vendredi 16 août 2019

Walton (William)

William Walton


William Walton


William « Turner » Walton est un compositeur britannique né à Oldham dans le Lancashire (aujourd'hui dans le Grand Manchester) le 29 mars 1902 et mort à Ischia en Italie le 8 mars 1983. Il fut surnommé « l’enfant terrible de la musique anglaise » à la fois pour son talent et son modernisme, qui lui permirent de gagner une renommée internationale. 

Walton a composé des symphonies, des concertos, de la musique de chambre et de la musique de films, notamment pour les films de Laurence Olivier sur des pièces de Shakespeare. Sir Walton était un moderniste avec un art très spécifique. Il continue d'utiliser des formes classiques, particulièrement dans ses œuvres symphoniques héritées de la grande tradition romantique. Son œuvre est profondément britannique.

C'est à Forio, sur l'île d'Ischia, qui se trouve au large de Naples, que Walton va créer avec son épouse argentine Lady Susana et le célèbre architecte paysagiste Russell Page dès 1956 la Villa Walton avec les superbes jardins « La Mortella ». 

Pour ceux qui sont intéressés par la botanique, vous pouvez vous référer au documentaire suivant :




Symphonie No. 1

Entre 1931 et 1935, Walton compose sa première symphonie. Il aura quelques difficultés pour mettre cette partition sur papier, notamment le finale qui ne sera terminé qu’en 1935, un an après les premières auditions. En tout cas, dès le départ cette symphonie reçoit un accueil enthousiaste. Elle se caractérise principalement par sa modernité, par son énergie et par la science orchestrale dont fait preuve Walton. C’est certainement une des symphonies les plus originales parmi les œuvres des compositeurs britanniques. 

Cette symphonie est en quatre mouvements.
  • I- Allegro assai : Ce mouvement est d’une importante tension, d’une assez grande modernité et d’un fort dramatisme. Le travail de la couleur orchestrale est brillant et fait penser à Holst et à Sibelius. Les harmonies sont parfois dissonantes. A partir de 10:56 (dans la version sélectionnée), le thème, esquissé par les cuivres puis par les cordes, est absolument sublime, d’une splendeur illustrant une sorte d’exacerbation qui fait de la fin de ce mouvement un des plus beaux passages de l’œuvre de Walton. Elle fait penser à une musique de film passionnée et mélodramatique.
  • II- Scherzo : Presto, con malizia : Le mouvement, sous-titré « avec malice », nous offre une musique percutante, menée tambour battant, accompagnée de certaines dissonances qui peuvent évoquer Stravinsky, de manière lointaine. En ce qui concerne le côté « malicieux » de la musique, on peut se demander si Walton avait à l’esprit un programme, ou bien s’il s’agit tout simplement de musique pure.
  • III- Andante con malinconia : Ce mouvement débute par un thème pastoral à la flûte. La musique se fait rêveuse et l’ambiance est assez statique. La musique se fait progressivement plus intense et plus romantique, jusqu’à un sommet dramatique, immédiatement suivi d’une accalmie. Le thème de flûte initial termine le mouvement.
  • IV- Maestoso : Écrit en 1935, ce mouvement est brillant et solennel. Walton entremêle les thèmes avec science. L’ensemble est moderne, avec une patte spécifique et contient des passages fugués. On entend des échos massifs de l’orchestre, avec une prépondérance des cuivres et des timbales. La fin est triomphale.

Je retiens la version dirigée par Colin Davis à la tête du London Symphony Orchestra.



Une très belle version live dirigée par Alexander Shelley:




Concerto pour alto

Entre 1928 et 1929, le jeune Walton compose une de ses œuvres maîtresses : le concerto pour alto. Ce concerto sera révisé en 1961 où le compositeur rendra l’orchestration plus transparente et ajoutera une partie de harpe. L’œuvre est dédiée à l’altiste Lionel Tertis, qui dans un premier temps, effrayé par sa modernité, la rejeta. Paul Hindemith aussitôt intéressé créa le concerto en 1929. Tertis changea ensuite d’avis et devint un fervent défenseur de l’œuvre. Il faut avouer que cette œuvre est rugueuse et demande plusieurs écoutes avant d’être pleinement appréciée. 

Ce concerto est en trois mouvements:
  • I- Andante Comodo : Le morceau débute par une introduction mélancolique de l’alto, accompagné par le hautbois. La mélodie est lancinante et inquiète. Une accélération du tempo mène à une cantilène de l’alto. Vers 5:00 on entend un passage jazzy. Le mouvement se termine sur le chant triste de l’alto.
  • II- Vivo, con molto preciso : La musique se fait vive et dynamique. L’alto brode une mélodie virtuose. Cela évoque le concerto pour violon de Stravinsky en plus heurté. On entend un thème très entraînant sur lequel l’alto se laisse emporter.
  • III- Allegro moderato : il s’agit d’un morceau à la structure complexe et très changeante. Il débute par un thème au basson, repris par l’alto. Ce premier thème est enjoué et goguenard, néo-classique avec des dissonances. Le deuxième thème est plus pastoral et doux. L’alto et les vents se répondent. Puis, on assiste à une intervention de tout l’orchestre, suivi par l’alto qui joue avec suavité. L’alto se fait enjôleur, mais les climats changent rapidement. L’alto et l’orchestre dialoguent sur un rythme rapide. La coda débute par un passage fugué : le premier thème, joué en notes longues, est le sujet principal de la fugue. L’alto se fait ensuite lyrique, presque romantique. Le mouvement se termine sur une note mélancolique, dans le recueillement, comme si le compositeur s’était fait une raison.

Je choisis la version interprétée par James Ehnes à l’alto, qui joue la version de 1961, accompagné par le BBC Symphony Orchestra, dirigé par Edward Gardner.



Une excellente version live par Antoine Tamestit:






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire