jeudi 11 août 2022

Les fils Bach - Johann Christian Bach (4/4)

 

Johann Christian Bach


Johann Christian Bach


Johann Christian Bach, dont le nom est souvent francisé en Jean-Chrétien Bach, né le 5 septembre 1735 à Leipzig et mort le 1er janvier 1782 à Londres, est un compositeur et organiste allemand.

C'est le dix-huitième des vingt enfants de Jean-Sébastien Bach, le onzième des treize enfants d’Anna-Magdalena et le plus jeune des onze fils de J.-S. Bach. Il fut surnommé le "Bach de Milan" et le "Bach de Londres".

Ses premiers enseignements musicaux sont assurés par son père, mais aussi vraisemblablement par le cousin de celui-ci, Johann Elias Bach, qui habite chez les Bach de 1738 à 1743. Il aide son père en lui servant de secrétaire.

Après la mort de celui-ci en 1750, il se rend à Berlin auprès de son demi-frère, Carl Philipp Emanuel Bach, alors claveciniste à la cour du roi Frédéric II. Johann Christian y reçoit alors un nouvel enseignement musical de la part de son demi-frère, mais y subit aussi l’influence du maître de chapelle de la cour, Carl Heinrich Graun.

En 1754, Johann Christian se rend à Milan, en Italie, où il entre au service du comte Agostino Litta.  Johann Christian étudie le contrepoint auprès du père Giovanni Battista Martini à Bologne en 1757.

En 1760, Bach est nommé second organiste de la cathédrale de Milan, et se convertit au catholicisme. Cette conversion représente une véritable rupture avec la tradition profondément luthérienne de sa famille.

C'est à cette époque qu'il commence à composer des opéras. Il sera d'ailleurs le seul Bach à en écrire.

L’épouse du roi d'Angleterre Georges III, Sophie Charlotte de Mecklenburg-Strelitz, l’engage alors comme maître de musique. Il arrive à Londres à l’été 1762. Dans cette ville, Johann Christian donnera douze opéras, lesquels connaîtront des succès divers. 

En avril 1764, il rencontre pour la première fois le jeune Mozart, alors âgé de 8 ans. Il passera 5 mois à enseigner la composition à Mozart. 

Mozart arrangera plus tard les sonates opus 5 (no 2, 3 et 4) de Johann Christian Bach en concertos pour piano (K 107) et rendra finalement hommage au maître allemand en citant l’un de ses ouvrages lyriques (l’ouverture de "La Calamita dei cuori") dans l’Andante de son concerto en la majeur (K 414), composé peu après la disparition de Johann Christian.

De 1765 à 1781, il s'associe au violiste et compositeur Karl Friedrich Abel pour fonder les "Bach-Abel Concerts".

Il épouse début 1773 une chanteuse italienne, Cecilia Grassi.

Après avoir composé, sur un livret de Giovanni de Gamerra également utilisé par Mozart, un second opéra pour le théâtre de Mannheim en 1776 (Lucio Silla), il connaît un de ses derniers grand succès londoniens le 4 avril 1778 avec la première représentation de La clemenza di Scipione.

Il a choisi son ami intime, Gainsborough, pour réaliser son portrait que l'on trouve en tête de cet article.

En 1778, Johann Christian Bach reçoit une commande de Paris pour un opéra (Amadis de Gaule) qui ne remporte pas le succès escompté. 

Ses dernières années sont assez difficiles : il meurt sans descendance connue à Londres le 1er janvier 1782, accablé de dettes.

Stylistiquement sa musique est celle qui est le plus proche du style italien, il est le seul Bach à composer des opéras, et sa musique est la plus ancrée dans la période classique (et donc la plus éloignée du baroque) et annonciatrice des musiques de Haydn et Mozart. Les œuvres de jeunesse de Mozart sont très influencées par Johann Christian Bach et quand on écoute de nombreuses œuvres de ce dernier on a l'impression d'entendre des œuvres de jeunesse de Mozart.

Il nous laisse un catalogue d'environ 360 œuvres, parmi lesquelles: 12 opéras, 22 pièces de musique sacrée, de la musique vocale profane, 34 concertos, 42 symphonies et ouvertures, 17 symphonies concertantes, de la musique de chambre et de la musique pour clavier.

Je vous propose une sélection de 10 œuvres qui illustrent la plupart des domaines abordés par Bach. Les œuvres sont classées par ordre chronologique. Cet article termine la série sur les fils Bach.

 

Requiem en ut mineur (1757)



L’année 1757, qui marque ses premiers succès professionnels, semble avoir été pour Johann Christian l’année de la rupture définitive avec sa patrie et sa famille, puisqu'il adopte un style italien et se convertit au catholicisme.

C’est en effet durant le printemps et l’été de cette année que furent composées coup sur coup – et de toute évidence sur la base des études que Bach avait suivies l’année précédente sous la direction du Padre Martini – une série d’œuvres vocales sacrées de grande envergure, dont l’exécution publique fit sensation et valut au jeune Allemand un succès considérable – une reconnaissance qui entraîna la commande de plusieurs opéras, ce qui était le but réel de Johann Christian. 

Parmi les premiers chefs-d’oeuvre de musique vocale sacrée du compositeur figurent les deux pièces de l'enregistrement sélectionné: le Requiem et le Psaume 51 “Miserere, mei Deus”.

Voici ces œuvres, interprétées par le RIAS Kammerchor et l'Akademie für alte Musik Berlin dirigés par Hans-Christoph Rademann.




Magnificat n°3 en ut majeur CW E22 (1760)



C'est à Milan que Johann Christian Bach compose la plupart de ses œuvres de musique sacrée dont ce magnificat.

L'album que j'ai sélectionné regroupe un Magnificat de Carl Philipp Emanuel Bach et celui de Johann Christian, et nous permet de voir l'écart stylistique entre les deux frères.

Dans cet album le Magnificat est interprété par le Dresdner Kammerchor et l'ensemble La Stagione, dirigés par Michael Schneider.

En voici une version audio:




Cara, la dolce fiamma - air d'opéra (1765)



L'album suivant contient une collection d'airs d'opéras de Johann Christian Bach interprétés par le contre-ténor Philippe Jaroussky.

Johann Christian Bach se fait le spécialiste de l'opéra séria et apparaît comme un chaînon entre Haendel et Mozart.

Philippe Jaroussky avec sa voix suave et homogène, se joue de toutes les vocalises que Bach avait composés pour les castrats de l'époque. Le disque a été récompensé par un diapason d'or de l'année 2010.

J'ai sélectionné l'air "Cara, la dolce fiamma" qui donne son titre à l'album. Il est extrait de l'opéra "Adriano in Siria".




Sonate pour clavecin ou pianoforte Op. 5 N°2 en ré majeur (1765)



La sonate pour clavier Op. 5 No.2 fait partie des 3 sonates (les n°2, 3 et 4) que Mozart a transcrit en concertos pour piano (il s'agit des concertos pour piano K.107). 

Il s'agit d'une sonate typique du style de Johann Christian Bach, un style galant et italianisant, qui s'éloigne de la musique baroque.

J'ai sélectionné un album interprété au piano par Emile Naoumoff qui nous permet d'entendre toutes les sonates des opus 5 et 17.

Voici la sonate Op. 5 No. 2 en trois mouvements.

I - Allegro di Molto



II - Andante di Molto



III - Minuetto




Concertos pour instrument à vent (1760-1775)




Johann Christian Bach a composé six concertos pour instrument à vent: 2 concertos pour hautbois, 2 pour flûte et 2 pour basson.

Anthony Halstead à la tête de The Hannover Band en a sorti une intégrale en 2 volumes.

J'ai sélectionné deux concertos composés aux alentours de 1768, c'est-à-dire durant la période londonienne.

Voici, tout d'abord, le concerto pour hautbois No.2 en fa majeur WC 81.



Et le concerto pour basson No.2 en si bémol majeur WC 83. Il semble qu'il a été composé peu de temps avant celui de Mozart, qui est dans la même tonalité.




Symphonie Op. 6 No. 6 en sol mineur (1770)



L'opus 6 de Johann Christian Bach est constitué de 6 symphonies, la dernière est ma symphonie préférée.

J'ai sélectionné l'excellent album de l'Academy of Ancient Music dirigée par Simon Standage qui nous permet d'entendre des Symphonies (parmi les meilleures du compositeur) et l'ouverture de Adriano in Siria.

Sous Youtube, j'ai plutôt choisi de sélectionner un version live interprétée par Konrad Junghänel à la tête du SWR Symphonieorchester.




Symphonie concertante No. 13 en mi bémol majeur pour 2 clarinettes, 2 cors, flûte et basson WC 41 (1775)



Johann Christian Bach a composé 17 Symphonies Concertantes, qui se distinguent des symphonies par le rôle soliste qu'elles offrent à un ou plusieurs instruments.

Anthony Halstead à la tête de The Hannover Band a enregistré une intégrale de ces symphonies concertantes en 6 CD.

J'ai sélectionné le volume 3 qui contient la symphonie concertante No. 13. J'ai choisi cette symphonie pour l'utilisation des clarinettes, car Bach est un des premiers à les utiliser. De plus, il faut noter qu'il était un spécialiste de l'utilisation des instruments à vent dans ses œuvres.

Voici cette symphonie concertante interprétée par Anthony Halstead.




Concerto pour clavecin Op. 13 No. 4 en si bémol majeur WC 65 (1777)



Bach a composé 26 concertos pour clavier. L'opus 13 fait partie des compositions tardives du compositeur.

J'ai sélectionné à nouveau un volume extrait de l'intégrale des concertos par Anthony Halstead à la tête de The Hannover Band.

Le concerto Op. 13 No. 4 est un charmant exemple du style galant, il s'agit du concerto le plus populaire du compositeur.




Amadis de Gaule, opéra (1779)





C'est en 1778 que Bach reçoit la commande d'un opéra pour Paris. Malheureusement cet opéra ne rencontrera pas le succès escompté. On peut penser que cela est principalement du au livret (et au sujet traité) qu'à la musique elle-même. 

En effet, à l'époque où l'opéra est composé, le thème du protagoniste incarné par Amadis, qui est un héros espagnol aidé par des puissances magiques n'est plus du goût de l'époque. On peut noter d'ailleurs que le roman de Cervantès est déjà passé par là au siècle précédent et tourne en dérision ce type de héros.

Il ne faut pas non plus oublier que cet opéra arrive dans la période troublée où le public parisien se déchire entre Gluckistes et Piccinistes.

En 1684, le librettiste Philippe Quinault avait écrit un livret pour l'opéra "Amadis" de Lully. Pour l'opéra de Bach, Alphonse de Vismes remanie le livret de Quinault et le raccourcit. On passe ainsi de 5 à 3 actes.

L'opéra raconte l'histoire des amours contrariées d'Amadis et d'Oriane. En effet, la sorcière Arcabonne veut se venger de la mort de son frère qui a été tué par Amadis. Elle fait enlever Oriane et elle et son frère vont lui faire croire qu'Amadis est mort. Les deux amoureux seront sauvés par la bonne fée Urgande, qui apparaît dans l'opéra comme une sorte de deus ex machina.

En 2012, l'éditeur le Palazetto Bru Zane a sorti une nouvelle édition de cet opéra sous la direction fine, vive et incisive de Didier Talpain.

Voici la version audio de cet opéra.





6 Symphonies Op. 18 (1781)



Les Symphonies de l'opus 18 sont les dernières composées par Bach peu de temps avant sa mort.

J'ai sélectionné un des volumes de l'intégrale des symphonies, encore et toujours par Anthony Halstead.

Voici une des plus belles symphonies de Bach, la symphonie Op. 18 No. 4, que l'on retrouve également sur l'album de Simon Standage mentionné plus haut. Sous Youtube, je vous propose cette version en audio.








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