mardi 26 juillet 2022

Les fils Bach - Carl Philipp Emanuel Bach (2/4)

 

Carl Philipp Emanuel Bach


Carl Philipp Emanuel Bach


Carl Philipp Emanuel Bach, né à Weimar, dans le duché de Saxe-Weimar, le 8 mars 1714 et mort à Hambourg (ville libre d'Empire) le 14 décembre 1788, est un musicien, compositeur et musicologue allemand. C'est le deuxième fils survivant de Johann Sebastian Bach et de sa première femme Maria Barbara Bach.

Il tient ses prénoms de ses deux parrains, Adam Imanuel Weltzig pour le premier, maître des pages à la cour de Weimar, et Georg Philipp Telemann, alors kapellmeister à Francfort-sur-le-Main. 

Élève de la célèbre Thomasschule zu Leipzig (où son père enseigne), il est initié très tôt à la musique par celui-ci : il joue en virtuose du clavecin dès son enfance. 

Comme d'autres de ses frères, il suit des études de droit à Leipzig (de 1731 à 1734) et ensuite à l'université de Francfort-sur-l'Oder (de 1734 à 1738).

En 1738, il rentre au service du prince Frédéric de Prusse - qui deviendra Frédéric II - en tant que claveciniste.

Vers 1750, Carl Philipp Emanuel Bach s'attache définitivement aux clavicordes fabriqués par Johann Gottfried Silbermann qui surpassent les instruments plus anciens par leur sonorité et leur sensibilité. 

La cour de Berlin encourage les inventions des luthiers. Frédéric II acquiert sept pianofortes de Silbermann et plusieurs de ses clavicordes. C'est dans cet environnement que Carl Philipp Emanuel Bach compose les sonates "prussiennes", dédiées au roi de Prusse, et les sonates "wurtembergeoises", dédiées au duc de Wurtemberg et qui ouvrent de nouveaux horizons à la musique de clavier.

La vie musicale à la cour tourne autour de l'intérêt du roi pour la flûte traversière. C'est Johann Joachim Quantz qui en est le musicien central.

Bach finit par s'ennuyer à la cour, de par le fait que sa musique pour clavier n'est pas reconnue à sa juste valeur, qu'il s'est certainement fait mal voir par le roi à cause de son franc parler, et qu'il touche moins que d'autres compositeurs comme Quantz ou Carl Heinrich Graun.

Finalement, en 1768, un an après la mort de son parrain Georg Philipp Telemann, il est nommé "Director Musices" de Hambourg.

Bach donne une puissante impulsion à la vie musicale de Hambourg, non seulement par son abondante production personnelle, mais en révélant le Messie de Georg Friedrich Haendel, le Stabat Mater de Joseph Haydn, la Messe en si de son père et le Requiem de Niccolò Jommelli.

Il meurt d’un malaise aigu à la poitrine le 14 décembre 1788. Son corps, ainsi que ceux de sa famille, sont ensevelis dans la voûte de l’église Saint-Michel de Hambourg.

Carl Philipp Emanuel Bach laisse 875 œuvres.

Considéré comme exemple par beaucoup de musiciens de la seconde moitié du xviiie siècle, Carl Philipp Emanuel Bach est admiré par Joseph Haydn (qui étudie en particulier son œuvre pour clavier), Mozart (qui dirige en 1788 à Vienne son oratorio "Die Auferstehung und Himmelfahrt Jesu" : "La Résurrection et l'Ascension de Jésus") et par Beethoven qui demande plusieurs fois à l'éditeur Breitkopf de lui envoyer des œuvres de Carl Philipp Emanuel.

Son traité théorique "Essai sur la véritable manière de jouer les instruments à clavier", en deux volumes, le premier publié en 1753, le deuxième en 1762, est probablement le plus important traité pratique sur la musique écrit au xviiie siècle.

Carl Philipp Emanuel Bach est le seul fils de Jean-Sébastien Bach qui ait parfaitement réussi sa carrière. Sa musique est largement diffusée de son vivant ; c'est un maître riche et considéré. 

Sa production est extraordinairement abondante : des centaines d'oratorios et de cantates, dans lesquelles il ne dédaignait pas de reprendre des pages de son père ; un nombre plus grand encore d'odes et de cantiques spirituels. Il y a parmi eux des lieder qui sont de véritables lieder romantiques avant la lettre. 

Pour l'orchestre, il écrit une vingtaine de symphonies et plus de 50 concertos pour un ou deux instruments à clavier, dont notamment un Concerto en ré mineur qui fait parfois penser à Beethoven. 

Dans sa musique de chambre, C. Ph. E. Bach évolue vers les formes et le langage classique du trio et du quatuor. 

Il est un des plus important représentants du style galant et de l'Empfindsamkeit (littéralement: sentimentalisme), qui marque le passade du baroque au classicisme et l'utilisation de la musique pour exprimer les affects et les sentiments.

La part la plus originale de sa production musicale se situe probablement dans les œuvres pour le clavier. De cette énorme production émergent les collections des "Preussische Sonaten", "Württembergische Sonaten" et surtout les six recueils de sonates, fantaisies et rondos "Für Kenner und Liebhaber" ("Pour connaisseurs et amateurs"), publiés de 1779 à 1787. 

Il existe deux catalogues principaux des œuvres de Carl Philipp Emanuel Bach: le catalogue d'Alfred Wotquenne (1905) qui utilise le symbole Wq, et le catalogue d'Eugène Helm (1989) qui utilise le symbole H. Bien que l'on doive surtout utiliser le catalogue Helm, le catalogue Wotquenne est encore très utilisé.

Dans cette oeuvre monumentale, j'ai essayé de vous préparer une anthologie des meilleurs albums qui lui sont consacrés.


8 Symphonies Wq.182, Wq.174 et Wq.176 - Christopher Hogwood




Je commence par la sélection de cet album incontournable de symphonies berlinoises et de symphonies pour cordes et continuo qui furent commandées à Bach par le baron Van Swieten, ambassadeur d'Autriche à Berlin.

Van Swieten avait demandé à Bach de s'abandonner à son inspiration, sans tenir compte des difficultés qui en résulteraient pour l'exécution. Il espérait trouver dans ces symphonies l'équivalent du style de clavier du compositeur, et ne fut pas déçu.

Voici la Symphonie No.3 en ut majeur Wq.182/3 (H.659) par Christopher Hogwood à la tête du Bach Collegium München.


On continue avec la Symphonie No. 1 en sol majeur Wq.182/1 (H.657) par François-Xavier Roth à la tête de l'Orchestre National de France.




4 Symphonies Wq.183, 6 Sonates Wq.184 - Ensemble Resonanz, Riccardo Minasi




On continue cette sélection des symphonies par ces quatre symphonies pour orchestre avec douze voix obligées Wq.183/1-4 (H.663-666) qui furent composées à Hambourg vers 1776.

La Symphonie en sol Wq.183/4, H.666 est une oeuvre particulièrement joyeuse. En voici une interprétation dynamique par l'Ensemble Resonanz dirigé par Riccardo Minasi.






Projet Carl Philipp Emanuel Bach - Ophélie Gaillard



En 2014, l'excellente violoncelliste Ophélie Gaillard sort un premier album consacré à Carl Philipp Emanuel Bach. Il comprend deux de ses trois concertos pour violoncelle, une symphonie et la fameuse sonate en ut mineur pour deux violons et basse "Sanguineus & Melancholicus" ("Conversation entre un Sanguin et un Mélancolique") Wq.161, H.579.

L'enregistrement est un succès et est récompensé par un diapason d'or de l'année 2014.

"Les deux fils aînés de Bach étaient unanimes pour confesser ouvertement que la nécessité les avait obligés de se choisir un style qui leur fût particulier, car il leur aurait été impossible d’égaler leur père s’ils avaient voulu suivre sa manière." 

Admirateur dévot du génie paternel, ardent propagandiste de ses œuvres, Carl Philipp Emanuel s’est frayé une voie nouvelle en cet âge nouveau de l’expression d’une sensibilité frémissante (l'Empfindsamkeit). Tenu en haute admiration en son propre siècle par Haydn, Gluck et Mozart, il nous apparaît de nos jours comme un génie totalement original.

Composé par Carl Philipp en 1750, l’année de la mort de son père, le Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur Wq.170 (H.432), adapté du concerto pour clavecin H.430 dans la même tonalité, montre de façon éclatante l’originalité qu’a dû conquérir le musicien face à la figure paternelle.


1er mouvement:



2nd mouvement:



3ème mouvement:




Le compositeur a adapté certaines de ses partitions pour d’autres instruments solistes, la flûte, le hautbois ou l’orgue, et le violoncelle. Trois concertos pour clavecin ont ainsi été transcrits et adaptés, d’une part pour la flûte, d’autre part pour le violoncelle, dont ceux en la majeur et en la mineur. 

L’adaptation du concerto pour clavecin H.437 en Concerto pour violoncelle et orchestre en la majeur Wq.172 (H.439) a été effectuée, comme les autres, par le compositeur lui-même. L’oeuvre date de 1753.

1er mouvement:



2nd mouvement:



3ème mouvement:




Contrairement aux autres genres de sa production, Carl Philipp Emanuel ne rompt pas vraiment avec la tradition de la sonate en trio héritée de la période antérieure, celle de son père. Une exception notable, cependant, est faite avec la Sonate en ut mineur pour deux violons et basse Wq.161 (H.579). 

Datée de 1749, elle est publiée deux ans plus tard, avec le titre à priori surprenant de "Conversation entre un Sanguin et un Mélancolique". À le lire, le musicien a voulu exprimer par les seuls instruments ce que d’ordinaire on confie aux voix avec des paroles intelligibles par tous. 

Dans l’avertissement qu’il publie en préface à l’édition de sa sonate, il précise en effet: 

"On a voulu représenter une conversation entre un Sanguin et un Mélancolique en désaccord durant tout le premier mouvement et la plus grande partie du deuxième, chacun essayant d’attirer l’autre de son côté jusqu’à ce qu’ils résolvent leurs divergences à la fin du deuxième mouvement, le Mélancolique renonçant alors au combat et faisant sienne la manière de l’autre. Dans le dernier mouvement, ils sont et restent entièrement d’accord."

1er mouvement:



2nd mouvement:



3ème mouvement:




Projet Carl Philipp Emanuel Bach, Vol. 2 - Ophélie Gaillard




En 2016, Ophélie Gaillard a la bonne idée de sortir le second volume consacré au compositeur et nous livre le troisième concerto pour violoncelle, deux symphonies et un concerto pour clavecin.

Le Concerto pour violoncelle et cordes en si bémol majeur Wq. 171 H.436 date de 1751. Son écriture se situe encore sous l’influence de l’âge baroque finissant, de Vivaldi en particulier beaucoup plus que de son père, mais en se tournant résolument vers l’âge classique.

1er mouvement:



2nd mouvement:



3ème mouvement:




En 1745, il compose le Concerto pour clavecin et cordes en ré mineur Wq.17, H.420. À trente ans, le musicien est depuis peu le claveciniste accompagnateur officiel de l’orchestre de la cour de Prusse, à Berlin et Potsdam – mais rien de plus. 

Frédéric II reconnaît son talent de compositeur, mais le trouve trop “moderne” pour son goût. S’il peut à juste titre s’enorgueillir de sa présence auprès de lui, ce n’est pas à lui qu’il commandera sonates, concertos ni opéras. 

Et peut-être lui a-t-on rapporté la faible estime que son claveciniste a de son talent de flûtiste. L’anecdote est célèbre. Alors que l’entourage fait mine d’admirer le souverain, Carl Philipp Emanuel aurait eu cette formule : “Vous faites erreur en croyant que le roi aime la musique, mais il n’aime que jouer de la flûte ; et si vous croyez qu’il aime jouer de la flûte, vous faites à nouveau erreur, car il n’aime que sa flûte”. 

Cela n’empêche pas le musicien d’en prendre sereinement son parti, de composer, de publier et de se faire entendre ailleurs qu’à la cour. La plus grande partie de sa musique pour le clavier, de sa musique de chambre et la quasi-totalité de ses concertos datent de cette époque.

1er mouvement:



2nd mouvement:



3ème mouvement:





Magnificat Wq.215, H.772 - Hans-Christoph Rademann




Le Magnificat Wq.215 est une des compositions centrales de la période berlinoise de Bach. Avec cette première grande oeuvre pour chœur, le claveciniste de Frédéric le Grand apporte la preuve qu’il est capable d’écrire pour d’autres formations que les instruments à clavier ou les petits ensembles instrumentaux. 

Dans le même temps, il commença à prendre ses distances avec la cour de Prusse. Si on en croit une annotation portée à la fin de la partition autographe, le Magnificat fut achevé le 25 août 1749. On ne connaît pas de circonstance précise qui aurait pu présider à sa composition, mais l’éventail stylistique extrêmement large des neuf mouvements invite à penser qu’il s’agissait là d’une oeuvre méticuleusement pensée en vue d’une candidature à un poste important.

J'ai sélectionné la version dirigée par Hans-Christoph Rademann à la tête du RIAS Kammerchor et de l'Akademie für Alte Musik Berlin.





Concertos pour Hautbois - Xenia Löffler


C. P. E. Bach développa son style hautement original au cours des trois décennies qu’il passa comme claveciniste à la cour de Prusse (ca. 1738-1768). Ses obligations officielles peu nombreuses lui laissèrent tout le loisir de travailler à ses propres projets, ce qui lui permit d’asseoir sa réputation tout à la fois de claveciniste, et des plus virtuoses de son temps, de théoricien à l’esprit avisé et surtout de compositeur qui le plaçait parmi les plus originaux et les plus éclectiques de l’époque. 

Ses apparitions régulières aux concerts privés organisés par la bourgeoisie berlinoise firent rapidement connaître son nom au-delà de la cour. Dans les œuvres musicales qu’il composa à Berlin, la musique instrumentale prédomine : il la considérait comme un terrain d’expérimentations idéal pour mettre à l’épreuve d’audacieux développements harmoniques, des techniques de composition inhabituelles et de nouvelles conceptions formelles. 

Pour les soirées de la bourgeoisie montante, il composa surtout des concertos, dont les ritournelles étaient encore considérées comme exemplaires et novatrices à la fin du xviii e siècle, ainsi que des symphonies dont Haydn et Mozart mêmes admiraient le tempérament, la somptuosité et la puissante individualité. 

Les deux concertos pour hautbois en si bémol majeur Wq.164 et en mi bémol majeur Wq.165 sont les dernières œuvres de ce genre que Bach a composées à Berlin. 

Voici le 1er mouvement du concerto Wq.164 par une spécialiste du hautbois baroque: Xenia Löffler, elle est accompagnée par l'Akademie für Alte Musik Berlin.



Voici le 1er mouvement du concerto Wq.165:





La Folia and other works - The Purcell Quartet



Cet album contient des sinfonias et des sonates de C.P.E. Bach interprétées par The Purcell Quartet. L'utilisation du clavecin nous rapproche de l'esprit baroque.

J'ai sélectionné les œuvres suivantes: les 12 variations sur "La Folia" Wq.118/9, H.263 et, de nouveau, la sonate "Sanguineus & Melancholicus", cette fois avec accompagnement de clavecin.

Sous Youtube, voici une version de "La Folia" interprétée sur piano moderne par Adriana von Franqué.



En ce qui concerne la sonate "Sanguineus & Melancholicus", en voici une version live très amusante, dans laquelle les musiciens jouent à fond leur rôles de sanguin et de mélancolique, ce qui fait bien rire le public! A noter que le "sanguin" est interprété au hautbois (et non pas au violon).





Preussische & Württembergische Sonaten - Pieter-Jan Belder




Dans ce coffret de 3 CD, Pieter-Jan Belder interprète au clavecin et au clavicorde les sonates prussiennes et les sonates würtembergeoises. 

Dans ses six sonates prussiennes de 1742, C.P.E. Bach mêle tradition et formules nouvelles. Elles souscrivent encore à l'influence de la musique instrumentale italienne, très pratiquée à la cour de Prusse, et, en même temps, sont bâties avec rigueur. Les indications d'effets et de nuances dynamiques "forte" et "piano", clairement signifiées, soulignent les changements de registre, avec, à la fois, des accents pré-romantiques. C.P.E. Bach s'attache d'abord au contenu du discours musical.

Voici la sonate prussienne en si bémol majeur Wq.48/2, H.25 interprétée par Béatrice Martin au clavecin.



Les six célèbres sonates würtembergeoises (Wq.49), composées à Berlin en 1742 et éditées à Nuremberg en 1744 sous le numéro d'Opera II, furent dédiées au duc Charles de Wurtemberg. C'est à leur dédicataire qu'elles doivent leur nom. L'esprit novateur de C.P.E. Bach y est poussé au plus haut point: les effets dramatiques se multiplient, l'étendue du clavier s'élargit, les modulations deviennent plus audacieuses, en particulier dans ces brusques passages du majeur au mineur.

Voici la sonate würtembergeoise en la mineur Wq.49/1, H.30 interprétée par Béatrice Martin au clavecin.





Sonates & Rondos - Marc-André Hamelin



Cet album paru en 2022 est certainement un des albums les plus enthousiasmants sur C.P.E. Bach. Marc-André Hamelin met toute sa virtuosité et toute sa finesse au service de ces pièces.

Cet album nous permet d'entendre des sonates extraites des recueils "Für Kenner und Liebhaber" ("Pour connaisseurs et amateurs"), des rondos, des fantaisies, un pièce intitulée "Adieu à mon clavier Silbermann" et des pièces de caractère.

Je vous propose de mettre l'accent sur ces pièces de caractère qui sont souvent des hommages à un mécène ou à un ami.

En ce qui concerne l'album, je n'ai trouvé sous Youtube qu'une espèce de teaser:



Donc, pour les pièces sélectionnées, je vous propose plutôt la version d'Ana-Marija Markovina qui me semble être assez proche (les œuvres sont interprétées sur un piano moderne) de celle de l'album sélectionné.

Voici mon morceau préféré, L'Aly Rupalich Wq.117/27, H.95 de 1755. Il s'agit d'une pièce curieuse parcourue par une basse obstinée (appelée Murky Bass) de la main gauche. On trouve des sources où cette page est intitulée "La Bach", mais il n'y a pas de certitude à ce sujet.



La Complaisante Wq.117/28, H.110 de 1756 est un allegretto à 3/4 en si bémol majeur. Il s'agit d'une page galante.




La Herrmann Wq.117/23, H.92 semble être un portrait de Friedrich Gottfried Herrmann, conseiller privé ou bien de Johann Ludwig Hermann, fonctionnaire à Berlin.



La Prinzette Wq.117/21, H.91 est un pièce débutant dans le calme mais ensuite assez heurtée caractérisant peut-être la baronne Johanna Benedicte von Printzen.






Tangere - Alexei Lubimov



J'ai sélectionné cet album car il est très intéressant du point de vue du timbre de l'instrument "un piano à tangente" qui a été choisi pour l'interprétation des pièces de C.P.E. Bach. 

Le piano à tangente ressemble beaucoup aux clavicordes que Bach utilisait, cet instrument permettait de jouer sur la dynamique et l'intensité, ce qui était impossible auparavant avec le clavecin.

Je n'ai pas pu trouver d'extrait de cet album, je vous propose donc la Fantaisie en ut majeur H.284 de 1784 interprétée par Alexei Lubimov sur un piano moderne.



Et, j'ai trouvé intéressant de vous faire écouter le rondo en ut mineur Wq.59/4 inteprété sur piano à tangente par Aapo Häkkinen.





Die Auferstehung und Himmelfahrt Jesu Wq.240, H.777 - Bart van Reyn




L'oratorio le plus célèbre de C.P.E. Bach est "Die Auferstehung und Himmelfahrt Jesu" ("La Résurrection et l'Ascension de Jésus"), qui fut d'ailleurs dirigé à Vienne en 1788 par Mozart.

Bart van Reyn à la tête du Chœur de la Radio Flamande et de l'orchestre baroque "Il Gardellino" nous en donne une version de référence qui a été primée en 2022 d'un diapason d'or.

En voici une version par le Vocalconsort Berlin, dirigé par Rüdiger Lotter.





Sonates pour violon et pianoforte - Amandine Beyer et Edna Stern




Je termine cette anthologie de C.P.E. Bach par cet album consacré à quatre sonates pour violon et pianoforte H.512, H.513, H.514 et H.545.

Les sonates de C.P.E. Bach sont architecturées avec rigueur et donnent à chaque instrument une part égale. L'architecture essentielle se pare d'un treillis de lignes, de courbes et de contre-courbes qui prennent le dessus sur la structure sous-jacente. Cela rend le phrasé morcelé et en apparence "décousu". Cela est du au fait que Bach n'envisage pas une oeuvre comme le développement unitaire d'une idée, mais plutôt comme le dialogue entre plusieurs affects qui s'influencent et font naître de leur vis-à-vis une forme fondée sur l'échange, comme on l'a déjà vu dans la sonate "Sanguineus & Melancholicus".

C'est de nouveau le cas dans la sonate en ut mineur Wq.78; H.514: chaque instrument monologue à tour de rôle, sans que ces discours individuels ne semblent vraiment dialoguer.

1er mouvement:



2nd mouvement:




3ème mouvement:






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