samedi 18 janvier 2025

Le Rock Progressif des années 2000




Le Rock Progressif des années 2000


Des guitares virtuoses, une batterie percutante et sophistiquée, une basse virevoltante, des nappes de synthétiseurs, mellotrons et autres orgues électroniques, parfois on note la présence d'un violon ou d'une flûte, dans des compositions ambitieuses et des plages parfois très longues… c'est le rock progressif. 

Ce genre a connu ses heures de gloire dans les années 70 avec des groupes comme Genesis, Pink Floyd, Kansas ou Yes. Après avoir connu une résurgence dans les années 80 sous l'appellation néo progressif qu'est-il devenu dans les années 2000 ? 

Bien que ce genre soit devenu quelque peu confidentiel et le domaine réservé des amateurs, il est toujours bien vivace. Les dénominations les plus courantes actuellement sont le new-prog, le post-prog ou encore le crossover prog. 

Ce genre englobe de nombreux groupes de rock alternatif contemporains qui incorporent de nombreux éléments progressifs dans leur musique: approche virtuose, instruments variés, incorporation de musique électronique, influence fréquente du heavy metal, sophistication, les thèmes des chansons sont souvent sociétaux, mais cela n'empêche pas les auteurs de réaliser des concept albums inspirés par la science-fiction ou la fantasy.

J'ai fait une sélection de 200 titres qui me semblent significatifs du rock progressif actuel.

On y retrouve les groupes les plus importants:
  • pour le Royaume-Uni: Arena, Big Big Train, IQ, Marillion, Ozric Tentacles, Porcupine Tree, The Tangent et Van der Graaf Generator, 
  • pour les Pays-Bas: Ayreon (avec Arjen Lucassen) et Kayak, 
  • pour les US: Dream Theater, Glass Hammer et Spock's Beard, 
  • pour le Canada: Rush et Saga,
  • pour l'Allemagne: Eloy et RPWL,
  • enfin pour la Suède, creuset du rock progressif, les groupes Kaipa, Opeth, Pain of Salvation et The Flower Kings.
Et la France dans tout ça ? Elle n'est pas en reste, j'ai créé une playlist spécifique qui est référencée sur la page Le Rock Progressif.

Voici déjà les liens vers la playlist: Rock Progressif des années 2000.

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Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Big Big Train - Proper Jack Froster.





Vous trouverez ci-dessous d'autres playlists spécifiques.



Progrock 2001-2010



Je vous propose une sélection des meilleurs albums de rock progressif sur la décennie 2001-2010.

Voici les liens vers la playlist.

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Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Ayreon - The Fifth Extinction.







Progrock 2011-2020



Je vous propose une sélection des meilleurs albums de rock progressif sur la décennie 2011-2020.

Voici les liens vers la playlist.

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Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Steven Wilson - The Raven That Refused to Sing.




Progrock 2021





Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Kayak - Out of this World.





Progrock 2022





Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Ben Craven - Wicked Delights






Progrock 2023




Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Soft Machine - Careless Eyes






Progrock 2024





Voici une vidéo YouTube d'un morceau de la playlist: Barock Project - Voyager












vendredi 17 janvier 2025

Pierre Boulez

Pierre Boulez


Pierre Boulez

Pierre Boulez est un compositeur français de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a marqué la musique par le développement des musiques sérielles, électroniques et aléatoires. Il a également fondé l'IRCAM et l'ensemble intercontemporain. Sa musique symbolise certainement une vision très intellectuelle de la musique.

En 2025, nous fêtons le centenaire de la naissance de Pierre Boulez (1925-2016). Il est à la fois un des chefs d'orchestre les plus marquants du XXème siècle avec sa direction d'une rectitude impeccable et un compositeur avant-gardiste puisqu'il a joué, à la suite de l'école de Vienne et de Messiaen, un rôle important dans le développement de la musique du XXème siècle.

Il a fait beaucoup pour la diffusion et la compréhension de la musique contemporaine de la seconde moitié du XXème siècle.

Cette musique laisse encore perplexe une grande partie du public (moi y compris) par son manque de mélodie reconnaissable et sa complexité formelle. On peut reconnaître que cette musique, difficile d'accès pour le grand public, s'adresse plutôt à l'intellect qu'aux sentiments, et demande probablement quelques explications préliminaires à l'écoute des œuvres.

Je me rappelle d'ailleurs avec nostalgie de la série Musica sur Arte, où il y eut plusieurs émissions consacrées à la musique contemporaine dans lesquelles un Pierre Boulez très pédagogue nous présentait et nous expliquait de manière claire et didactique les œuvres qui allaient être jouées.

Je vous propose une immersion dans la musique de Pierre Boulez avec une playlist constituée de dix œuvres présentées de manière chronologique.

Voici les liens vers la playlist.

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D'autre part, voici une sélection d'albums et de vidéos YouTube liée à ces dix œuvres.


1946 - Sonatine pour flûte et piano



Voici une œuvre qui, n'ayant pas forcément de mélodie, et laissant une part d'aléatoire, me semble néanmoins très expressive et véhiculant une certaine force qui me permet de la trouver propre à me communiquer des impressions. 

Il s'agit de la sonatine pour flûte et piano, une œuvre courte, tendue, agressive, pleine de vivacité rythmique et d'éclats incisifs. 

En disque, je vous propose la version interprétée par Philippe Bernold et Alexandre Tharaud.

Sous YouTube, la voici interprétée par Sophie Cherrier, flûte et Sébastien Vichard, piano, membres de l'ensemble intercontemporain.



1946 - Première sonate pour piano



Contemporaine de la sonatine pour flûte et piano, cette sonate, créée par Yvette Grimaud, révèle déjà de nombreux aspects de la personnalité de Boulez.

Comme le note Olivier Messiaen: elle est caractérisée par "des sauts brusques avec des coups de pattes et des attaques par en dessous d'un dynamisme électrique absolument extraordinaire."

Les deux mouvements qui composent la partition sont à la fois opposés et complémentaires.

Le premier mouvement est dominé par un tempo lent et présente un contraste entre des résonances harmoniques et des déflagrations brutales, contraste accentué par des fluctuations de vitesse.

Le second mouvement, de tendance générale rapide, installe "une sorte de toccata implacable" (Antoine Goléa).

Toute la nouveauté de l'œuvre apparaît comme une incessante réinterprétation de groupes d'intervalles.

Au disque, j'ai sélectionné la version de Pierre-Laurent Aimard, que l'on retrouve ici sous YouTube.




1954 - Le marteau sans maître



Le Marteau sans maître est joué pour la première fois en Allemagne (à Baden-Baden) en 1955, dirigé par son dédicataire, Hans Rosbaud.

C’est une œuvre très célèbre et on ne peut s’empêcher d’y penser chaque fois que l’on cite Pierre Boulez. Son découpage en neuf parties met en relief les trois poèmes de René Char : L’Artisanat furieux, Bourreaux de solitude et Bel Édifice et les pressentiments.

Les neuf parties de l'œuvre sont les suivantes:
  • I. Avant « L’Artisanat furieux »
  • II. Commentaire I de « Bourreaux de solitude »
  • III. « L’Artisanat furieux » (avec voix)
  • IV. Commentaire II de « Bourreaux de solitude »
  • V. « Bel Édifice et les pressentiments » - version première (avec voix)
  • VI. « Bourreaux de solitude » (avec voix)
  • VII. Après « L’Artisanat furieux »
  • VIII. Commentaire III de « Bourreaux de solitude »
  • IX. « Bel Édifice et les pressentiments » - double (avec voix)
L’accueil du public lors de la première est enthousiaste. En effet, après une période de compositions austères, agressives et exigeantes pour l’auditeur, cette œuvre de Boulez apparaît beaucoup plus abordable par son aspect plus mélodique (la présence de la voix n’y est pas étrangère). 

De plus, la sonorité d’ensemble fait penser à un orchestre de gamelan balinais du fait d’un assemblage inédit d’instruments, dont un xylorimba (qui imite le balafon africain), un vibraphone (qui rappelle le gender balinais), une guitare (qui s’apparente au koto japonais). Boulez réalise dans cette œuvre un enrichissement du vocabulaire sonore européen par l’écoute extra-européenne.

Le Marteau sans maître peut être considéré comme une réponse de Boulez au célèbre compositeur viennois du début XXe siècle, Arnold Schönberg (mort en 1951). 40 ans auparavant, ce dernier avait composé Pierrot lunaire, œuvre écrite pour une voix et ensemble instrumental, constituée de petites pièces dont l’écriture et l’effectif diffèrent à chaque fois, comme dans Le Marteau sans maître.

Les poèmes sont empruntés au poète surréaliste René Char. Boulez cherche à obtenir avec les sons un équivalent des mots et de l’atmosphère surréalistes. Chaque poème est réparti en plusieurs pièces, qui ne comportent pas systématiquement de partie vocale : ce sont alors aux instruments seuls d’exprimer le contenu du texte.

Au disque, j'ai sélectionné la version interprétée par Hilary Summers (mezzo-soprano) et l'Ensemble intercontemporain dirigé par Pierre Boulez.

Sous YouTube, je vous propose la version de l'Orchestre du Domaine Musical dirigé par Pierre Boulez.




1957-1968 - Figures-Doubles-Prismes




Une œuvre de facture classique qui a été remaniée en 1964 et 1968 et dont le contenu a été étendu.

Le style, caractéristique de Boulez, est fait de succession de mesures courtes, parfois brutales (comme des interjections) suivies de phrases longues déployant un groupe instrumental (avec, au concert, une spatialisation).

Le final est un ajout tardif avec une mélodie ample, linéaire, allusion au Concerto de Violon "A la Mémoire d'un Ange" d'Alban Berg.

La partition est écrite pour un orchestre classique, mais Boulez lui a donné une disposition spéciale. Sur les côtés, 4 groupes réunissent des cordes, une harpe et des cuivres, au centre un duo célesta/vibraphone, un duo de deux violons solos, un quatuor de contrebasses, un duo xylophone/harpe, et entre ces différents ensembles, trois groupes de bois.

Je vous propose la version dirigée par Pierre Boulez à la tête du BBC Symphony Orchestra.





1965-1970 - Eclat/Multiples



Peu après la création d'Éclat pour quinze instruments en 1965, Boulez annonce qu'il a l'intention de l'utiliser comme première partie d'une grande composition pour orchestre. 

Concernant sa tendance à réviser et à élargir ses œuvres de cette période, il commente : 

"Sur le plan créatif, je vis dans une sorte de plasma qui me permet de me déplacer en glissant en avant et en arrière. Je reste dans le même esprit et j'irradie dans plusieurs directions à la fois. J'ai maintenant un matériau souple qui me permet de me déplacer dans le temps et ces recréations."

En conséquence, la version étendue d'Éclat, appelée Éclat/Multiples, est devenue une sorte de travail en cours, avec des extensions continues prévues au fil du temps, bien que l'écrivaine Susan Bradshaw ait suggéré que "la taille et la portée presque surhumaines d'un tel projet [le] condamnaient à rester ouvert."

À propos d'Éclat/Multiples, Boulez a remarqué : 

"Les multiples reflets des images musicales originales interfèrent les uns avec les autres et créent des perspectives divergentes, telles que Paul Klee l'imaginait dans certaines de ses peintures."

Une grande partie du contenu dramatique de Multiples vient de l'interaction des matériaux statiques et dynamiques entendus pour la première fois dans Éclat, les deux se disputant désormais la domination. 

De plus, dans Multiples, les dix altos introduisent une teinte plus sombre, et le cor de basset agit comme une sorte d'intermédiaire entre les cordes et les instruments solistes d' Éclat.

Au disque, j'ai sélectionné la version de Pierre Boulez à la tête de l'Ensemble InterContemporain.

Sous YouTube, je vous propose une version d'Eclat dirigée par Simon Rattle à la tête du Berliner Philharmoniker.





1972, puis 1991-1993 - … explosante-fixe...




…explosante-fixe… est conçue à l'origine, en 1971, comme une œuvre à la mémoire d'Igor Stravinsky, décédé en avril de la même année. 

Il existe plusieurs versions différentes et successives de l'œuvre, composées par Boulez entre 1972 et 1993, et culminant dans une pièce mixte pour flûte-MIDI solo et orchestre de chambre.

Le MIDI, ou Musical Instrument Digital Interface, est un protocole de communication et un format de fichier dédiés à la musique, et utilisés pour la communication entre instruments électroniques, contrôleurs, séquenceurs, et logiciels de musique.

Le titre de l'œuvre est une citation extraite de la phrase de conclusion du premier chapitre de L'Amour fou (1937) d'André Breton : "La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle, ou ne sera pas."

La première version de …explosante-fixe… (1971-1972) consiste en un morceau aléatoire d'une page en sept parties intitulées Originel et Transitoires II-VII, bien que le manuscrit (dont la publication comporte deux pages de musique et douze pages d'instructions) porte le titre de la main du compositeur [... explosante-fixe ...], et les indications "Originel" et "Transitoires II–VII" sont alors les noms des groupes selon lesquels le morceau est divisé. 

Les sept parties représentent chacune un membre d'une série de sept notes issue de la section "Originel": mi ♭, sol, ré, la ♭ , si ♭, la, mi, qui représente Stravinsky pour lequel elle a été composée (la note mi ♭ , tenue au début, est prononcée Es en notation allemande, qui s'apparente à la lettre « S » pour « Stravinsky »). 

Les hauteurs de cette série seront plus tard réutilisées dans Rituel. 

Dans cette forme d'origine, les instruments ne sont pas indiqués, bien qu'une possible notation pour deux violons, deux flûtes, deux clarinettes et harpe soit suggérée. Comme la plupart des autres pièces en mémoire de Stravinsky, cela reflète l'instrumentation de deux brèves œuvres commémoratives écrites par Stravinsky lui-même en 1959 : l' Epitaphium pour flûte, clarinette et harpe, et le Double Canon (à la mémoire de Raoul Dufy) pour quatuor à cordes.

Les deux années suivantes, Boulez développe ...explosante-fixe... en une œuvre pour flûte solo, accompagnée par un ensemble composé de clarinette, trompette, harpe, vibraphone, violon, alto, violoncelle et électronique. Les représentations de cette version font usage d'un nouveau dispositif récemment créé connu sous le nom de Halaphone.

Ce gadget permet au compositeur d'expérimenter un nouveau type de son, et toutes sortes d'effets ingénieux sont possibles. Par exemple, une flûtiste peut jouer un duo avec elle-même, son son sortant dans différentes parties de la salle avec un timbre différent et même un délai (pour cela, il utilise une chambre d'écho).

La version suivante de ...explosante-fixe..., pour vibraphone et électronique, n'a été composée qu'en 1986. Au cours de cette période, des éléments de la matière d'origine de la pièce apparaissent dans d'autres œuvres de Boulez, spécifiquement Rituel (1975) et Mémoriale (1985).

Entre 1991 et 1993, alors à l'IRCAM, Boulez compose une nouvelle version de ...explosante-fixe..., pour flûte-MIDI solo avec électronique en temps réel, deux flûtes "ombres"  et orchestre de chambre. Cette version a été créée à Turin, en Italie, le 13 septembre 1993, par l'Ensemble intercontemporain.

Au disque, j'ai sélectionné la version de l'Ensemble intercontemporain dirigé par Pierre Boulez avec les artistes : Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle-Gaubert et Pierre-André Valade à la flûte.

Sous YouTube, je vous propose la version interprétée par Sophie Cherrier et Marion Ralincourt, flûtes, Emmanuelle Ophèle, flûte MIDI, l'Ensemble intercontemporain placé sous la direction de Matthias Pintscher.





1974-1975 - Rituel in Memoriam Bruno Maderna




Rituel in memoriam Bruno Maderna est une œuvre de Pierre Boulez écrite pour ensemble orchestral divisé en huit groupes.

Bruno Maderna, compositeur italien, était un ami de longue date de Pierre Boulez. Ils se connaissaient au moins depuis 1958 puisqu'ils avaient dirigé ensemble deux des trois groupes orchestraux pour l'exécution de Gruppen de Karlheinz Stockhausen. Boulez avait dirigé à plusieurs reprises des œuvres de son ami.

L'œuvre a été écrite peu après la mort de Bruno Maderna, survenue le 13 novembre 1973. Boulez décrit sa partition comme une cérémonie de mémoire, dans lequel il y a de nombreuses répétitions des mêmes formules, avec un profil et une perspective en constant changement.

L'œuvre utilise huit groupes de musiciens (avec à chaque fois, différents instruments), séparés spatialement, en référence à plusieurs partitions de Maderna procédant de même (Quadrivium, 1969). 

Chaque groupe est dirigé par un percussionniste (un neuvième percussionniste étant inclus dans le dernier ensemble), doté d'instruments variés, qui impulse un tempo individualisé, donnant ainsi une indépendance rythmique à chaque ensemble, le tout étant dirigé par le chef d'orchestre. La disposition optimale, d'après Boulez, est de mettre le public au centre des différents groupes.

Boulez fonde essentiellement la structure tonale de Rituel sur un ensemble de sept notes correspondant aux sept lettres du nom « Maderna ».

La création a eu lieu à Londres, le 2 avril 1975. L'orchestre symphonique de la BBC était placé sous la direction du compositeur. Son exécution demande environ un peu moins d'une demi-heure. 

L'œuvre a été enregistrée un an plus tard par les mêmes interprètes et c'est cette version que j'ai choisie.




1981-1988 - Répons



Répons (le s ne se prononce pas) est une œuvre ouverte de musique mixte de Pierre Boulez qui connaît trois versions en 1981, 1982 et 1984.

Commandée par le Südwestfunk de Baden-Baden pour le Festival de Donaueschingen, l'œuvre y fut créée le 18 octobre 1981 sous la direction du compositeur. Par la suite, Boulez l'étendra pour aboutir aux versions ultérieures, selon une pratique qui lui est chère.

Dédiée à Alfred Schlee, elle contient les lettres du nom de Paul Sacher.

Le titre fait référence aux répons de la musique liturgique médiévale chrétienne (le chant grégorien) : comme ici, le chant responsorial présente un dialogue entre jeu individuel et jeu collectif. L'œuvre reprend aussi l'idée de prolifération à partir d'un élément simple (comme lorsqu'on développe une polyphonie sur une teneur grégorienne).

Une disposition originale:
L'exécution de Répons nécessite une disposition des interprètes dans l'espace toute particulière. Un orchestre de chambre est installé sur une scène au centre de la salle de concert, entourée par le public. Sur cette scène, les 24 exécutants de l'orchestre sont divisés en trois groupes séparés : cordes, bois, et cuivres. À l'extérieur du périmètre défini par le public se trouvent les six solistes, placés à intervalles équidistants, en surélévation de l'assistance. L'ensemble est dominé par les six groupes de haut-parleurs d'un système électroacoustique complexe, qui sont placés entre les solistes. Ce système enregistre, transforme, et fait circuler dans la salle le jeu des solistes, le tout en temps réel, et l'ingénieur du son peut être considéré comme le septième soliste de la formation.

Cette disposition fait écho à la pratique de la forme médiévale, où un soliste dialogue avec un chœur à une certaine distance.

La plupart des salles ne permettent pas ou très difficilement un tel aménagement : il faut commencer par ôter les premiers rangs de siège et déplacer la scène. En outre, la partie électroacoustique requiert des machines et des logiciels spécifiques à l'IRCAM, avec ce que cela suppose comme problèmes pratiques (disponibilité, droits...). Le coût de la représentation est donc très élevé par rapport à celui d'une œuvre classique, ce qui explique le faible nombre d'exécutions publiques de Répons, malgré un accueil très favorable du public et de la critique.

Structure de l'œuvre:
Elle se compose d'une introduction, de huit sections et d'une coda.

Formation:
  • Instruments solistes : deux pianos, une harpe, un vibraphone, un glockenspiel et un cymbalum.
  • Ensemble instrumental : deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes et clarinette basse, deux bassons, deux cors, deux trompettes, deux trombones, un tuba, trois violons, deux altos, deux violoncelles et contrebasse. 
  • Un système électro-acoustique pour transformer et spatialiser le son des solistes : un ordinateur et six haut-parleurs.
Au disque, je vous propose la version dirigée par Pierre Boulez à la tête de l'Ensemble InterContemporain.

Sous YouTube, voici la version dirigée par Matthias Pintscher à la tête de l'Ensemble InterContemporain.




1985 - Dialogue de l'ombre double



Dialogue de l'ombre double est une œuvre mixte de Pierre Boulez pour clarinette et dispositif électroacoustique composée en 1985. La pièce est dédiée à Luciano Berio pour son soixantième anniversaire. 

Il existe une version pour basson, pour saxophone, pour flûte traversière et pour flûte à bec, chacune réalisée par l'interprète de l'instrument correspondant.

Dialogue de l'ombre double est inspiré par la scène l'ombre double du Soulier de satin de Paul Claudel.

Le clarinettiste dialogue avec son ombre, représentée par une partie de clarinette pré-enregistrée sur bande magnétique et spatialisée au moyen de haut-parleurs répartis autour du public.

La pièce a été créée le 28 octobre 1985 à Florence par Alain Damiens. La version pour saxophone a été créée le 23 juin 2001 au Théâtre des Bouffes du Nord, par Vincent David. La version pour flûte a été créée en mai 2002 à San Francisco par Cécile Daroux. En 2015, une autre version pour flûte à bec est créée par Erik Bosgraaf.

J'ai sélectionné la version d'Alain Damiens au disque, et sous YouTube celle de Gleb Kanasevich, clarinette et James Praznik, électronique.




1996-1998 - Sur incises





Sur incises est une œuvre de Pierre Boulez pour trois pianos, trois harpes, et trois percussions-claviers, composée entre 1996 et 1998.

Elle est dédiée à Paul Sacher, à l'occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire. Il s'agit d'un commentaire sur Incises, une courte pièce pour piano de Boulez de 1994. La version initiale, d'une douzaine de minutes, a été créée à Bâle, le 27 avril 1996, par le compositeur dirigeant les solistes de l'Ensemble InterContemporain. 

La version développée de 1998, se compose de deux « moments » :
  1. moments I (quatorze minutes),
  2. moments II (vingt-trois minutes environ).
Boulez décompose spectralement par le canevas harpes/percussions la sonorité des 3 pianos. Le chiffre 3 semble avoir été choisi comme compromis, pour éviter les ressemblances avec les deux pianos de la Sonate pour deux pianos et percussion de Béla Bartók et les 4 pianos des Noces de Stravinsky. 

De plus cette combinaison permet, par une répartition très précise de cet effectif sur l’espace scénique, des échanges pianistiques qui confinent à la joute virtuose, ainsi que l'exprime Boulez lui-même: 

« […] cette combinaison présentait encore un autre atout : en attribuant à chaque instrumentiste d'amples cadences – un seul pianiste aurait eu du mal à venir à bout de toute la partie virtuose et les autres se seraient ennuyés –, j'ai pu mettre les trois pianistes en situation de compétition. » 

Le son voyage entre les trois groupes de trois instrumentistes – conduits, chacun, par un piano meneur, accompagné d'une harpe et d'instruments de percussion.

L'œuvre possède des timbres originaux par l'emploi du steel band Antillais, parfois remplacé par une percussion électronique, moins aléatoire.

Le titre est tiré de l'utilisation d'une partie du matériau d'une pièce précédente pour piano solo, "Incises"; presque mathématique, tant les retournements de phrase d'un groupe à l'autre sont audibles, la pièce vise à saturer l'écoute par une profusion d'événements, chaque instrumentiste jouant une partie indépendante, ce qui conduit à une polyphonie luxuriante.

Elle est caractérisée par un lyrisme chatoyant, une grande virtuosité (percussive) avec des trilles vertigineuses, un jeu (au sens de ludique) vraiment jouissif et une couleur à dominante très métallique (impact du steel band, foisonnement des harpes).

En 3 groupes instrumentaux, chaque piano est souligné dans sa résonance par la harpe et la percussion.

En 2 parties enchaînées et contrastées, la première plutôt contemplative, qui joue sur les combinaisons sonores et les résonances mystérieuses comme en suspension, la seconde plus vive, avec des embardées soudaines, plus effrénée et chaloupée, presque fiévreuse, pour finir en revenant sur la résonance jusqu'au silence. 

Au disque, je vous propose la version de Pierre Boulez à la tête de l'Ensemble InterContemporain.

Sous YouTube, voici la version dirigée par Matthias Pintscher à la tête de l'Ensemble InterContemporain.

Les solistes sont:
- Pianos :
Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien Vichard
- Harpes :
Ségolène Brutin, Frédérique Cambreling, Bleuenn Le Friec
- Percussions : 
Gilles Durot, Samuel Favre, Victor Hanna





jeudi 16 janvier 2025

Henri Dutilleux

 



Henri Dutilleux

Henri Dutilleux est un compositeur français de musique savante des périodes musicales moderne et contemporaine, né le 22 janvier 1916 à Angers et mort le 22 mai 2013 dans le 4ème arrondissement de Paris.

L'enfance d'Henri Dutilleux se déroule dans le département du Nord. Il entre en 1926 au conservatoire de Douai dirigé par Victor Gallois (Premier prix de Rome 1905) avec lequel il prend des cours d'harmonie et qui décèle ses dons. Il y suit également une formation classique en piano, théorie et contrepoint.

Il entame en 1933 des études au conservatoire de Paris. Il remporte en 1938 le Premier prix de Rome, avec la cantate l'Anneau du Roi. 

Avant de partir pour la guerre en 1939, il approfondit intensément son étude de la musique de d'Indy, de Stravinsky et de Roussel.

Pendant la guerre, il adhère au Front national des musiciens, organe de la Résistance, et compose clandestinement en 1944 la Geôle sur un sonnet du poète résistant Jean Cassou.

Il épouse le 17 septembre 1946 à Paris la pianiste Geneviève Joy, qui fut longtemps sa principale interprète.

Il meurt le 22 mai 2013, laissant derrière lui une œuvre majeure, abondamment jouée de son vivant partout dans le monde. 

Le nombre de ses œuvres est restreint, mais il a composé dans de nombreux domaines: la musique orchestrale, les concertos, la musique de chambre, la musique pour piano, la musique vocale et la musique de film.

Dutilleux couvre presque un siècle de par sa longévité et puise des influences déterminantes chez deux artistes majeurs du XIXe siècle, à savoir Vincent van Gogh et Charles Baudelaire. 

Ses influences les plus notables en peinture sont Vincent van Gogh, notamment la Nuit étoilée (dont il s'inspire pour Timbres, espace, mouvement), mais aussi Paul Gauguin, Nicolas de Staël, Kandinsky. 

En poésie et littérature, Dutilleux s'est souvent inspiré dans ses compositions de Charles Baudelaire (notamment en créant les titres des sections de Tout un monde lointain).

En musique, ses maîtres sont les Polyphonistes de la Renaissance, Beethoven (pour le renouvellement de la forme), Berlioz l’inventeur, Debussy, Henri Duparc, Ravel, Albert Roussel, Bartok, Stravinsky, et Schoenberg.

La musique de Dutilleux est parfois atonale, mais elle utilise toujours des principes hiérarchiques, ce qui lui fait dire qu'il a toujours utilisé une écriture modale et qu'il ne deviendra jamais dodécaphoniste.

Son rythme est insaisissable. Dutilleux change très souvent de signatures rythmiques et de tempo. 

Pour les mouvements lents, il brouille le sentiment de pulsation par des rythmes complexes donnant un caractère improvisé à la musique. Il ajoute parfois des chocs électriques brefs et incisifs, rompant avec la linéarité de certaines phrases (Métaboles, IIe Symphonie). 

Pour les mouvements rapides, on trouve très souvent une écriture en mouvement perpétuel de doubles croches, avec une prédilection pour le ternaire. 

L'écriture de Dutilleux peut rappeler parfois Bartok ou Stravinsky dans l’usage de contretemps et accents décalés (comme dans Le Sacre du printemps ou Musique pour cordes, percussions célesta ).

Personnellement, j'aime le côté rêveur de sa musique, l'originalité de ses timbres et la fenêtre qu'il ouvre vers un ailleurs imaginaire.

J'ai préparé une playlist chronologique basée sur une sélection de ses oeuvres les plus connues.

Voici les liens vers la playlist.

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D'autre part, je vous propose une sélection de cinq œuvres du compositeur.

1965 - Métaboles



Métaboles est une œuvre pour orchestre commandée au compositeur par le chef d'orchestre George Szell en 1959, à l'occasion du quarantième anniversaire de son orchestre, elle est composée en 1963-64, puis créée le 14 janvier 1965 par l'Orchestre de Cleveland, dirigé par le commanditaire George Szell.

Le terme de métabole est utilisé en rhétorique pour désigner la répétition d'une idée avec des mots et expressions différentes. Dans le lexique de la biologie, il désigne la métamorphose, en général lente et progressive, d'un organisme vivant, par exemple celle d'une chenille se transformant en papillon.

L'œuvre est en cinq partie:
  1. Incantatoire : Répétition d'un court motif qui évoque l'incantation
  2. Linéaire : Polyphonie de cordes qui se divisent au fur et à mesure
  3. Obsessionnel : Passacaille rapide où les cuivres dominent
  4. Torpide : Pièce sans thème qui met en valeur la percussion
  5. Flamboyant : Pièce rapide à la manière d'un scherzo qui sollicite tout l'orchestre
Au disque, je vous recommande la version dirigée par Gustavo Gimeno à la tête du Luxembourg Philharmonic.

Sous YouTube, je vous propose la version dirigée par Kwamé Ryan à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.




1970 - Tout un monde lointain … Concerto pour violoncelle




Tout un monde lointain… est un concerto pour violoncelle composé par Henri Dutilleux de 1967 à 1970. Il s'agit d'une des œuvres les plus connues et jouées du compositeur.

Le titre est emprunté à un vers du poème La Chevelure, extrait des Fleurs du mal de Charles Baudelaire: « Tout un monde lointain, absent, presque défunt ». 

Chacun des cinq mouvements contient également en exergue quelques vers extraits de ce recueil, mais il ne s'agit nullement d'une illustration directe. 

De langage atonal, il fait partie des chefs-d'œuvre de la musique contemporaine et reste largement accessible de par son caractère poétique et onirique.

L'œuvre a été créée le 25 juillet 1970 au festival d'Aix-en-Provence par Mstislav Rostropovitch et l'Orchestre de Paris sous la direction de Serge Baudo. Son exécution dure environ trente minutes.

Voici la liste des cinq mouvements enchaînés avec les vers mis en exergue:

1- Énigme (Très libre et flexible): 
« …Et dans cette nature étrange et symbolique… », Poème XXVII

2- Regard (Extrêmement calme) 
« …le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers… », Le Poison

3- Houles (Large et ample)
« …Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts… », La Chevelure

4- Miroirs (Lent et extatique)
« Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux. », La Mort des amants

5- Hymne (Allegro)
« …Garde tes songes:
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous! », La Voix

Au disque, j'ai sélectionné une version relativement récente interprétée par Edgar Moreau. Il est à noter que ce concerto dispose de très bonnes interprétations par Mstislav Rostropovitch, Jean-Guihen Queyras ou Emmanuelle Bertrand.

Sous YouTube, je vous propose la version interprétée par Nicolas Altstadt, le Detroit Symphony Orchestra est dirigé par Fabien Gabel.




1977 - Ainsi la Nuit - Quatuor à Cordes




Le quatuor à cordes « Ainsi la nuit » d'Henri Dutilleux a été composé entre 1971 et 1977 en réponse à une commande de la fondation Serge Koussevitzky destinée au Quatuor Juilliard. Dédié à la mémoire de l'amateur d'art américain Ernest Sussman, ami du compositeur, il est créé le 6 janvier 1977 à Paris par le Quatuor Parrenin.

Fait rare pour la musique du XXe siècle, l'œuvre fut bissée à sa création.

L'œuvre est composée de sept sections composées à l'origine isolément puis liées entre elles par des passerelles nommées « parenthèses » et forme ainsi, dans un processus créatif en évolution, un ensemble unitaire et cohérent : « tout se transforme insensiblement en une sorte de vision nocturne, […] cela se présente, en somme, comme une suite d'états avec un côté un peu impressionniste ». 

Cet unique quatuor illustre le concept de mémoire à travers le principe de la variation et de la préfiguration et, tout en étant pleinement de son temps, remet en question, tels les quatuors de Beethoven et de l'École de Vienne, le temps musical.
  1. Nocturne I
  2. Miroir d'espace
  3. Litanies I
  4. Litanies II
  5. Nocturne II
  6. Constellations
  7. Temps suspendu
Les cinq premières parties sont séparées par des « parenthèses », qui reprennent ou anticipent les thèmes et ambiances des mouvements principaux.

Sa durée d'exécution est d'environ 17 minutes.

Au disque, je vous propose la version du quatuor Ebène.

Sous YouTube, j'ai sélectionné la version du quatuor Bela.




1989 - Mystère de l'Instant



Il transparaît à la lecture de ses écrits et à l'écoute de ses interviews que Dutilleux avait une grande difficulté à composer, même si cet effort était doublé du véritable bonheur de la création. 
 
Cela explique le temps très long qui lui est nécessaire entre la commande d'une œuvre et sa réalisation finale. C'est ainsi qu'il s'est passé dix-sept ans entre les premiers échanges avec Paul Sacher au sujet d'une pièce pour les vingt-quatre cordes du Collegium musicum de Zurich, et la création en 1989. 
 
En 1985, Dutilleux écrit à Paul Sacher à propos d'une pièce pour 24 cordes et détaille ses inspirations. En effet, si la pièce n'est pas avancée, le compositeur en a déjà une idée assez claire. Le premier mouvement lui sera inspiré par une soirée en Touraine, dans le village de Candes Saint Martin où il a une maison. 
 
Il écrit :  

"Dans le plus grand des silences, mais un silence meublé des sons imperceptibles de la nature, il y eut soudain comme un étrange appel, un mélange de sons presque inquiétants, se répercutant en vagues successives de plus en plus proches. Il s’agissait d’oiseaux, bien sûr, d’oiseaux innombrables et non identifiables, se déplaçant toujours dans la même direction. Cela s’est prolongé pendant de longs moments avant de disparaître au loin. Intrigué par le phénomène, je suis revenu sur les lieux le lendemain, à la même heure et également les soirs suivants, muni de mon magnéto, dans l’espoir de capter ces extraordinaires appels nocturnes, mais plus rien ne s’est produit."

L’œuvre, intitulée "Mystère de l'Instant", créée à la Tonhalle de Zürich le 22 octobre 1989, est écrite pour vingt-quatre cordes, cymbalum et percussions. 

Elle fait se succéder une dizaine de séquences ou fragments qui vont de la polyphonie la plus serrée à la litanie la plus nue. 

Au disque, j'ai sélectionné la version dirigée par Darrell Ang.

Sous YouTube, je vous propose la version dirigée par Cristian Macelaru à la tête de l'Orchestre National de France.



 
 

1997 - The Shadows of Time



Composé puis créé en 1997, The Shadows of Time comprend cinq épisodes:
  1. Les Heures
  2. Ariel maléfique
  3. Mémoire des ombres: "Pour Anne Frank, et pour tous les enfants du monde, innocents" - Interlude
  4. Vagues de lumière
  5. Dominante bleue ?
Dutilleux s’intéresse une nouvelle fois à la question du temps, traitant à la fois des « images intemporelles » et « des événements lointains dont l’intensité (…) n’a cessé de [le] hanter ».

Par exemple, l’Interlude situé à la fin de Mémoire des ombres évoque la Seconde Guerre Mondiale à travers les voix de trois enfants qui s’interrogent. « Pourquoi nous ? Pourquoi l’étoile ? » Le compositeur français s’adresse ici « à tous les enfants du monde, innocents ».

La partition fait aussi entendre la marche infernale du temps par un battement régulier, présent au début et à la fin de l’œuvre.

Au disque, j'ai sélectionné la version dirigée par Seiji Ozawa à la tête du Boston Symphony Orchestra.

Sous YouTube, je vous propose la version dirigée par Mikko Franck à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.