mardi 12 juillet 2022

Stravinsky

 

Igor Stravinsky
Igor Stravinsky par Jacques-Emile Blanche (1915)


Stravinsky


Igor Fiodorovitch Stravinsky, né le 17 juin 1882 à Oranienbaum en Russie et mort le 6 avril 1971 à New York aux États-Unis, est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste russe (naturalisé français en 1934, puis américain en 1945) de musique moderne, considéré comme l'un des compositeurs les plus influents du XXe siècle. 

Stravinsky a profondément marqué son époque par sa musique très originale. Il a abordé plusieurs styles :  musique nationale russe, néoclassicisme, musique sérielle. 

Il a révolutionné la musique de ballet avec "L'Oiseau de feu" (1910), "Petrouchka" (1911) et son œuvre maîtresse "Le Sacre du printemps" (1913) qui eurent une influence considérable sur la façon d'aborder le rythme en musique classique. 

Stravinsky fut un des premiers compositeurs classiques à intégrer le Jazz dans ses compositions. 

Il nous laisse un peu plus de 130 œuvres.

Je suis très attaché à ce compositeur original et assez unique dans son genre dans la musique classique. Je dirais que son originalité réside surtout dans la concision de ses œuvres, mais également dans sa formidable orchestration (en héritier de Rimsky-Korsakov) et sa maîtrise exceptionnelle des rythmes. On n'avait rien entendu de tel avant lui.

Je vous propose une sélection de mes albums préférés de Stravinsky. Les albums sont classés par date de composition de la première oeuvre choisie. A noter que comme Stravinsky remanie très fréquemment ses œuvres, j'ai choisi l'année de composition de la première mouture.




1907 - Symphonies - Alexander Gibson & Neeme Järvi



1907 est l'année de composition de sa Symphonie No. 1, qui est également son opus numéro 1. On y ressent encore l'influence d'autre compositeurs tels que Glazunov, Tchaïkovsky, mais par dessus tout son professeur Rimsky-Korsakov.

La partition est en quatre mouvements et dure un peu plus de 30 minutes. En voici une version par le Tbilisi Symphony Orchestra dirigé par Vakhtang Kakhidze.



La Symphonie en Ut composée entre 1938 et 1940 est d'une toute autre nature. Elle correspond à la période néo-classique de Stravinsky. Et bien qu'il ait connu de nombreux drames en cette année 1938 (il perd successivement sa fille aînée, sa femme et sa mère), sa symphonie n'exprime en rien sa situation personnelle.

En voici une version pleine de légèreté par Vasily Petrenko à la tête du Royal Philharmonic Orchestra.



La Symphonie en trois mouvements a demandé 3 années pour être écrite, de 1942 à 1945. Elle est beaucoup plus ambitieuse que la symphonie en Ut et fait appel à un effectif orchestral plus étendu. Stravinsky y fait preuve d'un étonnant jeu sur les rythmes, et utilise le piano comme instrument percussif.

De nouveau, voici Vasily Petrenko à la tête du Royal Philharmonic Orchestra.



Enfin, voici la Symphonie pour instruments à vents. Un pièce d'environ 10 minutes, composée par Stravinsky en 1920 et correspondant donc à sa période russe.

Et pour la version choisie, on continue avec Vasily Petrenko à la tête du Royal Philharmonic Orchestra.





1908 - Le Rossignol & Renard - Natalie Dessay et James Conlon


Le Rossignol est un opéra en trois actes composé par Igor Stravinsky sur un livret du compositeur et de Stepan Mitoussov d'après le conte d'Andersen "Le Rossignol et l'Empereur de Chine". 

Il a été créé le 26 mai 1914 à l'Opéra de Paris au cours de la saison organisée par Diaghilev. Le début de sa composition remonte à 1908.

Extraite de l'acte 2, voici la Chanson du rossignol. "Ah, joie, emplis mon cœur" interprétée divinement par Natalie Dessay.




Cet album contient également "Renard". C'est "une histoire burlesque chantée et jouée" composée par Igor Stravinsky en 1916-1917, mais qui ne fut jouée pour la première fois qu'en 1922. 

Les textes ont été montés par le compositeur d'après le recueil de Contes populaires russes d'Alexandre Afanassiev. Le texte français a été rédigé par Charles-Ferdinand Ramuz, mais l'oeuvre est le plus souvent chantée en russe. Ce ballet met en scène un renard qui s'attaque à un coq en se déguisant en religieuse, puis en mendiante. Un chat et un bouc tentent de l'en empêcher et finiront par le tuer.

L'oeuvre comprend quatre rôles chantés: le coq (ténor), le renard (ténor), le bouc (basse) et le chat (basse).

En voici une version interprétée par l'Ensemble InterContemporain dirigé par Duncan Ward. Une pièce savoureuse et jubilatoire dans le style des bateleurs. 




1910 - L'Oiseau de Feu - François-Xavier Roth



En 1909-1910, Stravinsky compose à la demande de Diaghilev, pour les Ballets russes, un ballet inspiré d’un conte russe : "L’Oiseau de feu". 

En voici l’argument : "Ivan Tsarévitch voit un jour un oiseau merveilleux, tout d’or et de flammes ; il le poursuit sans pouvoir s’en emparer, et ne réussit qu’à lui arracher une de ses plumes scintillantes. Sa poursuite l’a mené jusque dans les domaines de Kachtcheï l’Immortel, le redoutable demi-dieu qui veut s’emparer de lui et le changer en pierre, ainsi qu’il le fit déjà avec maints preux chevaliers. 

Mais les filles de Kachtcheï et les treize princesses, ses captives, intercèdent et s’efforcent de sauver Ivan Tsarévitch. Survient l’Oiseau de feu, qui dissipe les enchantements. Le château de Kachtcheï disparaît, et les jeunes filles, les princesses, Ivan Tsarévitch et les chevaliers délivrés s’emparent des précieuses pommes d’or de son jardin." 

La partition de Stravinsky est irisée, et les timbres utilisés sont d’une grande nouveauté. Ce premier ballet rend le compositeur aussitôt célèbre. 

Ma version favorite est celle de François-Xavier Roth dirigeant l’orchestre "Les Siècles".

Voici en extrait la Danse Infernale du roi Kachtcheï :



Pour les amateurs, voici la suite complète de l'Oiseau de Feu par Claudio Abbado:




1911 - Petrouchka - Pierre Boulez



Petrouchka, sous-titré scènes burlesques en quatre tableaux, est un ballet composé en 1910-1911. Le livret (l'histoire) a été imaginé par Alexandre Benois et Igor Stravinsky. 

Petrouchka a été créé le 13 juin 1911 au théâtre du Châtelet par les Ballets russes sur une chorégraphie de Michel Fokine et sous la direction de Pierre Monteux. Alexandre Benois en était le directeur artistique ainsi que l'auteur des décors et des costumes. 

Un an après "L’Oiseau de feu" et deux ans avant "Le Sacre du printemps", Stravinsky livre l’une de ses grandes partitions pour les Ballets russes. Le compositeur russe a eu la vision d’un pantin "subitement déchaîné qui, par ses cascades d’arpèges diaboliques, exaspère la patience de l’orchestre, lequel à son tour lui réplique par des fanfares menaçantes". Ce morceau burlesque et génial a entraîné une véritable révolution musicale.

Mon choix au disque va vers l'interprétation de Pierre Boulez à la tête du Cleveland Orchestra.

En vidéo, voici la "Danse Russe" dirigée par Valery Gergiev:




1913 - Le Sacre du Printemps - Riccardo Chailly



En 1913, Stravinsky compose le plus révolutionnaire de ses ballets: "Le Sacre du Printemps", sous-titré "Tableaux de la Russie païenne en deux parties". 

Il est chorégraphié originellement par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Sa création au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913 a provoqué un des plus grands scandales de la musique. En effet, on peut penser que les spectateurs ont été plus que surpris par la nouveauté du langage musical utilisé par Stravinsky, ainsi que par la complexité rythmique de l’œuvre. 

Je me rappelle avoir lu le "Igor Stravinsky" d’André Boucourechliev ; il consacre un chapitre entier à l’explication des rythmes dans le "Sacre du Printemps". N'étant pas musicien, je suis resté complètement perdu par ces explications !

Certains passages de cette oeuvre me font le même effet que la "Musique pour cordes, percussion et célesta" de Bartok : quand j’écoute les "augures printaniers" je suis pris d’une envie irrésistible de danser. Stravinsky nous offre dans ce passage une véritable danse tribale. 

En écoutant attentivement l’œuvre, j’ai remarqué une ressemblance frappante entre l’Introduction de la 2ème partie (Le Sacrifice) et un passage de la musique du film Star Wars : "The Dune Sea of Tatooine". Ce qui semble confirmer que Stravinsky a largement influencé John Williams. 

On peut d’ailleurs considérer la musique du "Sacre" comme très cinématographique, il suffit pour s’en persuader de se rappeler sa réutilisation dans le film "Fantasia" de Walt Disney, dans le passage sur la terre primitive et les dinosaures. 

En 2017 est sortie une fantastique version du "Sacre" dirigée par Riccardo Chailly à la tête du Lucerne Festival Orchestra. En outre, cet album contient le premier enregistrement mondial du "Chant funèbre", qui était considéré comme perdu et fut retrouvé seulement en 2015.

Pour le centenaire de la création du "Sacre", la chaîne Arte a diffusé le ballet reconstitué dans la chorégraphie originale de Nijinski, dirigé par Valery Gergiev. Un grand moment que l'on peut encore trouver sous Youtube:




1917 - Le Chant du Rossignol - Pierre Boulez



"Le Chant du rossignol" est un poème symphonique en trois parties, qu'Igor Stravinsky adapte en 1917 pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev d'après son opéra "Le Rossignol", créé en 1914. 

La première représentation en ballet n'a toutefois lieu qu'en 1920. L'œuvre reprend l'essentiel des deuxième et troisième actes de l'opéra et dure environ vingt minutes.

Mon choix se porte sur cet album de Pierre Boulez à la tête du Cleveland Orchestra, qui fournit un couplage avec la suite de L'Histoire du Soldat, le Scherzo Fantastique et le Roi des Etoiles.

Voici "Le Chant du Rossignol" dirigé par John Adams à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.



Voici le "Roi des Etoiles" ("Zvezdolikiy" en russe, littéralement "Celui qui a le visage comme une étoile"), une cantate pour chœur d'hommes et grand orchestre composée par Igor Stravinsky à Paris entre 1911 et 1912 sur un poème de Constantin Balmont.





1917 - Les Noces - Robert Craft




Les Noces sont des "scènes chorégraphiques russes avec chant et musique" composées par Igor Stravinsky entre 1914 et 1917, mais dont l'instrumentation n'a été achevée qu'en 1923.

L'oeuvre relate un mariage paysan russe et est composée de quatre tableaux s'enchaînant sans interruption, durant environ vingt-cinq minutes :
  1. La tresse
  2. Chez le marié
  3. Le départ de la mariée
  4. Le repas de noces
Au disque, je vous propose la version dirigée par Robert Craft qui fut le fidèle assistant de Stravinsky.

Sous Youtube, je vous propose la version dirigée par Valery Polyansky avec Marianna Asvoynova (soprano), Lyudmila Kuznetsova (mezzo-soprano), Maxim Sazhin (ténor) et Ruslan Rozyev (basse).




1918 - L'Histoire du Soldat - Charles Dutoit





"L’histoire du soldat" est née en 1918 de la rencontre d’Igor Stravinsky, réfugié en Suisse dans le canton de Vaud pour échapper aux horreurs de la première guerre mondiale, avec Charles Ferdinand Ramuz écrivain suisse francophone. 

S’inspirant d’un recueil de contes russes d’Afanassiev, "Le déserteur et le diable", Ramuz conçoit un livret qui dépasse le caractère spécifiquement russe du texte en lui donnant une portée universelle qui rejoint le mythe faustien. 

L’argument est le suivant : Un jeune soldat qui rentre chez lui en permission rencontre le diable et lui vend son violon – c’est à dire son âme – en échange d’un livre qui prédit l’avenir et qui le rendra très riche. Sa nouvelle condition d’homme libre et fortuné finira malheureusement par lui être fatale. 

Sept musiciens et leur chef accompagnent trois comédiens. Ce ballet-opéra de chambre dont l'ambiance emprunte au cirque ambulant et au jazz comporte plusieurs courts tableaux dont certains sont inspirés de diverses danses : tango et même ragtime. 

En disque, j'ai choisi la version dirigée par Charles Dutoit avec François Berthet, François Simon et Gérard Carrat à la narration, parce que les narrateurs utilisent une diction inspirée par le parler suisse du canton de Vaud.

"L'histoire du soldat" est une des grandes réussites de Stravinsky. La musique en est très savoureuse et on se délecte à écouter l'histoire fantastique de ce soldat piégé par le diable.

Voici quelques extraits de cette version sous Youtube.



On notera que l'oeuvre de Stravinsky a influencé un de mes artistes préférés, Frank Zappa. Zappa, fidèle à son habitude, nous livre une version débridée de la marche royale de l'histoire du soldat:



Pour comparer, réécoutons la version originale de Stravinsky:





1918 - Ragtime - Chamber Works & Rarities - Ashkenazy & Dutoit



J'ai sélectionné ce double album car il vous donne la possibilité d'écouter certaines des meilleures œuvres de musique de chambre de Stravinsky:
  • Ragtime
  • Octuor
  • 3 Pièces pour clarinette seule
  • Suite de l'Histoire du Soldat
  • Pastorale
  • Concertino
  • Septuor
  • Epitaphium
  • Concerto pour 2 pianos
  • Concerto "Dumbarton Oaks"
  • Danses concertantes
  • Concerto en ré "de Bâle"
  • Quatre études
  • Quatre impressions norvégiennes
  • Suites 1 & 2
C'est vous dire que vous avez ainsi une vue quasi complète sur la musique de chambre de Stravinsky et en particulier sur sa musique influencée par le Jazz.

A noter que si vous êtes intéressé par les morceaux de Stravinsky influencés par le Jazz, l'un des meilleurs albums est celui dirigé par Stravinsky lui-même. Je ne sais pas s'il est encore distribué, mais on le trouve dans le coffret en 22 CD "Works of Igor Stravinsky" chez Sony (il s'agit du CD numéro 12).

Le "ragtime" est un ancêtre du jazz et a connu ses lettres de noblesse avec le compositeur Scott Joplin. L'oeuvre de Stravinsky est pour 11 instruments.

Voici la version dirigée par Vladimir Ashkenazy, on y remarquera l'utilisation d'un cymbalum.



Voici le concertino pour 12 instruments:



Les musiciens de l'Orchestre philharmonique de Radio France jouent l'Octuor pour instruments à vent d'Igor Stravinsky.





1920 - Pulcinella - Christopher Hogwood



Pulcinella est certainement le ballet le plus charmant composé par Stavinsky dans sa période néo-classique. En l’occurrence c'est aux maîtres du baroque qu'il rend hommage ici en réutilisant du matériel musical de Pergolèse et de Domenico Gallo.

Christopher Hogwood, dans cet album, sait bien donner le ton baroque à ces pièces charmantes et enjouées. De plus, il nous permet d'entendre les œuvres originales dont Stravinsky s'est inspiré.

En 1922, Stravinsky en tire une suite qui dure un peu plus de 20 minutes. C'est cette dernière que j'ai sélectionnée dans une interprétation de François Leleux à la tête du Frankfurt Radio Symphony Orchestra. Je vous recommande mon passage favori le "Vivo" à 17:17.




1924 - Musique pour piano et orchestre - Steven Osborne & Ilan Volkov




J'ai sélectionné un album qui permet d'entendre l'intégrale de la musique pour piano et orchestre de Stravinsky avec Steven Osborne au piano et Ilan Volkov à la direction du BBC Scottish Symphony Orchestra.

J'ai sélectionné 3 œuvres de l'album.

Tout d'abord le concerto pour piano et instruments à vent. Composé en 1924, ce concerto fait partie de la période néo-classique et a cette particularité que l'orchestre n'est constitué que d'instruments à vent. On retrouvera ce type de formation notamment dans le concerto de chambre d'Alban Berg.

En voici une version par le University of Michigan Symphony Band dirigé par Michael Haithcock avec Liz Ames au piano. On remarquera que certains passages sonnent jazzy.




Le Capriccio pour piano et orchestre a été écrit par Igor Stravinsky à Nice en 1926-1929. La partition a été corrigée en 1949.

Comme son Concerto pour piano et instruments à vent, il fait partie des pièces alimentaires que le compositeur a écrites durant la même période, conçues pour qu'il en soit lui-même l'interprète au clavier. Malgré tout, ce concerto est remarquable et va plus loin qu'une commande de nécessité.

La pièce a été créée le 6 décembre 1929 par Ernest Ansermet et Stravinsky au piano. Elle comporte trois mouvements devant être joués sans discontinuité. Son exécution dure un peu moins de vingt minutes.
  • Presto
  • Andante rapsodico
  • Allegro capriccioso ma tempo giusto
J'ai sélectionné une superbe version interprétée par la talentueuse Yulianna Avdeeva dirigée par Kent Nagano.



On termine avec les "Mouvements pour piano et orchestre", une pièce orchestrale en cinq mouvements. Composée en 1959, elle est créée le 10 janvier 1960 sous la direction du compositeur avec Margrit Weber au piano. 

L'ouvrage, d'une grande richesse rythmique, fait partie de la période sérielle. En 1963 à New York George Balanchine en a tiré une adaptation chorégraphique.

J'ai sélectionné la version avec le Mahler Chamber Orchestra dirigé par George Benjamin et Tamara Stefanovich au piano.




1928 - Le Baiser de la Fée - Fritz Reiner



Le "Baiser de la fée" ("The Fairy's Kiss") est un ballet néo-classique en quatre scènes. S'inspirant du conte d'Andersen "La Reine des neiges", Stravinsky en a fait un hommage à Tchaïkovski, empruntant des thèmes aux œuvres de jeunesse du compositeur.

Chorégraphié par Bronislava Nijinska, le ballet est créé à l'Opéra de Paris le 27 novembre 1928. Les décors et costumes sont d'Alexandre Benois et les principaux interprètes en sont Ida Rubinstein, Anatole Vilzak et Ludmilla Schollar.

J'ai sélectionné un album au couplage original puisqu'il nous permet d'entendre une oeuvre peu connue, "Mysterious Mountain" d'Hovhaness et la suite de Lieutenant Kijé de Prokofiev. L'album nous livre ici le "Divertimento" extrait du "Baiser de la fée".

Sous Youtube, j'ai sélectionné la version interprétée par François-Xavier Roth à la tête du Gürzenich-Orchester Köln.




1930 - Symphonie de Psaumes - Robert Craft



L'album suivant est à nouveau dirigé par Robert Craft. Il s'agit d'un ensemble de musiques sacrées. La plus célèbre de ces œuvres est la "Symphonie de Psaumes" composée en 1930.

Stravinsky avait en tête une symphonie chorale sur les Psaumes depuis un certain temps: il choisit d'écrire pour un ensemble choral et instrumental où les deux éléments sont à égalité. 

Pratiquant régulier depuis 1926 après des années d'indifférence à la religion orthodoxe, il choisit alors le populaire "Laudate Dominum" tant pour son universalité que pour sa thématique qui est la louange de Dieu par la musique.

La partition porte l'inscription suivante : "Cette symphonie composée à la gloire de DIEU est dédiée au Boston Symphony Orchestra à l'occasion du cinquantième anniversaire de son existence".

La particularité de cette pièce est le mélange volontaire que fait Stravinsky par rapport aux traditions. En effet, une symphonie est de nature profane (sans lien avec la religion) et le psaume appartient au domaine du sacré. Cette pièce est une nouveauté car elle brise les coutumes. 

La création a lieu à Bruxelles lors d'un Festival Stravinsky le 13 décembre 1930, le chœur et l'orchestre de la Société Philharmonique étant dirigés par Ernest Ansermet; elle est jouée six jours plus tard à Boston par ses commanditaires.

Il s'agit d'une oeuvre imposante et comme souvent avec les œuvres chorales, impressionnante. Je vous laisse juger en écoutant cette version du Chœur de l'Orchestre de Paris sous la direction de Daniel Harding.





1931 - Concerto pour Violon - Itzhak Perlman




Le concerto pour violon de Stravinsky est certainement une de ses meilleures œuvres néo-classique. 

C'est à la demande du violoniste américain Samuel Dushkin, qu'Igor Stravinsky entreprend la composition de son Concerto en ré majeur pour violon et orchestre. L'œuvre est créée à Berlin, le 23 octobre 1931, par Dushkin sous la direction du compositeur.

Stravinsky a choisi une forme en quatre mouvements :
  1. Toccata
  2. Aria I
  3. Aria II
  4. Capriccio.
Les deux mouvements extrêmes exigent une très grande virtuosité tant de la main gauche que de l'archet : leurs tempos vifs encadrent les deux arias centrales plus lentes. L'écriture est contrapuntique, dans le style de Jean-Sébastien Bach et brillante dans celui de Carl Maria von Weber.

J'ai choisi sous Youtube la version interprétée par Patricia Kopatchinskaja dirigée par Andrés Orozco-Estrada. Patricia Kopatchinskaja y met une fougue et un plaisir de jouer peu communs. On remarquera au passage la robe très originale de la soliste, que l'on croirait sortie du "Sacre du Printemps" !





1936 - Jeu de Cartes - Ilan Volkov



L'album suivant est composé de trois ballets: Jeu de Cartes (1936), Orpheus (1947) et Agon (1957).

Jeu de cartes, ballet en trois donnes est un ballet néo-classique d'Igor Stravinsky, composé en 1936-1937, sur un livret du compositeur et une chorégraphie de George Balanchine.

Le ballet montre comment les cartes les plus élevées, c'est-à-dire les personnes les plus importantes, peuvent parfois être défaites par de petites cartes. La partition comporte en exergue la morale de la fable "Les Loups et les Brebis" de Jean de La Fontaine.

En voici un court extrait dirigé par Ivan Fischer à la tête du Berliner Philharmoniker:



Voici un extrait d'Orpheus, le solo des Cors, dirigé par Karina Canellakis.



Voici un document historique, Stravinsky qui dirige le début du ballet Agon en 1957:




1942 - Stravinsky in America - Michael Tilson Thomas



L'album "Stravinsky in America" contient un pot-pourri d'oeuvre de Stravinsky tels que Circus Polka (1942), Scherzo à la russe, le concertino pour 12 instruments, le ballet Agon et les variations Aldous Huxley in memoriam.

Composée en 1942 pour une commande de George Balanchine pour un numéro d'éléphants du cirque Barnum, la "Circus Polka" est créée le 13 janvier 1944. David Ruskin en tira une version pour orchestre d'harmonie prévue pour les représentations au cirque.



Composé à l'origine pour un orchestre de jazz, celui de Paul Whiteman en 1944 et, réécrit en 1945 pour orchestre symphonique, le "Scherzo à la russe" est créé le 22 mars 1946 à San Francisco sous la direction du compositeur. Le titre est celui d'une œuvre pour piano de Tchaïkovski.



Les "Variations Aldous Huxley in memoriam" font partie de la période sérielle de Stravinsky.




1945 - Ebony Concerto - Pierre Boulez




On termine cette sélection avec ce superbe album de Pierre Boulez qui interprète des concertos pour orchestre de chambre de Stravinsky et Alban Berg.

L'Ebony Concerto pour clarinette et orchestre d'harmonie est un concerto grosso d'Igor Stravinsky composé en 1945 pour le clarinettiste Woody Herman. Il est créé à New York le 25 mars 1946 par le dédicataire et First Herd, son orchestre de jazz dirigé par Walter Hendl.

L'Ebony Concerto fait partie des meilleures œuvres influencées par le Jazz.

En voici une version par Simon Rattle dirigeant le London Symphony Orchestra et Chris Richards à la clarinette.



La même oeuvre par l'Ensemble InterContemporain dirigé par Pierre Boulez:




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