mercredi 7 août 2019

Verdi (Giuseppe)

Giuseppe Verdi

Giuseppe Verdi


Giuseppe Fortunino Francesco Verdi, né Joseph Fortunin François Verdi le 10 octobre 1813 à Roncole et mort le 27 janvier 1901 à Milan, est un compositeur romantique italien. Il reste universellement connu pour ses opéras : il en a composé 28, parmi lesquels uniquement deux sont des comédies (le 2ème et le dernier), alors que tous les autres sont des drames. 

Verdi est symbole d’art lyrique, de bel canto, de belles mélodies. Il a magnifié la voix humaine que ce soit dans les airs solistes ou dans les choeurs. Son nom reste également attaché à la lutte pour l’indépendance de l’Italie, même s’il n’a pas joué un rôle politique, son oeuvre a été le porte-parole des Italiens voulant se libérer du joug autrichien. Il a composé jusqu’après ses 80 ans. 

Je vous propose une sélection chronologique des plus beaux extraits d'opéras, ainsi que des extraits de son requiem, et pour terminer son quatuor à cordes.

Voici les liens vers la playlist.

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Voici une anthologie de ses plus beaux opéras et ses plus beaux airs avec des extraits sous YouTube.

Nabucco



En 1840 Verdi est au comble du désespoir: en effet, après avoir perdu ses deux enfants, il perd également sa femme. Il envisage même d’arrêter sa carrière de compositeur. Mais ses premiers succès, la ténacité de Merelli, l’imprésario de la Scala de Milan, et le risque financier d’un dédit le convainquent de continuer. 

En 1842, Merelli lui commande un nouvel opéra sur un livret de Temistocle Solera. Verdi lit le livret et les paroles du Choeur des Hébreux lui redonnent le goût d’écrire. Ce sera son premier succès triomphal avec “Nabucco” et son fameux choeur “Va piensero” qui va faire exulter le public italien qui reconnaît dans le peuple Hébreux esclave des Babyloniens une similitude avec la situation de l’Italie qui souffre de la domination autrichienne. 

“Nabucco” raconte l’histoire du roi de Babylone Nabuchodonosor qui pour avoir blasphémé dans le temple de Jérusalem est puni par le Dieu des Hébreux qui lui lance un éclair à la tête qui le rend fou. Après de nombreuses péripéties Nabucco demande l’aide de Dieu et invoque son pardon, il recouvre sa raison et libère les esclaves Hébreux. 

Les grands passages de cet opéra sont:
  • l’ouverture qui annonce certains thèmes de l’opéra, 
  • l’air “Come Notte A Sol Fulgente” chanté par la basse et repris par le choeur, 
  • l’air “Fenena, O mia Diletta” chanté par le ténor, 
  • l’air “Salgo Già Del Trono Aurato” chanté par Abigaille, 
  • l’air “E l’Assiria una Regina” chanté par le choeur, 
  • l’air “Deh, Perdona” chanté par Nabucco, 
  • le fameux choeur des esclaves “Va, Pensiero”, 
  • l’air “Cadran, Cadranno I Perfidi... O Prodi Miei, Seguitemi” chanté par la basse, 
  • le choeur “Immenso Jeovha” 
  • l’air final d’Abigaille. 

Je retiens la version dirigée par Giuseppe Sinopoli avec Piero Cappuccilli dans le rôle de Nabucco, Placido Domingo dans le rôle d’Ismael et Ghena Dimitrova dans le rôle d’Abigaille.

Le chœur des esclaves par les chœurs de l'Opéra National de Paris:





Rigoletto


C’est en 1851 que Verdi compose un de ses opéras de la maturité, il est crée à la Fenice à Venise et connaît un succès immédiat qui ne sera jamais démenti: il s’agit de “Rigoletto” sur un livret de Francesco Maria Piave, un ami de Verdi, tiré d’une oeuvre de Victor Hugo “Le Roi s’amuse”. 

Cet opéra raconte l’histoire du duc de Mantoue et de son bouffon Rigoletto. Le duc est célèbre pour ses moeurs libertins. Le comte Monterone, dont il a séduit la fille lui jette, ainsi qu’à Rigoletto, une malédiction. On apprend que le duc a également séduit la fille de Rigoletto, Gilda, comme de nombreuses femmes avant elle. Les courtisans, croyant qu’il s’agit d’une conquête de Rigoletto, enlèvent la jeune fille pour se venger de ses moqueries continuelles. 

Rigoletto retrouvant finalement sa fille chez le duc, jure de se venger et fait appel à un tueur à gages, Sparafucile. Ce dernier, par l’entremise de sa soeur attire le duc dans une auberge. Celle-ci est séduite par le duc, qui chante alors l’inconstance des femmes dans l’air célèbre “La Donna e mobile”. La soeur de Sparafucile ne veut plus que celui-ci tue le duc. Celui-ci lui promet alors de tuer le premier venu. Gilda qui s’était cachée non loin entend tout, et bien qu’elle ait découvert l’infidélité du duc, elle décide néanmoins de se sacrifier. 

Sparafucile tue Gilda, la met dans un sac. Une horloge sonne minuit. Rigoletto revient chercher le cadavre du duc. Il frappe à la porte. Sparafucile sort en traînant un sac. Le bouffon lui tend une bourse. Resté seul, Rigoletto traîne le sac vers le bord de l'eau, quand il entend soudain la voix du duc chanter au loin “La donna è mobile”. Tremblant, il déchire le sac, et, horrifié, y trouve sa fille mourante. Éperdu de douleur, Rigoletto prend sa fille dans ses bras : tous deux chantent alors des adieux déchirants. Au moment où elle expire, il comprend alors que la maledizione (la « malédiction ») de Montérone s'est réalisée. 

Une excellente version de ce dramatique opéra est celle dirigée par Carlo Maria Giulini avec Piero Cappuccilli dans le rôle de Rigoletto, Placido Domingo dans le rôle du Duc, et Ileana Cotrubas dans le rôle de Gilda. 

On retiendra l’air de Gilda: “Gualtier Malde, caro nome”, l’air “Povero Rigoletto”, l’air de Gilda: “Tutte le feste al tempio”, l’air du Duc “Bella figlia dell’amore”, et toute la scène finale avec sa force dramatique et l’illustration de l’orage.

“La Donna e mobile” par Vittorio Grigolo:





La Traviata


En 1853, Verdi compose “La Traviata” qui est pour moi son plus bel opéra. Le sujet en est inspiré par “La Dame aux camélias” d’Alexandre Dumas fils. Verdi a vu la pièce à Paris avec sa compagne la soprano Giuseppina Strepponi. On ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre Violetta, “La Traviata”, qui est une demi-mondaine, et Giuseppina qui a vécu de la même façon avant de connaître Verdi. 

Il y a de nombreux passages absolument fabuleux dans cet opéra: 
  • le prologue, à la magnifique mélodie, qui annonce déjà la fin mélodramatique de l’opéra. 
  • le fameux Brindisi: « Libiamo ne' lieti calici ». 
  • le très beau duo: « Un dì, felice, eterea », 
  • l’air de Violetta (soprano): “Sempra libera”, 
  • l’air d’Alfredo (ténor): « De' miei bollenti spiriti », 
  • le chœur des bohémiennes « Noi siamo zingarelle », 
  • le chœur des matadors « Di Madride noi siami mattadori », 
  • le prélude de l’Acte III (qui est déchirant), 
  • l’air de Violetta « Addio del passato », 
  • le duo « Gran Dio, morir si giovine » 
  • le finale. 
J’ai retenu la version dirigée par Carlos Kleiber avec Ileana Cotrubas dans le rôle de Violetta, Placido Domingo dans le rôle d’Alfredo et Sherrill Milnes dans le rôle de Giorgio Germont. 

A noter qu’en 1982, Franco Zeffirelli a sorti un très beau film avec l’inoubliable Teresa Stratas dans le rôle de Violetta, et, pour ne pas changer, mon ténor préféré Placido Domingo dans le rôle d’Alfredo. 

Le Brindisi par Luciano Pavarotti et Nuccia Focile:



Aida


C’est en 1871 que Verdi compose, dans un style différent de ses opéras précédents, un nouveau chef-d’oeuvre: "Aida". Il s'agit d'un opéra en quatre actes, sur un livret d'Antonio Ghislanzoni d'après une intrigue d'Auguste-Édouard Mariette, créé le 24 décembre 1871 à l'Opéra khédival du Caire. 

Cet opéra conte les amours malheureuses du capitaine égyptien Radamès qui va trahir les siens pour les beaux yeux de l’esclave éthiopienne Aida. Les deux amants finiront enterrés vivants dans un tombeau égyptien. 

La musique de Verdi fait preuve d’une orchestration très soignée, avec quelques mélismes orientaux qui donnent une touche d’exotisme à l’oeuvre. 

On a droit à des passages fameux tels que:
  • l’air de Radamès “Celeste Aida”, 
  • la scène d’ensemble “Su! del Nilo al sacro lido”, 
  • l’air “Immenso Ftha”, 
  • la danse des petits esclaves maures, 
  • le finale “Gloria all’Egitto, ad Iside” 
  • la fameuse “Marche triomphale”, 
  • le duetto d’Amnéris et Radamès “Già i Sacerdoti adunansi”, 
  • la scène très impressionnante du procès de Radamès: “Scena del giudizio”, 
  • la scène finale. 
Je reste fidèle à la version que j’écoute depuis des années, il s’agit d’une version dirigée par Claudio Abbado avec Katia Ricciarelli dans le rôle d’Aida et Placido Domingo dans le rôle de Radamès.

La Marche Triomphale dirigée par Riccardo Chailly:


Voici "Ritorna vincitor ... Numi pietà" interprété par Anna Netrebko:







Les Grands Airs



Pour les amateurs de beau chant, je vous propose une liste des plus beaux airs extraits des autres opéras de Verdi. Je fournis l’année de composition de l’opéra, le nom de l’opéra et le nom de l’air:
  • 1844 – Ernani – “Merce, diletti amici”.
  • 1849 – Luisa Miller – “Quando le sere al placido”.
  • 1853 – Il Trovatore – “Stride la vampa”, et “Di quella pira”.
  • 1855 – I Vespri Siciliani – “Merce, dilette amiche”.
  • 1857 – Simon Boccanegra – “Come in quest’ora bruna”, et “Sento avvampar nell’anima”.
  • 1859 – Un Ballo in Maschera – “Signori oggi d’Ulrica”.
  • 1862 – La Forza del Destino – “Pace, pace mio Dio !”
  • 1867 – Don Carlo – “Ella Giammai M’amo!”
  • 1887 – Otello – “Credo in un Dio crudel”.

 Ernani – “Merce, diletti amici” par Pavarotti:



Un Ballo in Maschera – “Signori oggi d’Ulrica” par Placido Domingo:




Les Ouvertures


Pour les amateurs de musique instrumentale, il faut que noter que Verdi a composé de très belles ouvertures pour ses opéras. Si je mets à part celles des quatre opéras que j’ai cités, voici quelques unes des ouvertures qui me semblent mériter quelques écoutes:
  • Oberto, qui est le premier opéra composé par Verdi en 1839.
  • Ernani, il s’agit certainement de l’ouverture la plus romantique.
  • I Masnadieri, avec son long solo de violoncelle.
  • Luisa Miller, et la prépondérance de la clarinette.
  • Un ballo in Maschera, une ouverture toute en douceur
  • La Forza del Destino, une ouverture au thème envoûtant et terrible qui a été repris pour les films de Claude Berri inspirés de l’oeuvre de Marcel Pagnol: “Jean de Florette” et “Manon des Sources”.
Un coffret de deux CDs dirigés par Herbert von Karajan à la tête du Berliner Philharmoniker me semble être la meilleure introduction à ces merveilleuses ouvertures.

La Forza del Destino par Karajan:




Le Requiem


Je termine cet article par une des rares œuvres de Verdi qui ne soit pas un opéra: en 1874, Verdi compose un Requiem pour la mort d’Alessandro Manzoni, poète italien très engagé dans l’unité italienne. Il s’agit d’une oeuvre de musique sacrée qui reste très "opératique". Le chef d’orchestre Hans von Bülow aura même cette boutade pour le décrire: “un opéra en robe d'ecclésiastique”. 

Les thèmes les plus célèbres en sont le “Dies Irae”, véritablement incandescent, chanté par le choeur, et l’”Ingemisco”, chanté par le ténor. 

Je pense que l’on peut classer ce requiem parmi les plus beaux requiem romantiques avec ceux de Berlioz et de Brahms. 

Parmi les versions que j’ai écoutées celle qui m’a le plus emballé est celle dirigée par John Eliot Gardiner à la tête de l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique avec le ténor Luca Canonici. De plus cette version est couplée au “Quattro Pezzi Sacri” (“Quatre Pièces Sacrées”) qui sont parmi les dernières oeuvres composées par Verdi entre 1887 et 1897. Ma pièce préférée est le “Stabat Mater”.

Le Dies Irae par Abbado:




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