mercredi 7 août 2019

Puccini (Giacomo)

Giacomo Puccini


Giacomo Puccini


Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo Maria Puccini, né le 22 décembre 1858 à Lucques dans le grand-duché de Toscane et mort le 29 novembre 1924 à Bruxelles, est un compositeur italien. Il est considéré comme l'un des plus grands compositeurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. 

Ce sont sans conteste ses opéras qui restent la part la plus célèbre de son oeuvre. Avec des oeuvres telles que : Manon Lescaut, La Bohème, Tosca, Madame Butterfly et Turandot, une dizaine d’opéras au total, Puccini a conquis l’immortalité. Il se révèle un maître de l’opéra vériste avec des histoires tragiques voire mélodramatiques qui touchent profondément l’auditeur et un art vocal au summum du bel canto. 

Parmi ses opéras j’ai fait une sélection de mes oeuvres préférées.

La Bohème


Entre 1892 et 1895, Puccini compose « La Bohème » adapté des Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger. Cet opéra raconte les amours tragiques de Rodolfo qui est poète et de Mimi, une pauvre petite couturière. Les meilleurs passages de cet opéra sont les airs suivants : 
  • « Che gelida manina » (« Quelle petite main glacée ») chanté par Rodolfo, ténor, 
  • « Mi chiamano Mimi » (« Ils m’appellent Mimi ») chanté par Mimi, soprano, 
  • le duo « O soave fanciulla » (« O douce fille ») chanté par Rodolfo et Mimi. 
  • Je trouve que le plus beau passage est l’air chanté par Musetta, soprano : « Quando m’en vo » (« Quand je vais le long »), également appelé « Valse de Musetta ». 
  • Enfin le quatuor avec Mimì, Rodolfo, Musetta et Marcello : « Addio dolce svegliare alla mattina! » (« Au revoir doux réveil du matin! »). 
On peut certainement reprocher à cette oeuvre un peu de mièvrerie et son côté mélodramatique qui est passé de mode, néanmoins l’art vocal de Puccini ne manque pas de nous impressionner et ses mélodies sont immortelles. 

Une des plus belles versions de cet opéra est certainement celle interprétée par Luciano Pavarotti dans le rôle de Rodolfo, Mirella Freni dans celui de Mimi et Elizabeth Harwood dans le rôle de Musetta, avec le Berliner Philharmoniker dirigé par Herbert von Karajan.

Je voudrais néanmoins citer la version de 2008 interprétée par Rolando Villazon dans le rôle de Rodolfo et Anna Netrebko dans le rôle de Mimi qui sont vocalement parfaits. 

Voici Mirella Freni et Luciano Pavarotti dans "Che gelida manina":



Mirella Freni dans "Si mi chiamano Mimi":







Tosca


En 1900, Puccini compose l’opéra qui reste pour moi un chef-d’oeuvre absolu, il s’agit de "Tosca". Cet opéra est écrit sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, d'après la pièce de Victorien Sardou. 

Il raconte l’histoire tragique de Floria Tosca, célèbre cantatrice et maîtresse du peintre Mario Cavaradossi. Celui-ci est un républicain convaincu, mais à l’époque le Baron Scarpia met sur pied une police secrète et traque tous les républicains. Floria Tosca, par jalousie, trahira sans le vouloir son amant qui sera emprisonné, torturé et finalement tué par la perfidie du Baron. Floria découvrant Mario mort se jette du haut du château Saint-Ange. 

Les plus beaux airs de cet opéra sont : 
  • « Recondita armonia » (« Secrète harmonie ») chanté par Cavaradossi, ténor,
  • le « Te Deum » chanté par le choeur qui accompagne l’air de Scarpia « Tre sbirri, una carrozza », où il exprime sa volonté de soumettre Tosca à ses désirs en se servant de sa jalousie, 
  • « Vissi d’arte » (« J’ai vécu d’art ») chanté par Tosca, soprano, 
  • et enfin l’émouvant air final de Cavaradossi « E lucevan le stelle » (« Et les étoiles brillaient ») dans lequel il songe à son bonheur passé auprès d'elle, empli de désespoir. 
Je retiens deux versions de cet opéra magnifique : 

Tout d’abord, une version de légende, de 1953, interprétée par Maria Callas dans le rôle de Tosca, Giuseppe Di Stefano dans celui de Cavaradossi et enfin Tito Gobbi dans celui de Scarpia, le tout dirigé par Victor de Sabata à la tête du Choeur et de l’Orchestre de la Scala de Milan. 

Vissi d'Arte par Maria Callas:



Ensuite, une version plus récente, de 1992, avec Mirella Freni dans le rôle de Tosca, Placido Domingo dans celui de Cavaradossi et enfin Samuel Ramey dans celui de Scarpia, le Philharmonia Orchestra étant placé sous la direction de Giuseppe Sinopoli. 


Les interprètes de la version de 1953 sont certainement insurpassables, notamment Maria Callas qui est considérée par de nombreux musicologues comme la « Tosca du siècle ». Giuseppe Di Stefano, qui lui donne la réplique, est un des meilleurs ténors de sa génération. Ce qui peut gêner dans cette version est la mauvaise qualité de la prise de son qui écrase totalement les timbres, notamment ceux de l’orchestre. Mais, si vous êtes un fan de Maria Callas cela ne vous gênera pas. Je reviendrai d’ailleurs sur cette artiste qui a profondément marqué le XXème siècle. 

Par contre, si comme moi, vous êtes quand même gênés par une mauvaise qualité sonore, alors la deuxième version est pour vous: Mirella Freni est certainement une des meilleures Tosca, et Placido Domingo reste pour moi le meilleur Cavaradossi avec la version de référence de « E lucevan le stelle ». Avec une bonne qualité sonore on reste subjugué par la scène du « Te Deum » avec le choeur et, en contrepoint, l’air de Scarpia, chanté par un excellent Samuel Ramey, que j’avais adoré dans « Robert le Diable » de Meyerbeer à l’opéra Garnier (en 1985). 

"E lucevan le stelle" par Placido Domingo:



Le Te Deum par Ruggeri Raimondi:




Turandot


Le troisième opéra de Puccini que je retiens est « Turandot ». Composé en 1926 et inspiré par un conte de Carlo Gozzi.

Il raconte l’histoire de la cruelle princesse Turandot : celle-ci afin de venger son ancêtre la princesse Lou-ling qui a été tuée par un prince étranger a décidé de donner sa main au prince qui pourra répondre à ses trois énigmes. Par contre, si le prince ne trouve pas il sera décapité. Pour l’instant, aucun prince ne trouve et les cimetières se remplissent, au grand dam des trois ministres Ping, Pang et Pong, qui sont des personnages plutôt comiques, et qui souhaitent que Turandot trouve un prince qu’elle puisse aimer. 

C’est le prince Calaf (dont le père, roi de Tartarie, est en exil) qui tombant éperdument amoureux de Turandot dès qu’il l’a voit, relève le défi des trois énigmes. Il les trouve, mais devant la réticence de Turandot, il lui propose de mettre sa vie à sa merci si elle trouve son nom avant l’aube. L’esclave Liu, qui est la seule à connaître l’idendité de Calaf, est torturée afin d’avouer son nom, mais elle préfère se poignarder afin de ne pas le révéler. A l’aube, le prince embrasse Turandot et lui révèle son nom : Calaf, remettant ainsi son sort entre ses mains. 

Devant l'empereur, et tout le peuple rassemblé, Turandot déclare qu'elle connaît le nom de l'inconnu : il s'appelle « Amour ». La foule acclame les fiancés. 

Il s’agit pour moi de la plus belle oeuvre de Puccini. Le livret est intelligent, la partition est d’une véritable somptuosité orchestrale avec ses accents de musique orientale, l’humour des ministres, le côté dramatique de l’histoire, et en même temps l’évolution de la princesse de la cruauté à l’amour. 

Les principaux passages sont : 
  • l’air de Calaf, ténor, « Non piangere, Liu » (« Ne pleure pas, Liu »), 
  • l’air de Turandot, soprano, « In questa reggia » (« Dans ce palais »), 
  • la superbe scène des énigmes : « Straniero, ascolta ! » (« Etranger, écoute ! »), 
  • l’air de Calaf qui est le sommet de l’opéra : « Nessun dorma » (« Que nul ne dorme »),
  • l’émouvante mort de Liu : « Tanto amore, segreto » (« Tant d’amour secret »), 
  • et enfin le duo entre Turandot et Calaf : « Principessa di morte » (« Princesse de mort »). 
Je reste sous le charme de la version interprétée par Joan Sutherland dans le rôle de Turandot, Luciano Pavarotti dans celui de Calaf et Montserrat Caballé dans celui de Liu, le London Philharmonic Orchestra étant placé sous la direction de Zubin Mehta. L’air "Nessun dorma" trouve en Luciano Pavarotti le meilleur interprète.

"Nessun dorma" par Luciano Pavarotti:







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