lundi 8 juillet 2019

Les femmes dans la musique baroque

Les Femmes dans la musique baroque


Bien qu’elles ne soient malheureusement pas nombreuses, il y a eu des femmes compositrices pendant la période baroque. Je voudrais donc leur rendre hommage dans cet article en vous faisant connaître les principales compositrices et leurs œuvres.

En outre, j'ai créé une playlist à partir d'œuvres de compositrices baroques.



Élisabeth Jacquet de La Guerre




Élisabeth Jacquet de La Guerre ou Élisabeth-Claude Jacquet de La Guerre (née Élisabeth Jacquet, 17 mars 1665, paroisse Saint-Louis-en-l'Île de Paris – 27 juin 1729, Paris) est une compositrice et claveciniste française. Elle est la plus célèbre compositrice de l'Ancien Régime sous Louis XIV et Louis XV. Enfant prodige, Élisabeth Jacquet de La Guerre inaugure sa carrière de virtuose en jouant du clavecin à cinq ans devant Louis XIV. En 1684, elle épouse l'organiste Marin de La Guerre (1658-1704), issu lui aussi du milieu musical. Elle a composé principalement des suites pour clavecin, des sonates pour violon, une tragédie lyrique : « Céphale et Procris », des trios, des cantates sacrées et profanes. Elle est reconnue comme étant parmi les tout premiers compositeurs de sonates en France. Elle est la cousine de François Couperin. 

J’ai sélectionné deux albums consacrés à cette grande dame de la musique baroque :

  • « Le Sommeil d’Ulisse » : cantate profane de 1715. Les interprètes sont Christine Payeux à la tête de l’ensemble Les Voix Humaines, avec Isabelle Desrochers (soprano). Une très belle œuvre où l’on sent une transition entre Lully et Rameau.
  • « Pièces de Clavecin » par Blandine Verlet. Une superbe interprétation de suites pour clavecin d’Élisabeth Jacquet de La Guerre qui ne le cèdent en rien aux œuvres de son cousin François Couperin.



Prélude de la suite No. 1 par Chiara Cattani:






Anna Bon di Venezia




Anna Bon di Venezia (1740 – après 1767) : Compositrice et chanteuse italienne. Anna fut admise comme étudiante à l'Ospedale della Pietà à Venise (l'institution charitable où avait travaillé pendant des années Antonio Vivaldi) à l'âge de quatre ans le 8 mars 1743. Ensuite elle entra au service du margrave de Bayreuth. Elle a composé des sonates pour flûte traversière, des sonates pour clavecin, des sonates en trio. Après 1767 on n’a plus aucune information sur sa vie. J’ai écouté album de charmantes sonates pour flûte et clavecin interprétées par Christiane Meininger (flûte) et Traud Kloft (clavecin).



Sonate pour flûte Op. 1 No. 4:





Francesca Caccini




Francesca Caccini (née le 18 septembre 1587 à Florence – morte après 1641) est une compositrice italienne du début du XVIIe siècle, fille du chanteur et compositeur Giulio Caccini, qui fut le compositeur d’un des premiers opéras « L’Euridice ». Cantatrice, claveciniste, luthiste, guitariste, elle fut probablement la première femme ayant composé des opéras. Elle fut une personnalité musicale centrale de la cour florentine des Medicis. Dès l’âge de treize ans, elle incarnait un rôle important dans l’opéra « Euridice » de Jacopo Peri. La seule partition d'opéra qui nous soit parvenue, « La liberazione di Ruggiero dall'isola d'Alcina » (« La libération de Roger de l’île d’Alcine » d’après le Roland furieux de l’Arioste), relève de l'esthétique des premiers spectacles de la cour de Florence. L'écriture vocale est d'une absolue beauté, la partie de soprano virtuose. En 2018, nous avons la chance de voir la parution de cet opéra-ballet, interprété par Paul Van Nevel à la tête du Huelgas Ensemble. 



Anecdote : Roselyne Bachelot parle de Francesca Caccini et de cet opéra sur France Musique : 



L'air fameux "Lasciatemi qui solo":






Barbara Strozzi




Barbara Strozzi (Venise, 6 août 1619 - Padoue, 11 novembre 1677) est une chanteuse et compositrice italienne. Elle est la fille adoptive (et probablement la fille illégitime) du poète Giulio Strozzi, un auteur de livrets d'opéra ; sa mère, Isabella Garzoni, est la servante de la demeure où Barbara naît en 1619. Son père lui donne une éducation littéraire et musicale, et il encourage sa carrière musicale. Barbara Strozzi étudie la composition auprès de Francesco Cavalli. En plus d’être compositrice, c’est une cantatrice virtuose. Elle élèvera seule ses quatre enfants. Jusqu'en 1664, elle publie 125 œuvres sur huit opus, des madrigaux et surtout des arias et des cantates. Elle est certainement la plus grande compositrice du XVIIème siècle avec des œuvres qui peuvent sans hésitation se comparer aux meilleures œuvres de Monteverdi ou Cavalli tels que les airs « L’Eraclito amoroso » (« Héraclite amoureux ») et « Lagrime mie » (« Mes larmes »). 

Des œuvres de Barbara Strozzi apparaissent dans les magnifiques albums suivants :
  • « Lamenti » par Emmanuelle Haïm à la tête du Concert d’Astrée. Cet album contient l’air « L’Eraclito amoroso » somptueusement interprété par Philippe Jaroussky.
  • « Donne Barroche » par Roberta Invernizzi et l’ensemble Bizzarrie Armoniche. Il s’agit d’un album consacré à des œuvres de femmes compositrices. On y retrouve des œuvres d’Elisabeth Jacquet de la Guerre, et deux airs de Barbara Strozzi.
  • "Heroines of love and loss" par Ruby Hughes, soprano. Cet album est absolument fabuleux. Il contient une sonate pour violoncelle de Vivaldi. En ce qui concerne les compositrices baroques, il contient l’air « Lasciatemi qui solo » de Francesca Caccini, et les airs « L’Eraclito amoroso » et « Lagrime mie » de Barbara Strozzi. Les deux derniers morceaux de l’album sont excessivement émouvants : tout d’abord on entend la lamentation de Didon de Purcell, et l’album se termine avec l’air « O death, rock me asleep » (« Oh mort, berce mon sommeil »), on pense que l’air a été écrit par Anne Boleyn dans l’attente de son exécution à la tour de Londres. Ecoutez-bien le passage déchirant : « I die, I die, I die, I die … » (« Je meurs … »). Dois-je le mentionner ? Cet album a obtenu un Diapason d’or et un Gramophone Editor’s Choice.
  • Enfin, la mezzo-soprano Anne-Sofie von Otter a enregistré l’album "Music for a while", dédié à des mélodies baroques. On y retrouve à nouveau l’incontournable air "L’Eraclito amoroso" sous un éclairage encore différent.






L'Eraclito amoroso par Ruby Hughes:














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