vendredi 16 août 2019

Elgar (Edward)

Edward Elgar


Edward Elgar


Sir Edward Elgar (né à Lower Broadheath, près de Worcester, le 2 juin 1857 – mort à Worcester le 23 février 1934), 1er baronnet Elgar de Broadheath, est un compositeur et chef d'orchestre britannique dont les œuvres sont entrées dans le répertoire classique international. Les Variations Enigma, les marches Pomp and Circumstance, son concerto pour violon, son concerto pour violoncelle et deux symphonies font partie des pièces les plus connues de son répertoire.

Il s’agit du premier maillon de cette "chaîne" de compositeurs britanniques que je souhaite vous faire (re)découvrir. 

J’ai sélectionné quelques œuvres emblématiques de ce compositeur au ton très romantique ayant réalisé de très belles mélodies.

De plus, je vous ai préparé une playlist contenant une sélection d'œuvres emblématiques des principaux compositeurs britanniques dont je parle dans ces pages.

Deezer:

Les Variations Enigma

En 1899, Elgar compose une de ses œuvres les plus connues : « Les Variations Enigma » Op. 36. Il s’agit d’un thème et de quatorze variations. Cette œuvre est dédicacée ainsi par Elgar : « à mes amis décrits ici ». En effet, il fait le portrait musical de ses proches et donne à chaque variation un titre qui est le surnom ou bien les initiales de l’ami portraituré. Les variations les plus remarquables sont :
  • Variation 1 C.A.E. : Il s’agit des initiales de l’épouse d’Elgar : Caroline Alice Elgar. Il cite une courte mélodie qu’il avait l’habitude de siffler quand il rentrait chez lui.
  • Variation 9 Nimrod : Cette variation décrit Augustus J. Jaeger, le meilleur ami d’Elgar. Le nom « Nimrod » provient du chasseur de l’ancien testament et fait référence au nom « Jaeger » qui en Allemand signifie chasseur. Il s’agit d’une mélodie très émouvante et très célèbre, qui est souvent jouée lors des cérémonies funéraires. 
  • Variation finale (no. 14) E.D.U : Cette variation est un autoportrait d'Elgar, Edu étant un surnom que lui donnait sa femme. Cette variation se termine de manière triomphale avec une intervention de l’orgue.

L'émouvante variation Nimrod par Mikko Franck:



Le mot « Enigma » se réfère à deux devinettes : la première, assez facile, consiste à deviner le personnage décrit grâce au surnom ou aux initiales. La deuxième, beaucoup plus difficile, consiste à trouver le « thème caché » sur lequel sont fondées toutes les variations, ce thème n’étant lui-même jamais énoncé. 

Une des théories qui semble la plus probante est qu’il s’agit du 2ème mouvement de la sonate « Pathétique » de Beethoven. Pour ceux qui sont intéressés par ce rébus, je recommande la lecture de l’excellent article Wikipédia sur les « Variations Enigma ».

Ma version favorite est celle dirigée par Leonard Bernstein à la tête du BBC Symphony Orchestra. 


Pomp & Circumstance

En couplage on peut entendre l’œuvre la plus célèbre d’Elgar : il s’agit de la marche militaire « Pomp & Circumstance » No. 1, également connue sous le titre de « Land of Hope and Glory » lorsqu’elle est chantée. La version chantée est d’ailleurs considérée comme une sorte de second hymne national. 

Cette œuvre est régulièrement chantée par le public du Royal Albert Hall lors de la « Last Night of the BBC Proms » et c’est quelque chose ! Pour vous en persuader voici le lien vers la vidéo Youtube de l’édition 2012 :


Deux autres œuvres complètent cet album: 
  • la marche “Pomp & Circumstance” No. 2, moins connue que la première, mais très joyeuse et chantante, 
  • “La couronne des Indes” Op. 66, une sorte de marche pompeuse aux relents d’exotisme, tout à fait agréable à écouter.




Concerto pour Violon

Entre 1909 et 1910, Elgar compose son concerto pour violon Op. 61. Il s’agit d’un concerto romantique commandé par le violoniste autrichien Fritz Kreisler. Dans cette œuvre, Elgar dit qu’il a mis beaucoup de lui-même : 
« J'ai écrit mon âme en toutes lettres dans le concerto, la Deuxième Symphonie et l'Ode [The Musik Makers] et tu le sais. [...] Dans ces trois œuvres, je me suis révélé moi-même. » 

Le concerto est une œuvre assez longue en 3 mouvements :
  • I - Allegro : Le thème du 1er mouvement, très romantique, me fait irrésistiblement penser à Tchaïkovsky. Le caractère général de ce mouvement est tourmenté.
  • II – Andante : Le chant du violon est nostalgique et mélancolique.
  • III – Allegro molto : Le mouvement début par une introduction virtuose au violon, le thème énoncé par l’orchestre est plutôt majestueux sur des guirlandes du violon. Ce mouvement contient une immense cadence, durant laquelle, selon les mots d’Elgar : "le violon repense tristement au 1er mouvement, la musique exhalant un chant de souvenirs et d’espoir". Le final est triomphal.

En 1932, alors qu’il a près de 75 ans, Edward Elgar enregistre son concerto pour violon avec un jeune prodige de 16 ans : il s’agit de Yehudi Menuhin. Depuis que j’ai entendu cette magnifique version, et en dépit de la qualité sonore datée de l’enregistrement (qui, néanmoins, pour un enregistrement de 1932 n’est pas si mal que cela !), il s’agit de ma version favorite. Il faut entendre Yehudi Menuhin dans la longue cadence et la sensibilité de l’orchestre dirigé par Elgar.



Une version live par Renaud Capuçon:





Concerto pour Violoncelle 

En 1919, après un long silence du à la première guerre mondiale, Elgar compose sa première œuvre orchestrale d’après-guerre. Il s’agit de son concerto pour violoncelle, une œuvre au ton post-romantique. 

Ce concerto est en quatre mouvements :
  • I – Adagio : Après une courte introduction, on entend le magnifique thème, plein de pathos, qui a fait la renommée de ce concerto. Je trouve la mélodie tout à fait sublime et elle a un côté nostalgique qui émeut profondément.
  • II – Lento – Allegro Molto : Après un début très lent, le mouvement s’accélère et laisse le violoncelle s’exprimer avec beaucoup de virtuosité. Le thème, plus léger, est charmant et romantique.
  • III – Adagio : Il s’agit d’un mouvement lent, et certainement le passage le plus faible du concerto : il est statique et il ne se passe pas grand chose.
  • IV – Allegro : Le thème est vif et gai. Il y a de nombreux changements de rythme. Une belle virtuosité est demandée au violoncelle. Le concerto se termine sur une note optimiste.
Ma version préférée de ce concerto est celle interprétée par Jacqueline du Pré au violoncelle, dirigée par Sir John Barbirolli à la tête du London Symphony Orchestra. Cette œuvre est ma préférée d’Elgar et certainement un des plus remarquables concertos pour violoncelle du répertoire.




On retrouve Jacqueline du Pré dirigée par Daniel Barenboïm:








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