jeudi 24 octobre 2019

Genesis - The Lamb lies down on Broadway

The Lamb lies down on Broadway

Genesis - The Lamb lies down on Broadway


En Novembre 1974, Genesis sort son 6ème album : « The Lamb lies down on Broadway ». Il s’agit d’un double concept-album. 

Il raconte l’histoire de Rael, un jeune porto-ricain de New York qui fait partie d’un gang. Au début de l’histoire il se fait absorber par un mur géant. Il va alors errer dans des mondes fantastiques entre rêve et réalité à la recherche de son identité et d’un sens à sa vie. 

Il apprendra de ses expériences qu’il est important d’aider les autres car ainsi on s’aide soi-même. La fin de l’histoire nous laisse en suspens et on ne sait pas vraiment si Rael survit ou non à ses aventures. 

On peut penser que toutes les ambiguïtés du récit ont été laissées volontairement par leur auteur, Peter Gabriel, c’est ce qui fait d’ailleurs son intérêt.

Il y a plusieurs façons d’écouter cet album, soit dans sa continuité, afin de profiter au maximum de l’histoire, soit en piochant de-ci de-là parmi les meilleurs morceaux. Si vous souhaitez suivre l’intrigue dans sa totalité, je vous recommande l’excellent article de wikipedia qui résume l’action pour chaque chanson. 

Personnellement je me suis plutôt attardé sur une compilation des meilleures chansons. Afin de les savourer, je recommande de les suivre sous Youtube illustrées par Nathaniel Barlam qui a fait un superbe travail tant au niveau des graphismes qu’au niveau du suivi de cette histoire alambiquée.

The Lamb lies down on Broadway

Le morceau démarre avec une intro aux claviers, suivi d’un thème qui deviendra récurrent sur le titre de la chanson. La présence de la basse sur ce morceau m’évoque la basse du groupe Yes. Cette chanson évoque la vie des gens sur Broadway : les nocturnes qui vont au cinéma et se font virer, les femmes de petite vertu qui traînent sur le trottoir. C’est à ce moment que Rael sort du métro et qu’il pense que quelque chose commence : une magie dans l’air qui laisse présager l’arrivée d’événements importants.



Fly on the windshield

Rael voit se former un mur immense qui le rejoint et l’engloutit.



In the cage

C’est un morceau au superbe accompagnement instrumental. Rael se retrouve dans le noir, un « soleil » dans l’estomac. Il est entouré de liquide, de stalagmites et de stalagtites qui se rapprochent de lui et il cherche à garder son self-control. Il voit plein de gens qui comme lui sont enfermés dans des cages. Il aperçoit alors son frère John, qui lui est à l’extérieur des cages. Il lui demande de l’aide, mais John se détourne de lui sans l’aider. La cage se dissout et tout tourne.



Un extrait du concert de Rome 2007:



Carpet Crawlers

Ce morceau a une très belle mélodie. La chanson parle de gens qui rampent dans un grand couloir rouge, ils se dirigent tous ensemble vers une lourde porte en bois. 

La chanson dit : « The carpet crawlers heed their callers. We’ve got to get in to get out ». Ce qui signifie littéralement : « Les gens qui rampent sur le tapis écoutent leurs maîtres. Nous devons entrer pour sortir ». Sous-entendu : nous devons entrer dans le système pour nous en sortir. 

Les thèmes principaux de cette chanson sont la conformité, les faux espoirs et la pénibilité. Il s’agit d’une critique de ceux qui suivent aveuglément les idéologies de la société.



Here comes the supernatural anaesthetist

Rael rencontre un bon danseur : l’anesthésiste surnaturel, qui est en réalité une personnification de la mort.



The Lamia

La mélodie de ce morceau est certainement une des plus belles de Genesis. Rael entre dans un passage, il sent une étrange odeur. Il pénètre dans une chambre où se trouve une piscine rose. Trois très belles femmes-serpents sortent de l’eau. Ces créatures sont des « Lamia ». Rael entre dans l’eau, les Lamia le caressent et le sentent. Puis elles goûtent son sang. Aussitôt, elles meurent, puis flottent sur l’eau. Alors, Rael les mange, et l’eau devient bleue comme de la glace.




The colony of Slippermen

La musique de ce morceau est orientalisante, peut-être d’inspiration indienne. Rael se retrouve dans une rue sale. Il s’y trouve une foule étrange composée de gens difformes qui ont des pustules et sont repoussants. 

Ce sont ceux qui ont goûté l’amour des Lamia. Ils prétendent que Rael est comme eux et va bientôt subir les mêmes transformations. Le seul moyen d’éviter cela est que Rael aille avec son frère John voir le Docteur Dyper pour une castration. 

Ils vont voir le docteur qui les opère et met leur sexe dans un tube qu’il accroche autour de leur cou. Soudain, un nuage noir fond sur Rael, il s’agit en fait d’un corbeau qui saisit le tube de Rael. John ne suit pas Rael et s’en va sans regret l’abandonnant une fois de plus. 

Le tube de Rael tombe dans la rivière.




The light dies down on Broadway

Ce morceau est un mélange des thèmes de The Lamia et de The Lamb lies down on Broadway. Rael aperçoit une fenêtre qui s’ouvre et qui pourrait lui permettre de quitter ce monde de cauchemar et rejoindre New York. Il aperçoit son frère John qui est tombé dans la rivière et risque de se noyer. Il doit alors faire un choix : sauver John ou bien sortir de ce cauchemar. Il choisit de sauver John.



It

Il s’agit du dernier morceau de l’album. Rael sauve John, mais quand il regarde son visage, il s’aperçoit qu’il s’agit de son propre visage. Il passe d’un visage à l’autre, jusqu’à ce que sa propre présence ne soit plus liée à aucun des deux corps. Il atteint un état fluide, et il observe les corps qui sont soulignés en jaune. Les deux corps finissent par se dissoudre dans la brume. 

Peter Gabriel finit ainsi le récit : « Tout ceci se passe sans un seul crépuscule, sans un seul son de cloche et sans une seule fleur tombant du ciel. Bien que « cela » remplisse tout de sa présence mystérieuse. C’est à vous de voir ». 

Plusieurs interprétations sont possibles sur la signification du « It » (le « cela »). Je l’interprète comme étant la vraie nature du héros Rael (à noter le jeu de mot entre Rael et real !). Rael a-t-il trouvé sa vraie nature et son identité, cela reste une question en suspens : c’est à vous de voir !






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