vendredi 16 août 2019

Vaughan Williams (Ralph)

Ralph Vaughan Williams


Ralph Vaughan Williams


Ralph Vaughan Williams, né le 12 octobre 1872 à Down Ampney et mort le 26 août 1958 à Londres, est un compositeur britannique qui s’est exprimé aussi bien dans la symphonie que dans la musique de chambre, l’opéra, la musique chorale et la musique de film. Il a largement diffusé dans sa musique les airs folkloriques de Grande-Bretagne.

J’apprécie énormément ce compositeur pour ses superbes mélodies influencées par le folklore, son orchestration très élaborée et originale, et son style très personnel. Pour moi, c’est certainement un des compositeurs britanniques les plus marquants de cette période.

Dans l’œuvre assez importante de Vaughan Williams, je vous ai concocté une anthologie des pièces qui m’ont le plus marqué.


The Lark Ascending

Je commence avec l’œuvre avec laquelle j’ai découvert Ralph Vaughan Williams : "The Lark Ascending" ("L’envol de l’alouette") pour violon et orchestre (1914). Il s’agit d’une sorte de concerto pour violon et orchestre dans un esprit pastoral et nostalgique. La mélodie est littéralement sublime et exprime l’Angleterre dans toute sa quintessence, c’est vraiment une œuvre emblématique. 

Cette pièce, pleine de lyrisme et de fraîcheur, m’évoque un paysage romantique de la campagne anglaise telle qu’on peut se l’imaginer en regardant un tableau comme "La charrette de foin" de John Constable.



Au CD, je recommande la version interprétée par Julia Fischer accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Yakov Kreizberg.



Une autre très bonne version interprétée par Hilary Hahn:






Fantasia on Greensleeves

Les amateurs de Ralph Vaughan Williams ont de la chance car un coffret a été édité qui contient la plupart des œuvres du compositeur : "The Collector’s Edition", qui contient 30 CDs. 

Voici quelques œuvres extraites de ce coffret :

Fantasia on Greensleeves (1934) est inspirée de la chanson traditionnelle « Greensleeves » composée au XVIème siècle, une très belle mélodie folklorique. Elle est interprétée par Adrian Boult à la tête du London Symphony Orchestra.

En voici une version dirigée par Neville Marriner:







Romance pour harmonica

Romance pour harmonica (1951) : interprétée par Larry Adler, harmonica. Ce qui fait l’originalité de cette pièce est son instrument soliste très peu utilisé en musique classique.

Une autre version par Tommy Reilly:






Concerto pour tuba

Concerto pour tuba (1954) : il semble également que les concertos pour tuba ne soient pas pléthore. Celui de Vaughan Williams est en trois mouvements :
  1. Prélude : Le tuba se fait grotesque et goguenard. Le mouvement est gai et amusant.
  2. Romanza : Ce mouvement fait une transition brusque : il est pastoral et emprunt d’une certaine nostalgie.
  3. Finale : il s’agit d’un mouvement rapide et joyeux. Les rythmes changent et on entend plusieurs interventions du triangle. La partie de tuba est pleine de fantaisie et de verve.
Une version "live" par JáTtik Clark au tuba:




Sur le CD, cette œuvre est interprétée par Philip Catelinet au tuba accompagné par le London Symphony Orchestra dirigé par Sir John Barbirolli.



Les symphonies de Ralph Vaughan Williams ont pour moi un attrait particulier, j’apprécie énormément leur aspect pastoral, folklorique et parfois leur énergie. Je vous propose de nous focaliser sur trois symphonies.



Symphonie No. 2 "A London Symphony"

En 1913, Vaughan Williams compose sa symphonie No. 2. Sous titrée « A London Symphony », cette symphonie a une histoire rocambolesque. En effet, Vaughan Williams envoie la partition en Allemagne, mais elle se perd dans le bouleversement de la première guerre mondiale. Ayant récupéré des parties d’orchestre, Vaughan Williams reconstitue la symphonie et la remanie à plusieurs reprises jusqu’en 1936, mais cette version a vingt minutes de musique de moins que la version originale. 

En 2001, la veuve de Vaughan Williams accepte qu’une version basée sur la partition originale soit enregistrée. C’est cette version, réalisée en 2001 par Richard Hickox que j’ai sélectionné car elle permet à cette symphonie de retrouver toute sa beauté sombre. A noter que Vaughan Williams n’a pas voulu réaliser une musique purement descriptive sur Londres, mais plutôt une musique absolue, même si on décèle dans l’œuvre quelques évocations précises. Il a même suggéré qu’un meilleur titre pour l’œuvre pourrait être : "Symphony by a Londoner". 

Cette symphonie est en quatre mouvements :
  • I- Lento – Allegro Risoluto : Après une introduction lente, on peut entendre un gimmick plein de fantaisie : il s’agit du carillon de Westminster joué à la harpe qui revient à plusieurs reprises. La musique se fait vigoureuse et de superbes thèmes mélodiques se font entendre. 
  • II- Lento : Il s’agit d’une évocation de Bloomsbury Square un après-midi de Novembre. La très belle mélodie est « enveloppante » et passionnée, elle est par moments wagnérienne.
  • III- Scherzo : Vaughan Williams évoque à présent le quai de Westminster la nuit, ses rues encombrées, ses lumières flamboyantes. La musique est légère et bondissante, l’orchestration est d’une grande fluidité.
  • IV- Finale. Épilogue : On entend la marche et le thème du premier mouvement, ainsi que par moments les cloches de Westminster. L’épilogue évoque le dernier chapitre du roman de H.G. Wells : Tono-Bungay, qui raconte l’histoire d’un étudiant en science vantant les mérites d’un remède miraculeux le « Tono-Bungay », qui se révèle en fait nocif.



Une version live par Carlos Kalmar:







Symphonie No. 5

Entre 1938 et 1943, Vaughan Williams compose sa Symphonie No.5. Elle se caractérise par un climat folklorique et serein. 

Cette symphonie est en quatre mouvements.
  • I- Preludio : Dans ce mouvement on entend des sonneries et une mélodie folklorique qui décrit pour moi un paysage de forêt. Elle m’évoque un peu la Symphonie No.1 « Le poème de la forêt » d’Albert Roussel. La mélodie est superbe.
  • II- Scherzo : Les rythmes sont bondissants, on entend principalement les cors et les flûtes. Ce mouvement m’évoque une bande de gnomes ou de nains qui chasseraient dans un paysage campagnard (peut-être une réminiscence de mes lectures de Tolkien).
  • III- Romanza : On entend le hautbois qui chante une douce mélodie nostalgique et immémoriale. Une mélodie, jouée à la flûte puis au hautbois, nous amène à un mouvement plus ample. Cette pièce se termine dans une grande douceur.
  • IV- Passacaglia : La passacaille est une danse de la renaissance d’origine espagnole, il s’agit en l’occurrence de variations sur un thème couplé à une basse obstinée. Le début du mouvement fait très « sudiste » pour une musique britannique, cela m’évoque un peu la musique de Darius Milhaud. On entend des fanfares qui expriment une certaine solennité tout de suite démentie par une mélodie légère et enjouée. De nombreux changements de rythme interviennent. Le finale est calme et serein.

Comme interprétation, je vous propose celle d’Adrian Boult à la tête du London Philharmonic Orchestra, extraite de son intégrale.



Une version live dirigée par Andrew Davis:






Symphonie No. 9

Composée dans les années 1956-1957, la Symphonie No. 9 est la dernière symphonie de Vaughan Williams. C’est une symphonie mystérieuse qui est assez fascinante et qui est considérée par certains musicologues comme une des plus grandes œuvres de Vaughan Williams. 

Je me suis livré au jeu de laisser vagabonder mon imagination en écoutant cette œuvre et de vous livrer, telles quelles, mes impressions et l’histoire que cela m’évoque. A noter qu’il s’agit d’une interprétation tout à fait personnelle. 

La symphonie est en quatre mouvements.
  • I- Moderato maestoso : il s’agit d’une sorte de cathédrale sonore, on entend un thème aux bois qui introduit une ambiance tout à fait mystérieuse. Le mouvement comprend de nombreuses dissonances et l’expression d’une certaine angoisse. Ce mouvement m’évoque des voyageurs qui se lancent dans une nouvelle aventure.
  • II- Andante sostenuto : l’ambiance de mystère est toujours présente. On entend une sorte de marche, et un thème légèrement exotique, qui peut faire penser à une caravane de chameaux ou bien à une expédition d’explorateurs dans une contrée lointaine et inexplorée.
  • III- Scherzo : le mouvement débute par une introduction à la caisse claire. On entend quelques percussions, puis un rythme de marche, plein de fantaisie, enfin des parties virtuoses jouées au saxophone. On peut penser que nos explorateurs arrivent à leur but et font une découverte étonnante.
  • IV- Andante tranquillo : cette symphonie ce termine sur un mouvement lent, ce qui n’est pas le plus fréquent. Les idées musicales se télescopent, ce qui exprime une certaine complexité. Cela m’évoque la suite de notre histoire : les explorateurs prennent le chemin du retour, un chemin semé d’embûches. Une fin triomphale nous laisse penser que nos aventuriers sont arrivés à bon port.

Pour cette œuvre, je sélectionne également la version d’Adrian Boult.





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