dimanche 21 juillet 2019

Rimsky-Korsakov (Nikolaï)

Nikolaï Rimsky-Korsakov


Nikolaï Rimsky-Korsakov


Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov (souvent orthographié Rimsky-Korsakov) né le 6 mars 1844 à Tikhvine et mort le 8 juin 1908 à Lioubensk, fut avec Tchaïkovski l'un des plus grands compositeurs russes de la seconde moitié du XIXe siècle. Il fit partie du « Groupe des Cinq » et fut professeur de musique, d'harmonie et d'orchestration au conservatoire de Saint-Pétersbourg. 

Rimsky-Korsakov est avant tout un superbe orchestrateur, ses œuvres symphoniques sont très connues et leur succès ne s’est jamais démenti. Il a également composés plusieurs opéras, mais s’ils sont unanimement célébrés en Russie, c’est beaucoup moins le cas en Occident. 

Voici une anthologie de ses meilleures œuvres.


Schéhérazade

Je commence tout d’abord avec une oeuvre tout à fait emblématique du compositeur en raison de la richesse orchestrale, de la beauté des mélodies et du charme oriental de sa musique : il s’agit de la suite symphonique « Schéhérazade » Op. 35 composée en 1888. 

Cette suite est composée de quatre parties et on y entend surtout deux thèmes principaux : celui de Schéhérazade (violon et harpe) et celui du sultan (cuivres). Ces thèmes subissent des transformations tout au long de l’oeuvre. 

Ce que j’aime particulièrement dans cette oeuvre, c’est cette évocation d’un monde oriental un peu magique inspiré des contes des « Mille et une nuits ». Il s’agit d’une grande fresque orchestrale, avec de nombreux changements de rythmes et d’ambiance, et un côté quasiment cinématographique pour décrire différentes péripéties telles que le vaisseau de Simbad, la fête à Bagdad et le vaisseau qui finit brisé sur un rocher. 

En ce qui concerne les nombreuses versions de cette oeuvre, j’ai longtemps préféré celle de Myung-Whun Chung à la tête de l’orchestre de la Bastille, depuis peu je donne ma préférence à celle de Valery Gergiev à la tête de l’orchestre du Kirov, le violon y est absolument superbe.



Une autre version dirigée par Valery Gergiev avec le Wiener Philharmoniker cette fois:





Antar

Rimsky-Korsakov a composé trois très belles symphonies, parmi lesquelles se détache la symphonie No. 2 Op. 9 sous-titrée « Antar ». Je trouve cette oeuvre déjà très annonciatrice de Schéhérazade par la beauté des thèmes musicaux, l’ambiance exotique, et la qualité du traitement orchestral. 

Cette oeuvre est inspirée d'un conte arabe de Sennkovsky. Antar, un ennemi de toute l'humanité, est devenu un solitaire dans le désert. Il sauve une gazelle d'un grand oiseau. Fatigué d'avoir combattu l'oiseau, il s'endort épuisé. Il rêve qu'il est dans le palais de la reine de Palmyre. 

La reine, qui est en fait la fée Gul-Nazar, était la gazelle qu’Antar a sauvée de l'oiseau. En récompense, elle permet à Antar d'accomplir trois des plus grandes joies de la vie: la vengeance, le pouvoir et l'amour. Il accepte ces cadeaux avec gratitude, puis fait lui-même une demande. 

Il demande à la reine de le tuer lui-même si ces plaisirs deviennent ennuyeux. Il tombe ensuite amoureux de la reine. Après quelque temps, cependant, il se lasse de sa passion. La reine le prend alors dans ses bras et l'embrasse avec une telle férocité que son dernier souffle de vie s'échappe. 



Le chef d’orchestre Neeme Järvi à la tête du Gothenburg Symphony Orchestra nous livre une excellente version de ces trois symphonies, accompagnées de deux très grandes oeuvres de Rimsky-Korkavov : L’ouverture de la Grande Pâque russe Op. 36 et le Capriccio espagnol Op. 34. La version du Capriccio espagnol est exceptionnelle.

Une version audio d'Antar:








Ouvertures et Suites


Si les opéras de Rimsky-Korsakov sont peu connus en dehors de la Russie, il n’en est pas de même des ouvertures ou des suites qui en ont été extraites. Neeme Järvi, encore lui, a publié un album intitulé « Overture and Suites from the Operas », qui réunit la plupart de ces oeuvres. 



Citons les suites les plus réussies : 
  • "Le conte du tsar Saltan", cet opéra est basé sur un poème éponyme d’Alexandre Pouchkine. Il reste célèbre surtout pour l’interlude orchestral du troisième acte : "Le vol du bourdon". 
  • Ensuite, on entend la suite extraite de "La cité invisible de Kitège" qui raconte comment, par miracle, la cité est devenue invisible pour échapper à l’invasion des Tatars. 
  • Enfin, l’album ce termine avec la superbe suite du "Coq d’or" également tiré d’un conte de Pouchkine où l’on retient la danse du tsar Dodon et de la reine Chemakha.

Voici le célèbre Vol du bourdon par Mikhail Pletnev:






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