuse de Flûte". Il s'agit d'une compilation de pièces de musique de chambre où apparaît la flûte.

Dans cet album se distinguent plus particulièrement la "Suite dans le style ancien" Op. 127 pour sept instruments à vent et la "Fantaisie" Op. 72 (composée en 1906), qui est un Septuor pour piano, deux flûtes, deux violons, alto, violoncelle. La pièce est en 3 mouvements :
  1. Modéré
  2. Scherzo
  3. Très vif
Voici une vidéo de cette délicieuse "Fantaisie" par un ensemble italien.




Les pièces pour violon et piano



J’ai également sélectionné un album excellent présentant un florilège des œuvres pour violon et piano, dont la très belle Sonate pour violon et piano Op. 112 (1923) qui rappelle César Franck et montre à quel point la compositrice est douée. 

La sonate est en 4 mouvements:
  1. Moderato
  2. Presto
  3. Lento
  4. Finale con moto
Les interprètes sont Francine Trachier, violon et Françoise Tillard, piano.

Voici, en extrait, le Presto:




Les œuvres symphoniques




Le chef d'orchestre Benoît Fromanger a eu la très bonne idée d'enregistrer des pièces de Mel Bonis pour orchestre symphonique. Les principales œuvres de cet album sont: la Suite en forme de Valses (1898), les Femmes de légende (édition posthume) et la Suite Orientale (1900).

A noter que cet album est malheureusement fréquemment indisponible, et il semble difficile de se le procurer.

Actuellement, il nous est offert la possibilité d'écouter cette musique délicate et envoûtante, sous Youtube:




Poétesses Symphoniques



La discographie des compositrices ne cesse de s'enrichir. La preuve en est ce magnifique album qui vient de sortir (en 2023) et qui vient justement d'être récompensé par un diapason d'or (mars 2023).

Cet album nous permet d'entendre des œuvres d'Augusta Holmès (l'excellent poème symphonique "Andromède"), de Lili Boulanger, de Mel Bonis, et également, ce qui est très intéressant, de la compositrice contemporaine Betsy Jolas ("A Little Summer Suite"). 

Les œuvres sont dirigées par David Reiland à la tête de l'Orchestre National de Metz Grand Est, l'enregistrement dispose d'une excellente prise de son dans la Grande Salle de l'Arsenal de Metz.

Les œuvres de Mel Bonis sont "Les Femmes de Légende", composées de "Le Songe de Cléopâtre", "Ophélie" et "Salomé".

J'ai sélectionné la pièce "Salomé".




La musique de Mel Bonis, de style postromantique, est bien inscrite dans son époque. Elle est très variée, allant du drame à l’humour, souvent vigoureuse et sensuelle, avec des dépaysements impressionnistes ou orientalistes, toujours très bien écrite et d’une grande sensibilité. Je vous la recommande chaudement.

Sa musique est toujours en cours d'édition ou de réédition et on risque de bénéficier de nouvelles sorties discographiques dans les mois et années qui viennent, l'occasion de continuer de découvrir cette compositrice attachante.




samedi 9 novembre 2019

Vivaldi (Antonio)

Antonio Vivaldi



Antonio Vivaldi


Antonio Lucio Vivaldi né le 4 mars 1678 à Venise et mort le 28 juillet 1741 à Vienne, est un violoniste et compositeur italien. Il était également prêtre de l'Église catholique. Comme il avait une chevelure rousse, il fut surnommé « le prêtre roux ». 

Il s’agit d’un des plus grands compositeurs baroques. Quand on écoute ses concertos, on voit tout de suite que la qualité de sa verve mélodique le place bien au-dessus de la plupart des autres compositeurs baroques. 

Bach ne s’y était pas trompé qui a transcrit de nombreux concertos de Vivaldi, et lui rend un hommage évident dans ses propres concertos brandebourgeois. Contrairement au jugement polémique d’Igor Stravinsky qui a eu cette phrase cruelle : « Vivaldi, auteur non pas de 300 concertos, mais de 300 fois le même concerto », il faut voir dans l’œuvre de Vivaldi la production de concertos la plus riche de l’époque tant par le nombre, la qualité, et la variétés des instruments et des timbres utilisés. 

Vivaldi était également un violoniste virtuose. Enfin, on n’avait longtemps cru que Vivaldi s’était vanté quand il prétendait avoir composé plus de 70 opéras, alors qu’on en connaissait très peu au début du XXème siècle. Mais cela changea, lors de la découverte des manuscrits de partitions de Vivaldi dans la bibliothèque nationale universitaire de Turin à partir de 1926. 

Les recherches musicologiques conduites jusqu’à ce jour ont permis d’identifier 49 livrets d’opéras mis en musique par Vivaldi, et de rattacher à son nom avec certitude 67 productions différentes. 

Opus 111 (label classique faisant partie de la maison de disques Naïve) et l’Istituto per i Beni Musicali (Région Piémont) ont lancé l’initiative de la "Vivaldi Edition". Le but est de publier l’intégralité des opéras de Vivaldi (en 2003, 16 opéras étaient déjà disponibles).

En outre, je vous ai concocté une playlist intitulée "Les plus beaux concertos de Vivaldi":

Il faut savoir que le compositeur vénitien a composé plus de 500 concertos !

Ces concertos sont très variés dans la forme: concertos grosso, concertos pour soliste, concertos pour plusieurs instruments, mais également font appel à nombre très important d'instruments solistes différents.

Ainsi nous allons trouver des concertos pour violon (de un à quatre - c'était l'instrument dont jouait Vivaldi, il a composé plus de 250 concertos pour un ou plusieurs violons), violoncelle, basson, viole d'amour, luth, viole de gambe, salmoè (aussi appelé chalumeau, il s'agit de l'ancêtre de la clarinette), hautbois, clarinette (il est l'un des premiers à introduire cet instrument dans ses concertos), flûte, flûte à bec, mandoline (de une à deux) et piccolo.

La compilation débute et se termine par deux concertos ayant la même appellation: "La Notte" ("La Nuit"), le premier est le concerto pour basson RV 501 et le dernier est le concerto pour flûte Op. 10 No. 2 RV 439.

Nombreux sont les concertos et les cycles ayant des sous-titres. 

Ainsi nous avons les 3 cycles intitulés: 
  • "La Stravaganza" ("L'Extravagance"), 
  • "La Cetra" ("La Cithare") 
  • "Il Cimento dell'armonia e dell'inventione" ("L'Épreuve de l'Harmonie et de l'Invention")
En ce qui concerne les concertos, nous allons trouver les titres suivants: 
  • "Concerto funèbre", 
  • "Il Gardellino" ("Le Chardonneret"), 
  • "La Tempesta di Mare" ("La tempête en mer"), 
  • "Il proteo o sia Il mondo al rovescio" ("Protée ou le monde à l'envers"), 
  • "Le quattro stagioni" ("Les quatre saisons"), 
  • "Concerto alla rustica" ("Concerto rustique"), 
  • "L'amoroso" ("L'amoureux"), 
  • "Il Piacere" ("Le plaisir"), 
  • "L'inquietudine" ("L'inquiétude"), 
  • "Grosso Mogul" ("Grand magnat"), 
  • "La Caccia" ("La Chasse"), 
  • "Per Pisendel" ("Pour Pisendel", compositeur et violoniste allemand basé à Dresde et ami de Vivaldi), 
  • "Il Carbonelli" ("Le Charbon").

Voici les liens vers les playlists.

Spotify:
Qobuz:
Apple Music:
Deezer:


Pour cet article, j’ai divisé en trois domaines la musique de Vivaldi : les concertos, les opéras, et la musique sacrée. Dans ces trois domaines j’ai sélectionné les œuvres et interprétations les plus marquantes.

Mais je souhaite commencer par un album récent.

Vivaldi par l'ensemble Jupiter


L'album suivant est sorti en octobre 2019. Il contient des concertos, des airs extraits d'opéras et des pièces de musique sacrée. 

Cet album s'intitule tout simplement "Vivaldi", il est interprété par l'ensemble Jupiter dirigé par le luthiste Thomas Dunford. 

On y distingue notamment Bruno Philippe au violoncelle, Jean Rondeau au clavecin et une formidable mezzo-soprano Léa Desandre qui m'a littéralement enthousiasmé par son timbre et sa maîtrise technique. Un album marquant.

 L'air "Armatae face et anguibus" extrait de "Juditha Triomphans" interprété par Léa Desandre:


Un air de l'opéra "Il Giustino":




Les Concertos

L'album "Concerti per duo violini" ("Concertos pour deux violons") par Giuliano Carmignola et Amandine Beyer accompagnés par l’ensemble "Gli Incogniti" est à retenir par la très grande qualité des interprètes.





"Concerti per mandolini" ("Concertos pour mandoline") par Fabio Biondi à la tête de l’ensemble Europa Galante. Ces concertos évoquent d’une façon irrésistible Venise, ville indissociable de l’art de Vivaldi.




"Flute concertos" ("Concertos pour flûte") par Janet See (flûte) accompagnée par le Philharmonia Baroque Orchestra dirigé par Nicholas McGegan. Une mention spéciale pour l’adorable concerto « Il Gardellino » (« Le Chardonneret »).

Voici une version par une école de musique polonaise:





Les cycles fameux de concertos sont : 

"L’estro armonico" Op. 3 ("L’invention harmonique") avec Simon Standage au violon et The English Concert dirigé par Trevor Pinnock. Un coffret incontournable et d'une très grande classe.




Voici une découverte récente: je suis resté totalement enthousiasmé par ce formidable orchestre de jeunes polonaises "Karol Szymanowki Music School Orchestra" ainsi que des quatre solistes qui font preuve d'un talent plein de fraîcheur. On sent déjà un grand amour de la musique et une grande complicité chez ces jeunes artistes. Elles nous interprètent le concerto Op. 3 No. 10 pour 4 violons, une interprétation mémorable:





"La Stravaganza" Op. 4 ("L’extravagance") par Rachel Podger.





"Il cimento dell'armonia e dell'inventione" Op. 8 ("L'Épreuve de l'Harmonie et de l'Invention") ensemble de douze concertos. 

Dans l’opus 8, tous sont écrits pour violon soliste, cordes et basse continue. 

Les quatre premiers sont connus sous le nom "Le Quattro Stagioni" ("les Quatre Saisons").

En 1977, Nikolaus Harnoncourt sidère le monde de la musique avec sa version de ce cycle sur instruments anciens et tempo ultra-dynamique. Il marque de son empreinte l’interprétation du baroque et son renouveau avec utilisation des instruments anciens et du diapason baroque. La musique baroque qui s’était retrouvée empesée par la tradition romantique retrouve dynamisme et fraîcheur. Cet enregistrement marque le début de la "révolution baroque". 

Le fameux "Presto" de l'Eté:



Néanmoins, il ne faut pas oublier, en 2000, l’excellente version de Giuliano Carmignola avec le Venice Baroque Orchestra:



"Teatro alla moda" ("Théâtre à la mode") par Amandine Beyer et l’ensemble Gli Incogniti. Amandine Beyer ose la construction d’un opéra imaginaire à base de concertos pour violon. Un album justement encensé par la presse et qui obtient un Diapason d’or.





"Concerti per fagotto vol. 1, 2, 3" ("Concertos pour basson") par Sergio Azzolini (basson) et l’ensemble l’Aura Soave Cremona. En tout, Vivaldi a composé 37 concertos pour basson. Une partie de cette production est illustrée dans ces 3 volumes.



"Concerti per violino V Per Pisandel" ("Concertos pour Violon vol. 5 Pour Pisandel") par Dmitry Sinkovsky et l’ensemble « Il Pomo d’Oro ». (Note: l'audio ne démarre qu'à 6:51);



L'Opéra

Dans le domaine de l’opéra, Vivaldi a également été très prolifique. Je retiens les deux chef-d’œuvres suivants :

"Orlando Furioso" ("Roland Furieux") par Jean-Christophe Spinozi à la tête de l’ensemble Matheus. Le meilleur extrait est l’air « Nel profondo » chanté par Marie-Nicole Lemieux.

Une version originale, un duo spécial avec Marie-Nicole Lemieux et Philippe Jaroussky:



"Bajazet" par Fabio Biondi à la tête de l’Europa Galante. Le meilleur extrait est l’air "Qual guerriero" interprété par Vivica Genaux.




La Musique sacrée

Dans le domaine de la musique sacrée, Vivaldi a écrit des chef-d’œuvres qui méritent d’être écoutés et ré-écoutés.

"Gloria" par Diego Fasolis dirigeant l’ensemble I Barocchisti, avec en particulier en soliste Julia Lezhneva (soprano). Cet album comprend également le « Nisi dominus » et le « Nulla in Mundo Pax Sincera ».


Le "Gloria":


Le "Domine Deus" extrait du Gloria par Julia Lezhneva:




"Nisi Dominus" par Jean-Christophe Spinosi dirigeant l’ensemble Matheus avec en solistes Philippe Jaroussky et Marie-Nicole Lemieux. Cet album comprend également le « Stabat Mater ». Ce « Stabat Mater » est moins connu que celui de Pergolesi, c’est néanmoins une partition particulièrement émouvante.

Le "Cum dederit" extrait du "Nisi Dominus" par Philippe Jaroussky:



Une autre très belle version du "Cum dederit" interprété par Sandrine Piau:



Le Largo extrait du "Stabat Mater" dirigé par Spinosi: