Jan Dismas Zelenka
Jan Dismas Zelenka (16 octobre 1679 à Louňovice près de Blaníkem en Bohême – 23 décembre 1745 à Dresde) est un compositeur bohémien de l'époque baroque. Exact contemporain de Bach et Händel, il est resté méconnu malgré son talent indéniable. Les musicologues allemands d’après-guerre le citent comme un « petit maître ». Il reste, encore aujourd’hui, un des génies du baroque que l’on a failli oublier.
Eternel second, il ne sera jamais nommé maître de chapelle de la cour de Dresde où il officie de 1719 à sa mort. En effet, il sert tout d’abord sous les ordres de Johann David Heinichen. Et quand celui-ci meurt, il est remplacé par Johann Adolf Hasse, plus italianisant, et plus au goût de la cour. En effet, ce dernier compose des opéras seria aux antipodes de Zelenka, contrapuntiste jésuite, qui multiplie les oeuvres de musique sacrée.
Il laisse des oratorios, des cantates sacrées, le mélodrame « De Sancto Venceslas Sub olea pacis » (composé en 1723 pour le couronnement de Charles VI à Prague), des œuvres religieuses dont 22 messes, quelques requiem, un Magnificat (copié par Friedmann Bach), des hymnes et des psaumes, des œuvres de musique de chambre dont 6 Sonates pour 2 hautbois et basson ; 5 Caprices pour cordes et vents : Sinfonia, Concerto, Ouverture et Hypochondria pour 7-8 instruments concertants.
Il reste un maître austère et mélancolique, mais il demande à ses interprètes une grande virtuosité instrumentale et vocale. Il faut dire qu’il dispose à Dresde du plus exceptionnel des orchestres d’Europe et il parvient à tirer le meilleur parti de ses excellents chanteurs.
Ceci permet à Zelenka, par exemple, de composer des messes de grande envergure, les plus hautement inspirées de l’époque.
Il reste un maître austère et mélancolique, mais il demande à ses interprètes une grande virtuosité instrumentale et vocale. Il faut dire qu’il dispose à Dresde du plus exceptionnel des orchestres d’Europe et il parvient à tirer le meilleur parti de ses excellents chanteurs.
Ceci permet à Zelenka, par exemple, de composer des messes de grande envergure, les plus hautement inspirées de l’époque.
Voici un florilège des musiques de ce grand contrapuntiste.
Hipocondries, Concertos et Symphonies
Je commence par l’album « Zelenka & Pisendel – Concerti » interprété par l’ensemble Freiburger Barockorchester sous la direction de Gottfried von der Goltz. Cet album nous permet d’entendre les plus célèbres pièces orchestrales de Zelenka :
- l’« Hipocondrie » à 7 concertanti ZWV 187,
- le concerto à 8 concertanti ZWV 186
- la « Simphonie » à 8 concertanti ZWV 189.
La Simphonie ZWV 189 est certainement l’oeuvre la plus virtuose, écoutez les arabesques du violon dans un premier temps, puis celles du hautbois qui y répond.
Ils sont couplés avec des œuvres orchestrales de Johann Georg Pisendel violoniste virtuose à la cour de Dresde, qui s’y trouve en même temps que Zelenka.
Voici l'Hipocondrie a 7 concertanti:
Sonates en trio ou sonates pour deux hautbois et basson
Ce sont ces œuvres qui ont permis la redécouverte du compositeur au XXème siècle. Ce qui est le plus remarquable dans ces œuvres c’est que le côté savant – Zelenka utilise un contrepoint recherché avec deux basses obligées – n’empêche pas l’intensité de l’expression, surtout dans les parties virtuoses du hautbois et du basson.
Cela est remarquablement montré dans l’album "Sonates pour deux hautbois et basson" de l’ensemble Zefiro. La prise de son est fabuleuse et la virtuosité des interprètes est flamboyante.
Je voudrais citer également une autre version de très haut niveau : celle de Vaclav Luks à la direction du Collegium 1704.
La version audio de l'ensemble Zefiro:
Missa Paschalis
Le fervent Zelenka va composer une messe par an entre 1723 et 1730. Des oeuvres à la fois d’une grande religiosité mais en même temps d’une grande flamboyance. J’en veux pour exemple cette "Missa Paschalis" (Messe de Pâques) ZWV 7 composée en 1726 et d’un faste éclatant, on y sent l’influence italienne. Une puissance lumineuse se dégage de cette partition, en particulier des passages suivants:
- le « Kyrie » introductif et ses trompettes,
- le « Domine Deus », chanté par la soprano seule,
- un très joli « Et incarnatus est », très court,
- à nouveau les trompettes éclatantes qui résonnent dans le « Et resurrexit »,
- le plus beau passage est certainement le « Benedictus » avec ses longues tenues.
La Missa Paschalis dirigée par Ivo Venkov:
En 1740, Zelenka compose une de ses dernières messes la "Missa Dei Patris" ("Messe de Dieu le Père").
Dès le Kyrie introductif on est pris dans les méandres d’un contrepoint festif, qui n’est pas sans rappeler la musique italienne d’un Vivaldi, esprit que l’on retrouve bien dans le Gloria.
Les instruments à vents, et en particulier les hautbois, jouent un rôle important dans toute la messe et en particulier dans le Credo, ou bien encore dans l’ « Et Resurrexit » qui est très vif et très théâtral.
Zelenka nous livre à nouveau un très beau « Benedictus » dont il a le secret.
Dès le Kyrie introductif on est pris dans les méandres d’un contrepoint festif, qui n’est pas sans rappeler la musique italienne d’un Vivaldi, esprit que l’on retrouve bien dans le Gloria.
Les instruments à vents, et en particulier les hautbois, jouent un rôle important dans toute la messe et en particulier dans le Credo, ou bien encore dans l’ « Et Resurrexit » qui est très vif et très théâtral.
Zelenka nous livre à nouveau un très beau « Benedictus » dont il a le secret.
Frieder Bernius à la tête du Barockorchester Stuttgart et du Kammerchor Stuttgart nous en livre une version pleine de finesse et de distinction, et nous montre à quel point ce serait une erreur de sous-estimer les qualités de ce contemporain de Bach.
En voici une version par le Vocal Ensemble Polyharmonique Wroclaw Baroque:
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