samedi 1 août 2020

Gainsbourg, le Reggae et le concert au Zénith

Gainsbourg, le Reggae et le concert au Zénith


Serge Gainsbourg - Aux Armes et caetera (1979)



Après le succès du single "Sea, Sex and Sun" sorti en 1978, et faisant partie de la bande originale du film "Les Bronzés", Serge Gainsbourg souhaite revenir sur le devant de la scène musicale française et cherche une nouvelle idée, un nouveau style.

C'est son producteur Philippe Lerichomme qui le premier pense à faire un album reggae et d'aller l'enregistrer en Jamaïque. L'idée séduit immédiatement Gainsbourg, et les voilà partis pour Kingston.

Là, Serge Gainsbourg est accompagné des meilleurs choristes et musiciens jamaïcains: pour les choeurs, les I Threes, les trois choristes de Bob Marley et pour la rythmique les légendaires Sly Dunbar, batteur et Robbie Shakespeare, basse. Ces deux-là ne sont pas n'importe qui, on considère aujourd'hui qu'ils ont joué ou produit près de 200 000 chansons! Sans compter que leur séquence musicale "Revolution" (ce qu'on appelle un riddim) est utilisée sur plus de 100 chansons.

Le courant passe bien entre les musiciens jamaïcains et Serge. Le résultat est le plus grand succès discographique de Gainsbourg, puisque l'album sera certifié disque d'or, puis disque de platine (plus de 400 000 exemplaires vendus en France).

Toujours provocateur, Serge Gainsbourg créera la polémique avec l'adaptation de l'hymne national en reggae: "Aux Armes et caetera".



Comme toujours chez Gainsbourg son album est provocateur, mêlant l'auto-dérision ("Des laids, des laids"), l'humour salace ("Eau et gaz à tous les étages") et la sensualité ("Lola Rastaquouère").

"Lola Rastaquouère" reste pour moi un grand moment de l'album:



 
 

Serge Gainsbourg - Mauvaises Nouvelles des Etoiles (1981)


Suite au succès de "Aux Armes et caetera", Gainsbourg réutilise la formule reggae et sort deux ans plus tard l'album "Mauvaises nouvelles des étoiles". 

Cet album tire son titre d'un tableau de Paul Klee que Gainsbourg avait acquis.

Gainsbourg pratique encore l'auto-dérision, mais on sent dans cet album une certaine mélancolie. En effet, il s'agit du premier album sorti après sa séparation d'avec Jane Birkin.

Cet état d'esprit est particulièrement illustré dans "Ecce Homo":

"Et ouais cloué le Gainsbarre, au mont du Golgothar"



En même temps, Gainsbourg nous livre une chanson anti-colonialiste: Bana Basadi Balalo, qui raconte l'histoire de trois petits zoulous partis en guerre contre les Boers. Musicalement l'album introduit un peu de dub (reggae instrumental avec des effets de sons, tels que des échos). Voici une version de la chanson, avec une partie adaptée en dub:



Serge Gainsbourg - Aux Armes et caetera - Dub Style (2003)



Sorti en 2003, "Aux armes et cætera - Dub Style" est un double album de Serge Gainsbourg revisité par le musicien français Bruno Blum. Il contient de nouveaux mixages des enregistrements originaux de 1979 produits par Philippe Lerichomme, ainsi que des versions dub et des variations interprétées par des chanteurs et DJ jamaïcains.

On découvre ainsi des inédits tels que le morceau "Planteur Punch", un titre dub chanté par les I Threes:


A noter que l'on retrouve ce morceau également sur la compilation de 2015: "Gainsbourg & The Revolutionaries".

Sly & Robbie - Dub Serge (2019)


J'ai souhaité vous parler un peu de Sly & Robbie, les deux complices jamaïcains de Serge sur ses albums reggae, car ce sont des artistes qui ont largement contribué au succès de ces deux albums.

En 2019, ils sortent un album hommage à Serge Gainsbourg en interprétant en version dub certains de ses succès. En particulier ils adaptent la fameuse "Javanaise", voici "Javanese Dub":



Sly & Robbie - Reggae Masterpieces Vol. 1 (2019)


Pour les amateurs de Reggae, j'ai souhaité partager avec vous cette anthologie de Taxi Records, le label de Sly et Robbie. On trouve sur cette anthologie une de leurs meilleures réalisations: le morceau "Revolution" interprété par Dennis Brown:




Serge Gainsbourg - Le Zénith de Gainsbourg (1989)


Je ne pouvais pas terminer cette série d'articles sur Gainsbourg sans évoquer son concert de 1989 au Zénith.

Ce concert est certainement le plus mémorable de Serge Gainsbourg et mérite d'être considéré comme un concert culte.

Commençons par un grand moment, l'interprétation de "Couleur Café":





Un autre grand moment, le morceau "Hey Man Amen", qui était inédit à l'époque:



Je termine avec deux morceaux moins connus. Tout d'abord "You but not you":


Et, pour finir, "Seigneur et saigneur":




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